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L'Iran et la Russie construisent une route commerciale qui défie les sanctions

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le port iranien de Chabahar, dans le sud-est de l'Iran (photo d'illustration)

L'Iran et la Russie ont entrepris la construction d'une nouvelle route commerciale transcontinentale qui s'étend de la frontière orientale de l'Europe à l'océan Indien, soit un passage de 3 000 km excluant toute intervention étrangère.

Des milliards de dollars sont investis par les deux pays pour faciliter la livraison des cargaisons le long des fleuves et des voies ferrées reliés par la mer Caspienne. Les données de suivi des navires montrent que des dizaines de navires russes et iraniens - dont certains font l'objet de sanctions - empruntent déjà cet itinéraire.

Selon Bloomberg, ceci est une bonne illustration de la manière dont la concurrence entre les grandes puissances transforme rapidement les réseaux commerciaux dans une économie mondiale qui semble destinée à la fragmentation en blocs rivaux. La Russie et l'Iran, qui subissent une pression énorme du fait des sanctions, se tournent l'un vers l'autre et regardent également vers l'Est. L'objectif est de protéger les liens commerciaux des interférences occidentales et d'en établir de nouveaux avec les économies géantes et à croissance rapide d'Asie.

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Ce nouveau corridor commercial permettrait à ces deux pays de réduire de plusieurs milliers de kilomètres les itinéraires déjà existants. En sachant que la mer d'Azov se trouve à son extrémité nord et qu'elle est bordée par la péninsule de Crimée. De là, les réseaux fluviaux, maritimes et ferroviaires s'étendent jusqu'aux plaques tournantes iraniennes de la mer Caspienne et, enfin, de l'océan Indien. 

Selon Bloomberg, lors d'un forum économique en septembre 2022, le président russe Vladimir Poutine a souligné la nécessité de développer les infrastructures maritimes, ferroviaires et routières le long de la route qui offriraient aux entreprises russes de nouvelles opportunités d'entrer sur les marchés de l'Iran, de l'Inde, du Moyen-Orient et de l'Afrique, et faciliteraient l'importation des produits de ces pays en retour.

Tout ceci préoccupe les États-Unis et leurs alliés. En effet, le principal responsable des sanctions de l'administration Biden, James O'Brien, après avoir annoncé la semaine dernière de nouvelles sanctions visant des cadres des chemins de fer russes a indiqué : Nous sommes préoccupés par tout effort visant à aider la Russie à échapper aux sanctions.

Néanmoins, les autorités russes finalisent des règles qui donneraient aux navires iraniens un droit de passage sur les voies navigables intérieures de la Volga et du Don, toujours selon Bloomberg qui indique qu'au moins une douzaine de navires iraniens, naviguent entre la côte de la Caspienne et les principaux ports de la Volga.

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L'Organisation iranienne des ports et de la navigation a investi 10 millions de dollars dans un port le long de la Volga afin de doubler la capacité de fret du port de Solyanka dans la ville russe d'Astrakhan, pour atteindre les 85 000 tonnes par mois.

À l'intérieur de ses propres frontières, l'Iran investit dans des terminaux où les marchandises peuvent être débarquées des navires et chargées sur les voies ferrées qui traversent le pays de la mer Caspienne au golfe Persique. Le pays développe également un réseau ferroviaire qui s'étend déjà sur quelque 16 000 kilomètres et fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Une première cargaison de 12 millions de tonnes de céréales russes à destination de l'Inde a déjà transité par l'Iran, a rapporté le mois dernier l'agence de presse Mehr News. 

Les échanges commerciaux peuvent augmenter lorsque l'Iran parviendra à relier le port de Chabahar à son réseau ferroviaire longue distance.

Pour qu'une telle infrastructure soit construite, utilisée et maintenue, il faudrait non seulement la coopération de la Russie et de l'Iran, mais aussi de toutes les autres nations qui font partie de ce corridor.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV