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Moscou et Téhéran accordent leurs violons

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran Ali Shamkhani (3e G) rencontre le secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie Nikolai Patrushev (3e D) en marge de la quatrième réunion du dialogue sur la sécurité régionale dans la capitale tadjike, Douchanbé le 27 mai 2022. ©Fars News

Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, le contre-amiral Ali Shamkhani, qui s'est rendu au Tadjikistan pour participer au quatrième cycle de pourparlers sur la sécurité régionale, a rencontré vendredi 6 mai Nikolai Patrushev, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, pour discuter des questions bilatérales, régionales et internationales.

Lors de cette réunion, Shamkhani s'est félicité des consultations entre les deux pays à différents niveaux et a souligné la nécessité de renforcer davantage la coopération entre l'Iran et la Russie compte tenu des nouveaux développements sur la scène internationale.

Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, faisant référence aux vastes sanctions occidentales contre la Russie, a déclaré : « La République islamique d'Iran fait l'objet de sanctions depuis 43 ans et est devenue un pays modèle en montrant l'inefficacité des sanctions [occidentales, NDLR ] pour imposer une volonté politique à des pays indépendants.

Shamkhani a mis l’accent sur la nécessité d'établir une coopération stratégique entre Téhéran et Moscou face aux politiques unilatérales américaines, indiquant : « Il semble que les sanctions contre la Russie ne seront pas levées avec la fin de la guerre ; par conséquent, il est nécessaire de formuler un système cohérent de coopération entre les pays sanctionnés sur un horizon stratégique et à long terme ».

Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran a souligné la nécessité de réaliser un saut dans les interactions économiques et les relations entre les deux parties, le considérant comme facteur d'accélération dans la promotion d'autres coopérations. Selon lui, les deux pays devraient ouvrir des voies appropriées pour contrer les sanctions et en faire une opportunité visant à renforcer une économie productive et endogène.

Pour le haut responsable iranien, le développement de la coopération et la conception de mécanismes financiers, bancaires et tarifaires entre les États membres de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai) est une mesure essentielle pouvant prévenir l'impact des sanctions illégales sur les relations économiques et commerciales entre les pays.

Faisant référence aux efforts de l'Occident pour impliquer la Russie dans la crise ukrainienne afin de détourner son attention de la situation d'autres régions, en particulier l'Asie centrale, le Caucase et la Syrie, M. Shamkhani a déclaré : « Certains pays cherchent à profiter de la crise ukrainienne pour poursuivre des plans expansionnistes dans la région, ce qui doit être sérieusement pris en compte ».

Shamkhani s'est dit préoccupé par la situation en Afghanistan et la présence toujours précaire de divers groupes terroristes dans le pays, ajoutant : « L'absence d'un gouvernement inclusif dans ce pays est l'une des principales raisons de l'instabilité et de l'insécurité persistantes et de l'augmentation des pressions économiques sur les moyens de subsistance de la population ».

Shamkhani a fini son discours en mettant l’accent sur la nécessité de coopérations plus étroites et planifiées entre les institutions de sécurité nationale des deux pays pour préparer le terrain à de nouvelles relations économiques, commerciales, financières, en particulier dans le contexte des sanctions.

« Pour y parvenir, nous sommes prêts à poursuivre les rencontres des responsables concernés des deux pays à Téhéran et à Moscou », a-t-il déclaré.

Patrushev a, pour sa part, déclaré que la crise ukrainienne résulte de l'intervention occidentale généralisée pour transformer le pays en un foyer d'insécurité et d'instabilité en disant : « L'opération spéciale de la Russie en Ukraine n'est qu'un prétexte pour imposer de lourdes sanctions à notre pays, l'Occident est déterminé à redoubler d'efforts dans ses mesures anti-russes, les sanctions auraient été imposées, même si la crise ukrainienne n'avait pas éclaté ».

Patrushev a noté que la clarification des faits très amers concernant l'établissement de laboratoires chimiques et biologiques par les États-Unis en Ukraine est l’un des fruits de l’opération spéciale de la Russie en Ukraine, soulignant que Moscou prévoyait de publier des documents clés et pertinents sur les activités illégales des États-Unis en Ukraine dans un proche avenir.

Quant à la pression occidentale sans précédent sur l'Iran et la Russie, Patrushev a ajouté : « L'Occident essaie d'imposer sa volonté à d'autres pays en utilisant les sanctions comme outils, mais nous devons prévoir de surmonter les conditions existantes en activant de nouveaux mécanismes, en particulier l'utilisation d’un système d'échange financier indépendant ».

Patrushev a également souligné la nécessité d'activer de vastes capacités de coopération entre la Russie et l'Iran, déclarant que la coopération en matière de transit et l'achèvement du corridor de transport international Nord-Sud sont parmi les étapes les plus importantes que les deux pays doivent franchir.

« Les sanctions occidentales généralisées contre la Russie ont créé une opportunité pour notre peuple de prendre davantage conscience de la futilité de l'approche des groupes politiques libéraux en Russie face à la nécessité d'un engagement et d'une coopération complets avec l'Occident, qui a frappé notre production nationale », a-t-il poursuivi.

Le secrétaire du Conseil de sécurité nationale de Russie a appelé à la finalisation rapide des documents d'adhésion à part entière de l'Iran à l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et a indiqué : « La pleine présence de l'Iran au sein de l'Organisation de coopération de Shanghai apportera un vaste potentiel économique à cet organisme ».

Patrushev a qualifié l'effort prévu par l'Occident pour étendre sa présence militaire dans la région de très dangereux et inquiétant et a averti : «  Le pacte de défense tripartite entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie, appelé AUKUS, signifie la création d'une nouvelle Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) visant à accroître la pression sur la Chine ».

Se référant à la tenue du sixième sommet de la Caspienne au Turkménistan en juin, il a souligné la nécessité de finaliser le statut juridique de la mer Caspienne pour développer la coopération entre les cinq pays de la région, ainsi que d'empêcher la présence militaire d'autres pays dans la région.

« La mer Caspienne ne devrait pas être transformée en zone militaire et, par conséquent, la tenue des manœuvres militaires en présence de pays tiers dans cette région n’est pas du tout acceptable », a-t-il mis en garde.

Patrushev a considéré la situation actuelle en Afghanistan comme défavorable et inquiétante, et a évoqué l'initiative de la République islamique d'Iran d'établir une réunion pour dialoguer sur la sécurité régionale avec les voisins de l'Afghanistan.

« Nous devons tirer le meilleur parti de la tenue continue de ces réunions pour aider à renforcer la stabilité et la sécurité en Afghanistan et former un gouvernement inclusif dans ce pays », a-t-il souhaité.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV