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Des fabricants d'armes américains poursuivis pour « complicité » de crimes de guerre au Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Fragments d’une sous-munition BLU-108, larguée par une bombe à sous-munitions CBU-105 (de fabrication américaine) lors d'une attaque menée, dans l'ouest du Yémen, le 15 février 2016. © HRW

Un groupe de ressortissants yéménites a intenté une action en justice aux États-Unis contre les sous-traitants de la défense Raytheon, Lockheed Martin et General Dynamics, les accusant de « complicité de crimes de guerre et d'exécutions extrajudiciaires » en vendant des armes à la coalition dirigée par l'Arabie saoudite pour les utiliser dans la guerre contre le Yémen.

Le procès, déposé devant le tribunal de district de Washington DC, nomme également le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, et le président des Émirats arabes unis, Mohamed ben Zayed al-Nahyane, ainsi que le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et le chef du Pentagone, Lloyd Austin, comme défendeurs.

« Année après année, les bombes sont tombées sur des tentes de mariage, des salles funéraires, des bateaux de pêche et un bus scolaire, tuant des milliers de civils et contribuant à faire du Yémen la pire crise humanitaire du monde », lit-on dans le procès.

« Les armes fournies par des entreprises américaines par le biais de ventes illégalement approuvées par des responsables américains ont permis à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, par l'intermédiaire des responsables nommés du défendeur, de poursuivre une campagne de bombardement aveugle et brutale », a-t-il déclaré.

La poursuite a été déposée au nom des victimes de deux attentats à la bombe au Yémen par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, l'un pour un mariage en 2015 et l'autre pour des funérailles en 2016.

Selon des groupes de défense des droits de l'homme, en octobre 2015, une famille yéménite se préparait à célébrer le mariage d'un proche lorsqu'un avion de guerre de la coalition a bombardé la région, tuant 43 innocents, dont 13 femmes et 16 enfants.

Un an plus tard, en octobre 2016, des avions de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite ont largué une bombe guidée laser fabriquée aux États-Unis sur un enterrement bondé, tuant plus de 100 civils.

Les plaignants yéménites intentent une action en vertu de la Torture Victim Protection Act de 1991, une loi américaine qui permet aux victimes de torture de demander réparation à leurs bourreaux si les accusés se trouvent aux États-Unis.

Le procès nomme les dirigeants saoudiens et émiratis en vertu d’Alien Tort Statute, une loi qui accorde la compétence sur les violations du droit international aux tribunaux fédéraux.

Le procès, intenté au nom des ressortissants yéménites, précise que les bombes fabriquées par l'Occident ont tué plus de 25 000 civils depuis le début de la guerre soutenue par l'Occident il y a près de huit ans.

Dans ce droit fil, l'ONU a déclaré, le 12 décembre 2022, qu'au moins 11 000 enfants avaient été tués ou mutilés depuis le début de la guerre, ajoutant que le véritable bilan de ce conflit serait probablement bien plus élevé.

Le procès intervient plus d'un mois après que la Campagne contre le commerce des armes (CAAT) a déclaré en janvier qu'elle pourrait intenter une action en justice contre le gouvernement britannique pour ses ventes d'armes à l'Arabie saoudite pendant la guerre au Yémen.

La guerre menée par l'Arabie saoudite, en collaboration avec ses alliés arabes et avec le soutien en armes et en logistique des États-Unis et d'autres États occidentaux a détruit la vie des millions de Yéménites.

L'objectif était d'en finir avec le mouvement de résistance populaire Ansarallah, qui dirige les affaires de l'État en l'absence d'un gouvernement fonctionnel au Yémen et de réinstaller le régime de Mansour Hadi, stipendié à Riyad.

De plus, les forces de la coalition ont également imposé un blocus économique au Yémen, y compris un blocus maritime et aérien, aggravant les conditions économiques de millions de Yéménites.

En ce qui concerne le rôle des Américains dans cette guerre, il est à noter que les États-Unis restent impliqués dans l'activation des actions militaires de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen avec des sous-traitants militaires américains fournissant un soutien direct sous forme de pièces de rechange et de maintenance pour environ les deux tiers des avions de la Force aérienne royale saoudienne.

Sans cette assistance, ces avions deviendraient rapidement non opérationnels.

À cet égard, de hauts responsables politiques yéménites ont régulièrement déclaré que les États-Unis avaient envoyé des cargaisons d'armes s'élevant à des dizaines de milliards de dollars à l'Arabie saoudite, ainsi que d'autres moyens de soutien tels que le renseignement et la formation.

En raison du soutien total de Washington à Riyad dans sa guerre contre le peuple innocent du Yémen, les responsables yéménites dénoncent toujours les actes brutaux de leurs ennemis de la coalition américano-saoudienne.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV