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Officiers US: les drones iraniens broient tout sur leur chemin

Le drone suicide iranien, Shahed-136

Trois semaines après leur entrée en scène en Ukraine, ce sont les officiers US qui en parlent: les drones iraniens font un tabac sur le front anti-OTAN.

Dans un article signé Cam McMillan, officier de l'armée US ayant servi en Irak, et publié en début de semaine par le site Web 19FortyFive, les drones iraniens sont passés en revue. 

À la parution de la nouvelle relative à la vente de drones iraniens à la Russie, de nombreux observateurs occidentaux ont tourné cette information en ridicule et ont qualifié les drones iraniens de simple plaisanterie, note l'auteur de l'article qui ne manque pas de souligner que les drones iraniens ne sont point une plaisanterie et qu'il ne faut pas sous-estimer les capacités de ces drones et la menace qu'ils représentent.

Vidéo: une démonstration de force des drones kamikazes iraniens lors d’un exercice militaire organisé par les forces armées du pays

« En tant que commandant de combat C-RAM (contre-roquettes, artillerie, mortier) en Irak et responsable des systèmes de contre-mesures pour drones (C-UAS), je me suis moi aussi moqué de l'idée que les drones iraniens puissent représenter une quelconque menace pour moi, mes soldats ou les ressources du front dont nous étions en charge. Il ne nous a pas fallu longtemps pour nous rendre compte que ces drones n'étaient absolument pas négligeables et qu'ils représentaient une grave menace pour nos forces », a ajouté M. McMillan.

« En ce qui concerne l'Ukraine, ces drones ont déjà frappé avec succès des unités clés de ce pays et constituent vraisemblablement une menace encore plus grande que celle à laquelle les forces américaines et leurs alliés ont été confrontés au Moyen-Orient », a-t-il poursuivi.

Avant d'évaluer la menace unique de ces drones en Ukraine, il est important de comprendre leurs capacités et leurs fonctions, c'est pourquoi McMillan a énuméré les systèmes iraniens acquis par la Russie, à savoir : les drones Mohajer-6, ainsi que les drones de la série Shahed, notamment les Shahed-129, Shahed-191 et Shahed-136 qui ont détruit les Howitzer-M777 fournis par les Etats-Unis à l'Ukraine.

Le Mohajer-6 est un système à double usage qui peut assurer à la fois le renseignement, la surveillance, la reconnaissance et la détection d'objectifs, ainsi que la livraison de munitions téléguidées avec une portée d'environ 200 km.

Les Shahed 129 et 191 sont également des plates-formes à double usage, qui peuvent transporter des charges utiles plus importantes et ont une portée beaucoup plus grande, pouvant atteindre 1700 km et 1500 km, respectivement.

Vidéo: missile balistique iranien Sejil d'une portée de 2 000 km à combustible solide.

Le Shahed-136, quant à lui, est un drone kamikaze qui transporte une charge explosive et vole directement vers sa cible.

« Ces drones kamikazes étaient ce qui nous empêchait, mes compagnons et moi-même, de dormir la nuit en Irak », toujours selon M. McMillan.

Selon McMillan, en gardant les capacités de ces plateformes à l’esprit, il est également nécessaire de reconnaître les défis uniques dans le domaine de la protection des forces.

Premièrement, note l'auteur de l'article, les drones iraniens sont particulièrement difficiles à suivre au radar, car ils n’ont pas les mêmes propriétés que les appareils pour lesquels la plupart des systèmes modernes de défense aérienne ont été conçus. En raison de leur faible rayon de détection radar, de leur vitesse relativement faible et de leur basse altitude, les drones représentent un défi sans pareil. Ils nécessitent l'utilisation de technologies spécifiques qui permettent aux défenseurs aériens d'identifier les drones sur la base des caractéristiques susmentionnées. 

Deuxièmement, même si l’armée ukrainienne parvient à détecter et à suivre les drones iraniens, ces derniers seront difficiles à abattre, pour les mêmes raisons qu'ils sont difficiles à être repérés par les radars.

Dans une autre partie de son analyse, l’auteur a indiqué que la position des forces américaines au Moyen-Orient et de l’armée ukrainienne ne peut en aucun cas être comparée. Les forces américaines en Irak et en Syrie étaient dans une position défensive stable où elles se sont concentrées presque entièrement sur la protection des forces, ce qui leur permettait d’établir la défense aérienne nécessaire et de disposer à tout moment de personnel qualifié pour des opérations de système de défense C-UAS. Les forces ukrainiennes n’ont pas cette position, parce qu’elles sont engagées dans une guerre totalement différente, dans laquelle le drone n’est qu'une menace sur une longue liste d'artillerie, de roquettes, de missiles, d'avions, de navires et de forces russes.

 Vidéo: manœuvre militaire baptisée « Eghtedar 1401 » organisée par l'armée de terre iranienne dans la province d’Ispahan.

Selon McMillan, il ne faut pas croire que le soutien iranien à la Russie n'est que superficiel.

« Nous avons également commis l'erreur de sous-estimer les capacités de leurs drones par le passé », a précisé McMillan pour qui   les États-Unis ont de nombreuses expériences et leçons à partager dans ce domaine précis avec l'Ukraine.

La Russie utilise ces drones comme menaces asymétriques contre l’armée ukrainienne. C'est exactement ce que l'Iran fait avec les États-Unis au Moyen-Orient depuis des décennies. Il est essentiel que nous prenions cette menace au sérieux et adaptions notre soutien en conséquence.

Est-ce pour cette même raison que des SOS sont lancés depuis l'Ukraine en direction de Tel-Aviv?

Axios, le site internet d’information américaine a annoncé que le gouvernement ukrainien a appelé les responsables israéliens à partager des renseignements sur le soutien militaire de l’Iran à l’armée russe dans la guerre.

Ces derniers jours, la Russie a attaqué plusieurs positions militaires ukrainiennes avec des drones suicides, qui seraient fabriqués par l’Iran, et a causé de lourds dommages à l’armée ukrainienne.

Bien que Téhéran ait officiellement démenti toute vente de drones à la Russie, les commandants militaires ukrainiens ont déclaré au Wall Street Journal que les drones iraniens donnent aux Russes un avantage significatif dans plusieurs domaines.

La Russie et l'Iran sont devenus de plus en plus proches alors que les deux pays font face à la pression des sanctions et à la tentative de l'Occident d'isoler les deux.

L'approfondissement des liens intervient également alors que les efforts pour relancer l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, qui supprimerait la plupart des sanctions imposées à Téhéran, se poursuivent mais sans aucune avancée.

La directrice générale adjointe d'Israël pour l'Europe-Asie, Simona Halperin, qui est en charge des dossiers de la Russie et de l'Ukraine, s'est rendue à Kiev avec l'ambassadeur d'Israël le 7 septembre. Ils ont rencontré Maksym Subkh, le représentant spécial de l'Ukraine pour le Moyen-Orient.

Selon des responsables israéliens, Subkh a déclaré que l'Ukraine souhaitait établir un « canal de dialogue » avec Israël sur les questions du Moyen-Orient afin de partager des renseignements et de coordonner les positions.

Le représentant spécial de l'Ukraine pour le Moyen-Orient a ajouté que cela était particulièrement important en raison de la coopération militaire croissante entre l'Iran et la Russie et que l'Ukraine s'oppose à la levée des sanctions contre l'Iran si un accord nucléaire est signé, affirmant qu'il permettra une plus grande coopération militaire entre Téhéran et Moscou.

Subkh a déclaré aux diplomates israéliens que l'Ukraine s'attend à ce qu'Israël adopte une position beaucoup plus claire concernant le dossier ukrainien et soutienne sans équivoque l'Ukraine, ce qu'Israël a évité en raison de ses propres relations avec la Russie.

L’Ukraine souhaitait qu'Israël apporte une aide militaire directement ou indirectement par des tiers et se joigne aux sanctions internationales contre Moscou, y compris les sanctions contre des individus, ont déclaré les responsables israéliens citant Maksym Subkh.

Un haut responsable ukrainien a confirmé que Halperin avait rencontré Subkh, qui avait demandé des renseignements sur l'implication de l'Iran dans la guerre en Ukraine, principalement sur les drones iraniens.

« Les Israéliens nous ont donné des renseignements, mais nous avons besoin de beaucoup plus, » a déclaré le responsable ukrainien.

Notons qu’avant la guerre en Ukraine, le ministre israélien des Affaires militaires a accordé une licence d'exportation aux entreprises israéliennes qui souhaitaient vendre des systèmes anti-drones à l'Ukraine. Mais lorsque la guerre a éclaté, ces permis ont été suspendus.

Dans ce droit fil, The Times of Israel, a rapporté qu’une société israélienne avait vendu un système anti-drone à la Pologne afin de l'expédier pour l’armée ukrainienne.

Selon ce rapport, le ministre israélien des Affaires militaires a compris que l’utilisateur final de ce système serait l’Ukraine, mais a décidé de ne pas intervenir.  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV