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Comment Gaza s'est armé d'une défense aérienne?

Des combattants des Brigades Ezzedine Qassam, branche armée du Hamas. (Photo d'archives)

48 heures après les premiers tirs de la DCA de Gaza qui ont fait fuir les F-16 israéliens, quitte à ce qu'ils soient remplacés par l'artillerie ou par les missiles standoff, les analystes continuent à spéculer. D'où vient cette DCA et comment cela fonctionne ? En effet, la consistance de feu donne à penser que cette DCA va au-delà de simple roquette portatif et qu’ il y a un système radar qui verrouille même sur les cibles. Le journal Shafaqna écrit :

Les Brigades Ezzedine Qassam, la branche armée du mouvement de Résistance islamique de la Palestine, Hamas, ont annoncé avoir utilisé un missile de défense aérienne tiré à l'épaule pour faire face à des raids des avions de combat israéliens sur Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, tôt mardi matin.

Les Brigades al-Qassam ont déclaré dans un communiqué avoir confronté l'armée de l'air israélienne avec un missile sol-air, tandis que des sources israéliennes ont rapporté que le missile utilisé était un Strela-2 de fabrication soviétique.

Quelles sont ses spécifications du missile Strela ?

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale et l'émergence de bombardiers américains à longue portée capables d'atteindre l'Union soviétique à partir de hauteurs et de vitesses auxquelles les canons antiaériens ne pouvaient pas faire face, il était urgent de développer de nouveaux systèmes de défense aérienne, notamment les systèmes de missiles sol-air dans le but de faire face au développement militaire américain.

En 1959, les Soviétiques ont commencé à développer le système de missile Strela, et il est entré en service en 1968, et la production de masse a commencé en 1970, ce missile jouait un rôle important durant la guerre froide.

Après cette date, l'Union soviétique a produit d'énormes quantités de missiles Strela et en a fourni un grand nombre à ses alliés dans divers pays du monde, dont la Syrie, l'Égypte et la Libye.

Le système Strela est connu comme un système de défense antiaérienne de missiles sol-air avec un missile à courte portée, léger et portable, conçu pour cibler des avions et des hélicoptères à basse altitude, avec un guidage thermique infrarouge et une ogive hautement explosive.

Lire plus : Le réseau de DCA intégré de la Résistance fait surface... Avis de tempête sur les armées de l'air US/Israël/OTAN

Le missile Strela est conçu pour être monté sur l'épaule, pour assurer la protection des forces terrestres contre les avions de combat et les hélicoptères, et peut détruire des cibles aériennes subsoniques, telles que des hélicoptères, des aéronefs à voilure fixe et des avions sans pilote.

Les vidéos diffusées par la branche armée du Hamas montre l'enthousiasme et la fierté des Palestiniens qui sont désormais en mesure de lancer des frappes militaires contre le régime sioniste.

Ce n'est pas la première fois que le système apparaît dans la bande de Gaza. Israël avait déjà reconnu en 2012 et pendant la guerre qu'elle avait lancée contre la Résistance palestinienne l'utilisation des systèmes antiaériens « sol-air » contre les avions israéliens.

L'affaire s'est poursuivie au cours de la guerre de 2014 et pendant la vague d'escalade entre la Résistance palestinienne et l'entité sioniste en 2019, alors que la Résistance utilisait à l'époque les systèmes Strela-2 et SAM-7 pour frapper les avions israéliens.

Durant les dernières années, la Résistance palestinienne à Gaza s'est mis dans la fabrication de missile pour contrer les agressions israélienne contre la Bande de Gaza.

Selon le spécialiste militaire palestinien Wassef Erekat, les tirs de missiles de la Résistance palestinienne porte un message politico-militaire selon lequel le ciel de Gaza ne restera plus ouvert aux chasseurs-bombardiers israéliens.

« Ce qui s'est passé montre bel et bien que la Résistance dispose d'un stock important de ces armes, qu'elle a décidé de les utiliser pour riposter aux attaques constantes israéliennes », a-t-il réitéré.

Selon Erekat, avec l'entraînement des forces et l'augmentation de l'utilisation des missiles sol-air, la maniabilité des chasseurs israéliens sera limitée et ils seront dans l'obligation de voler à haute altitude.

Ceci étant le second jour de l'engagement de la DCA gazaouie ce 21 avril avec l'aviation sioniste a montré une consistance de feu bien plus longue et des verrouillage sur la cible. Gaza possède-t-il des radars passifs?

Radar passif

Un radar passif ne doit pas être confondu avec certains systèmes d’interception de guerre électronique dont la fonction est de déterminer la position d’une cible à partir de ses propres émissions électromagnétiques.

Un radar passif n’émet aucun signal et peut détecter une cible qui n’émet aucune onde. Ce type de radar utilise une source de rayonnement non coopérative, c’est-à-dire une source dont la fonction première n’est pas la détection, à la différence d’un radar bistatique ou multistatique. Ce sont les différences de trajets effectués par les ondes réfléchies sur des cibles qui vont révéler leur présence.

Les sources de rayonnements utilisées sont en général les émetteurs radio et télévision mais, en fonction des besoins et des performances visées, d’autres sources peuvent être sollicitées comme les GSM ou le Wifi par exemple.

Avantages

Les radars passifs sont étudiés depuis plusieurs décennies en raison de certains avantages qu’ils pourraient apporter. Pour commencer, l’absence d’éléments rayonnants en fait des équipements comparativement beaucoup moins chers qu’un radar traditionnel où la partie émission est toujours la plus onéreuse. Ensuite, contrairement aux systèmes d’interception de guerre électronique, ils permettent la détection de cibles qui n’émettent aucun signal électromagnétique. Ils ne dépendent donc pas du comportement de la cible. L’absence d’émission rend aussi le besoin en énergie peu important comparativement à un radar classique. Enfin, leur architecture plus simple en fait des systèmes beaucoup plus compacts et avec une empreinte logistique plus faible que pour un radar traditionnel. Ainsi, un emploi aéroporté (aéronefs ou drones) peut être envisagé sans trop de contraintes si ce n’est celles liées au développement des algorithmes pour un récepteur mobile.

Outre ces avantages structurels, les radars passifs présentent aussi un intérêt opérationnel intéressant. D’abord, n’émettant aucun signal, ils sont donc, comme tous les capteurs passifs, totalement discrets donc difficiles à localiser. Ils ne sont pas vulnérables aux missiles antiradars et ne peuvent être localisés par leurs émissions électromagnétiques. Cela leur donne de facto une insensibilité au brouillage.

Ensuite, utilisant généralement les fréquences basses (V/UHF) associées aux signaux de radio ou de télévision (DVB-T), ils présentent les mêmes caractéristiques de détection des cibles « furtives » que les radars en bande basse. Et, même si des fréquences plus élevées sont utilisées (Wifi), la détection par trajets indirects rend les formes géométriques associées à la furtivité beaucoup moins efficaces.

Ces types de radars ont une puissance de traitement très élevée. Les données reçues doivent être traitées en au moins 6 étapes pour que la cible soit détectée. Aucune onde n'est émise par les radars passifs, il est donc peu probable qu'ils soient détectés par les systèmes d'espionnage ennemis et l'ennemi ne peut pas les attaquer. Ces radars peuvent également être déployés dans des zones proches des positions ennemies.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV