Les pays du G7 continuent de s’attaquer à la manne énergétique russe. Les ministres des Finances de l’Allemagne, du Canada, de la France, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis ont trouvé, samedi 3 septembre, un accord de principe sur la mise en place d’un mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe. Celui-ci pourrait être mis en place d’ici à la fin de l’année, mais les obstacles sont nombreux et son efficacité est loin d’être garantie, selon les spécialistes de l’énergie.
À cet égard, le Trésor américain a donné des éclaircissements sur le mécanisme du plafonnement des prix du pétrole russe, à commencer par la mise en œuvre des politiques qui affectent un large éventail de services liés au transport maritime du pétrole russe dont l’interdiction de transport du pétrole brut et des produits pétroliers de la Fédération de Russie par la voie navigable à partir du 5 février 2023.
« Notre approche de la mise en œuvre des mesures est basée sur le principe que le pétrole russe doit continuer à affluer sur le marché mondial, sous réserve du respect de bonne foi par les acheteurs et les prestataires de services du principe des prix marginaux », a déclaré le Trésor américain, espérant qu’avec ses soi-disant clarifications, les déclarations optimistes des responsables russes sur le dysfonctionnement de la mesure contre le pétrole de la Russie diminueront. En effet, les États-Unis et l’UE estiment toujours avoir la possibilité d’imposer de sévères sanctions aux pays comme l’Inde et la Chine qui pourraient désobéir à leurs politiques en continuant à acheter du pétrole russe avec des remises allant jusqu’à 30 pour cent.
À vrai dire, le Trésor américain tente de pousser l’Europe à prendre des mesures plus décisives en s’alignant sur le la politique de sanction de Washington qui semble bien fonctionner à mesure que la Chine et l’Inde ne sont pas pressées d’aider la Russie à trouver des solutions de contournement. Mais il n’est pas sûr si le mécanisme du plafonnement des prix du pétrole russe fonctionne. Déjà, l’UE n’a pas encore décidé d’aller vers l’inconnu.
Lors de leur dernière réunion, les ministres européens de l’Énergie ne sont pas parvenus à s’entendre sur l’initiative qui est uniquement soutenue par les États-Unis et à laquelle s’opposent fermement les pays d’Europe centrale, affirme Reuters. En revanche, a-t-il fait noter, le concept d’un prix plafond à toutes les importations de gaz, y compris en provenance de Norvège, gagne en popularité et a été approuvé par 15 membres du bloc, bien que Bruxelles n’ait pas mis une telle proposition à l’ordre du jour de la réunion en raison des risques de perdre son attrait auprès des fournisseurs.
Pour la correspondante de Bloomberg à Bruxelles, Maria Tadeo, la réunion était plutôt une sorte de remue-méninges où chacun avait ses propres idées et toutes les initiatives mêmes les plus stupides étaient acceptables, depuis le plafonnement des prix du gaz, découplage des prix de l’électricité et du gaz à la taxe exceptionnelle et à la réduction forcée de la demande de ressources énergétiques.
Quoi qu’il en soit, c’est sûr que le plafonnement du prix du gaz russe conduira inévitablement à une pénurie de ressources énergétiques dans l’Union européenne puisque Moscou, en tant que principal fournisseur d’hydrocarbure, refuse d’échanger des ressources énergétiques à son détriment, avertit l’expert industriel et docteur en économie, Leonid Khazanov, lors d’une interview avec RT.
« Ce processus va se développer comme une boule de neige : les coupures de courant vont commencer, la température dans les maisons va encore baisser, les productions industrielles vont va s’arrêter les unes après les autres, tout cela conduira à un véritable gel du développement de l’UE », a souligné Khazanov.