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La visite du président Raïssi au Qatar

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien Ebrahim Raïssi est arrivé le lundi 21 février à Doha. ©AP

Le président iranien Ebrahim Raïssi est arrivé, lundi 21 février, à Doha à l’invitation officielle de l’émir du Qatar, le Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, pour effectuer une visite de deux jours.

Une cérémonie d’accueil officiel au palais princier, une rencontre avec le Cheikh Tamim ben Hamad, des entretiens entre les délégations de haut rang iranienne et qatarie et la signature de plusieurs notes d’entente sont évoqués à l’ordre du jour de cette première journée de la visite du président Raïssi à Doha, une visite importante à bien des égards vu la volonté mutuelle des deux parties de renforcer leurs liens sur divers plans sur un fond de relations bilatérales jugées stratégiques.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Cheikh Tamim, le président Raïssi a ainsi expliqué les « deux objectifs » de sa visite à Doha : « étendre les relations entre l’Iran et le Qatar et participer au Forum des pays exportateurs de gaz [ FPEG, ou GECF selon le sigle anglais] à Doha ».

« Les deux parties ont conclu d’étendre les champs de coopération et franchir des pas sérieux dans le sens du développement des liens bilatéraux », a affirmé Ebrahim Raïssi, ajoutant : « L’Iran a prouvé qu’il restait toujours aux côtés des pays et des peuples indépendants. Dans les époques difficiles, nous avons fait preuve d’amitié envers tous les pays de la région. C’est une réalité qu’approuvent beaucoup de pays de la région ayant une expérience pareille ».

Malgré la convergence de points de vue qu’on a constatée entre l’Iran et le Qatar à l’époque de la crise du golfe Persique, un développement, digne de son nom, des relations économiques Téhéran-Doha, n’a jamais eu lieu sous les gouvernements précédents iraniens, ce qui laisse beaucoup attendre du gouvernement de Raïssi qui a annoncé avoir une approche basée sur le renforcement tous azimuts des relations avec les pays de la région, notamment les pays amis, et particulièrement dans le domaine des relations économiques et commerciales.

À ce sujet, le président Raïssi a tenu à dire que sa visite au Qatar est un pas important censé apporter une évolution sur le plan des relations entre l’Iran et les pays de la région, surtout dans la région du golfe Persique. « Notre région est entrée dans une nouvelle période. Après plusieurs décennies de présence des forces hégémoniques qu’on peut qualifier d’agression et d’occupation, la région est sur le point de revenir à ses peuples et cette victoire ne s’obtiendra qu’avec la résistance des peuples de la région ».

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« Dans le cadre de la politique de bon voisinage et de développement des liens à l’échelle régionale, l’Iran souhaite “évolutionner” les relations régionales en faveur d’un climat de coopération, d’interaction et de convergence », a indiqué Ebrahim Raïssi.

À court terme, il y a un horizon prometteur pour exporter des produits agricoles et industriels au Qatar, mais ce n’est pas tout. La 22ème édition de la Coupe du monde de football se déroulera au Qatar en 2022 et l’Iran, pays avec des frontières maritimes et aériennes des plus proches du Qatar, a un énorme potentiel pour aider à accueillir des millions de touristes venant d’un peu partout dans le monde au Qatar à cette occasion. Il s’agit donc d’une opportunité en or pour l’industrie de tourisme dont le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a d’ailleurs parlé avec des responsables qataris lors de sa visite du mois de janvier à Doha.

Par ailleurs, le sommet des pays exportateurs de gaz a lieu à Doha du 20 au 22 février en cours et on s’attend à ce que le président Raïssi parle avec les responsables qatari du dossier du champ gazier conjoint dit Pars Sud. La phase 11 du projet, la plus située à la frontière maritime irano-qatarie dans les eaux du golfe Persique, n’a pas connu le développement qu’il fallait depuis environ 10 ans, les experts estimant à plus de 10 milliards de dollars le dégât financier qui en résulte. La visite de Raïssi au Qatar offre la meilleure opportunité pour essayer de parvenir à un accord, permettant de développer la phase 11 du projet Pas Sud de façon à garantir les intérêts des deux parties.

Un triangle gazier russo-irano-qatari en train de naître ?

En effet, les trois premiers pays du monde en termes de répartition des réserves de gaz, à savoir, la Russie, l’Iran et le Qatar, disposent dans l’ensemble de 56% des réserves mondiales de gaz naturel, et il paraît que le sommet de Doha marquera le point culminant de leurs coopérations stratégiques à ce sujet ; les expertes disent même que ces trois pays sont capables de « révolutionner » les équations de l’énergie dans le monde.

Si les trois grands pays détenteurs de ressources de gaz naturel trouvent un accord sur les macro- politiques de gestion du marché mondial, cela aura un impact énorme sur l’avenir du marché de l’énergie dans le monde, et c’est ce qui semble se produire au cours et en marge du sommet des pays exportateurs de gaz (GECF, selon le sigle anglais).

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Une entente entre l’Iran, la Russie et le Qatar devient de plus en plus importante dès lors qu’on se rappelle que le gaz naturel restera la ressource énergétique la plus importante au monde au moins dans les 20 années à venir. Les évaluations spécialisées montrent que la demande mondiale pour le gaz naturel ne va pas baisser dans les 25 aux 30 années à venir ; tout au contraire, la demande augmentera constamment pour obtenir cette énergie quasi-propre.

Les centres d’études sur l’énergie confirment que la consommation en gaz naturel sera en hausse permanente d’ici 2035, et le gaz occupera la deuxième place après le pétrole en tant que deuxième ressource d’énergie la plus convoitée au monde. Ce 21ème siècle, les experts l’appellent le « siècle du gaz ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV