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Pékin multiplie les accords sécuritaires anti-US

La Chine a annoncé, vendredi 15 avril, avoir organisé un exercice militaire, non loin de Taïwan. (Photo d'illustration)

La Chine a indiqué, mardi 19 avril, avoir signé avec les îles Salomon un vaste accord de sécurité.

Début avril, le Premier ministre des Îles Salomon, Manasseh Sogavare, avait assuré qu’il ne permettrait pas la construction d’une base militaire chinoise dans son pays, mais cela n’avait pas suffi à apaiser les craintes de l’Australie et de ses alliés. Plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, prêtent à Pékin des ambitions militaires dans le Pacifique.

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« Les ministres des Affaires étrangères de la Chine et des îles Salomon ont récemment signé l’accord-cadre de coopération en matière de sécurité », a affirmé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. Aucun détail n’a été donné sur le lieu ou la date exacte de la signature.

Canberra craint que le pacte ne soit un pas vers une présence militaire chinoise à moins de 2 000 km de l’Australie.

Lundi, la Maison-Blanche a déclaré qu’une délégation américaine de haut niveau, dont le coordinateur pour la région indopacifique, Kurt Campbell, se rendrait à Honiara, cette semaine, pour discuter des préoccupations concernant la Chine, ainsi que de la réouverture d’une ambassade américaine dans les îles Salomon.

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Par ailleurs, la Chine a annoncé, vendredi 15 avril, avoir organisé un exercice militaire, non loin de Taïwan où était en visite une délégation de législateurs américains. L’exercice a impliqué des navires, des bombardiers et des avions de chasse et a eu lieu dans la mer de Chine orientale et les zones entourant Taïwan.

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Dans un communiqué, l’armée chinoise a déclaré que l’exercice était une réaction aux messages falsifiés qu’envoyaient les États-Unis à propos de Taïwan. « Ceux qui jouent avec le feu brûlent », indique le communiqué.

Dans ce droit fil, le ministère chinois des Affaires étrangères a accusé les États-Unis de mettre de l’huile sur le feu et qualifié de « provocatrice » la visite de la délégation de législateurs américains.

Alors que l’opération militaire russe en Ukraine a aggravé les tensions entre les deux superpuissances nucléaires et que certains ont soulevé la question du déclenchement d’une guerre majeure entre Washington et Moscou, les développements actuels en Asie de l’Est, en particulier à Taïwan, pourraient promettre un nouveau conflit militaire sino-américain. Un scénario possible ; Pékin pourrait tirer des missiles sur l’île de Taïwan en réaction à ses agissements extraordinaires pour détruire du matériel militaire fabriqué aux États-Unis.

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Après cette opération, seraient lancées des attaques contre Okinawa et Guam et 200 000 soldats chinois débarqueraient sur la côte de Taïwan depuis 20 endroits points différents. Non seulement les sous-marins américains ne seraient pas en mesure de détruire plusieurs navires chinois, mais en plus les Américains ne seraient pas capables d’entraver les opérations des hélicoptères et des parachutistes chinois.

À la fin de ce scénario, un Waterloo américain (la guerre dans laquelle Napoléon et l’Empire français ont été vaincus) verra le jour, ce qui finira par affaiblir les États-Unis.

Selon Kevin Rudd, ancien Premier ministre d’Australie, l’actuel président chinois est convaincu que le moment est venu de changer la nature de l’ordre mondial et que l’époque de l’influence américaine en Asie est bel et bien révolue.

Là, la question qui se pose est de savoir si la Chine pourrait compter sur la Russie pour établir un nouvel ordre mondial. À noter que Xi Jinping reste le président chinois qui a essayé plus fort que les autres de se rapprocher de Poutine.

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Cependant, Pékin est bien conscient que bien que Moscou soit connu comme une superpuissance et qu’il se soit imposé en tant que rival de longue date de Washington, il n’est toutefois pas un acteur important en matière d’économie. En plus, la Chine est une puissance économique, ce qui rendra la tâche difficile aux États-Unis qui tentent de persuader leurs alliés de rompre leurs liens politiques avec Pékin.

En ce moment, Xi Jinping semble vouloir profiter de l’audace de Moscou et essaie de mieux découvrir les règles de ce jeu d’échecs stratégique.

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C’est peut-être pour cette raison qu’entre 2012 et 2017, 90 milliards de dollars ont été investis dans la construction de ports et de hubs de la Garde côtière le long de la Route maritime du Nord, un itinéraire qui a raccourci de 8000 km la distance entre l’Asie et l’Europe.

Le conflit militaire entre la Chine et les États-Unis à propos de Taïwan, même s’il semblait peu probable ces dernières années, paraît plus plausible actuellement, compte tenu des développements politiques en cours.

(La vidéo montre des scènes d’un nouvel exercice de l’armée chinoise.)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV