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4eme rencontre Raïssi en un an, cela veut dire quoi?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien Ebrahim Raïssi (D) et son homologue russe Vladimir Poutine. ©Tasnim News

Cité par le site web Israel Hayom, le réseau des médias Arutz Sheva a annoncé que de hauts responsables occidentaux ont exprimé leur inquiétude à leurs homologues israéliens quant aux liens de plus en plus forts entre la Russie et l'Iran. Des sources politiques citées dans le rapport ont déclaré que lors de discussions à huis clos, des représentants américains et européens ont exprimé leur extrême inquiétude quant au rapprochement entre les deux pays. Un haut responsable israélien a déclaré que « l'Europe est encore plus préoccupée que les États-Unis par le fait que la Russie devienne un acteur dans la sphère iranienne et que la Russie pilotera des drones iraniens en Europe ».

En marge du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en Ouzbékistan, le président russe a rencontré son homologue iranien. Les deux pays ont déclaré vouloir renforcer leurs relations stratégiques bilatérales face aux sanctions occidentales. Vladimir Poutine s'est réjoui de rencontrer à nouveau son homologue iranien, le 5 septembre. Selon le chef du Kremlin, les relations entre l'Iran et la Russie se sont formées au fil de nombreuses années et s’élargissent sur tous les plans. « Sur le plan bilatéral, notre coopération se développe de manière positive », s’est-il félicité lors d'un entretien avec Ebrahim Raïssi à Samarcande en Ouzbékistan, où s'est tenu jeudi et vendredi le sommet de l'OCS.

 

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« Nous faisons tout pour que l'Iran devienne un membre à part entière de l'OCS. Nos partenaires au sein de cette organisation ont soutenu l’adhésion de l’Iran », a-t-il poursuivi, ajoutant que « nos positions sont proches ou identiques sur de nombreux sujets ». Il a ajouté que le travail sur un nouveau traité stratégique russo-iranien était presque terminé et qu’une délégation commerciale russe se rendrait en Iran la semaine prochaine. De son côté, Ebrahim Raïssi a exprimé la sérieuse détermination de l’Iran à développer des relations stratégiques bilatérales avec la Russie dans les domaines politique, économique, commercial et aérospatial.

Il a remercié la Russie d'avoir aidé l'Iran à devenir membre de l'Union économique eurasiatique (UEEA) et des BRICS, avant de rajouter : « Notre coopération au sein de l'OCS et les relations de la République islamique avec les membres de cette organisation peuvent jouer un rôle important pour le développement économique de l'Iran ainsi que de la région. »

« La relation entre les pays qui sont sanctionnés par les États-Unis, comme l'Iran, la Russie ou d'autres pays, peut surmonter de nombreux problèmes et questions et les rendre plus forts », a-t-il précisé. Le président iranien a affirmé à son homologue russe que la coopération entre les pays sanctionnés par les Etats-Unis les rendrait « plus forts ». « Les Américains se trompent s’ils pensent qu’avec les sanctions qu’ils imposent à certains pays ils parviendront à les immobiliser », a-t-il conclu.Il s’agit de la deuxième rencontre entre les deux présidents en deux mois. Vladimir Poutine s’était déjà rendu le 19 juillet dernier à Téhéran.

Va dans le même sens le récent commentaire du think tank américain, l’Atlantic Council, qui a abordé dans un article du 25 août les évolutions internationales après la guerre en Ukraine et la priorité qu’a accordée l’Iran à l’élargissement des relations avec l’Est : « Ce serait un fait marquant de la politique étrangère du gouvernement Raïssi, car il a donné la priorité à une politique tournée vers l'Est. La longue expérience de l'Iran en matière de contournement des sanctions peut également servir à Moscou, ce qui a été mis en évidence par le récent voyage d'hommes d'affaires russes à Téhéran. »

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La guerre en Ukraine brise et reformule les dynamiques géopolitiques et géoéconomiques du monde, et l'Iran voit ces changements en sa faveur. Contrairement aux conseils de l'Occident selon lesquels l'Iran devrait rapidement accepter de se remettre en conformité avec le Plan global d’action commun et chercher à remplacer la Russie en tant que principal fournisseur d'énergie de l'Europe, l'Iran vise un rôle au-delà du marché mondial de l'énergie pour se positionner comme un partenaire interrégional essentiel.

L'Iran cherche à influencer au-delà du Moyen-Orient pour étendre sa profondeur stratégique, en établissant de nouvelles relations économiques avec des États comme la Russie et des liens plus larges avec des pays asiatiques, comme la Chine et le Pakistan.

La Russie dispose désormais de nouvelles motivations pour achever un projet longtemps retardé de corridor de transport international nord-sud (INSTC). Il s'agit d'un réseau de routes maritimes, ferroviaires et terrestres de 7 200 kilomètres qui part de Mumbai en Inde, traverse l'Azerbaïdjan et atteint la Russie après avoir traversé l'Iran. Seul un tronçon de 164 kilomètres entre Astara et Rasht dans le nord de l'Iran reste inachevé. Lors d'une visite à Moscou du ministre iranien des Routes et du Développement urbain en avril, les deux pays ont signé un accord de coopération global relatif aux transports.

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Le corridor sera opérationnel au second semestre 2022. Le projet devrait renforcer la position de l'Iran en Asie centrale et offrir une route concurrente vers le corridor arabo-méditerranéen de l'Inde . Le corridor de transport international Nord-Sud permettra à l'Iran de concurrencer les États arabes et Israël pour attirer le commerce et les investissements. Téhéran cherche également à mettre en œuvre l'accord d'Achgabat, un accord international de transport multimodal pour faciliter le transport de marchandises entre l'Asie centrale enclavée et le golfe Persique, afin de renforcer les liaisons de transport entre l'Iran et les pays d'Asie centrale.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV