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L'Iran et l'Algérie tentés pour doubler le gaz russe?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La compagnie algérienne Sonatrach, à laquelle le Maroc achetait auparavant du gaz à un tarif préférentiel. @REUTERS

Cet accord gazier que l'Algérie a préservé avec l'Espagne et dont elle a privé le Maroc a donné un certain temps aux Américains qui se sont mis alors à choyer Alger, à retirer l'un après l'autre les signes de leurs hostilités (en apparence) à son égard, les Algériens l'ont voulu "miné". Et comment? il y a une clause dorée qui empêche l'Espagne de pouvoir exporter le gaz à un pays tiers, ce qui rend impossible toute perspective d'un remplacement du gaz russe en Europe par le gaz algérien. C'est avec embarras que les Yankee devront découvrir ce coup fourré à l'heure qu'il est, eux qui misaient tant sur le gaz algérien pour mettre au pas les Russes. C'est un peu comme l'Iran dont le gaz pourrait avec celui du Qatar donner aux Américains l'espoir de voir doubler la Russie sur le marché européen, une carte dont l'Iran se joue sans réellement vouloir lâcher le partenaire russe. Cela s'appelle piéger l'ennemi dans son propre piège... Cela s'appelle être iranien et algérien.  Voici comment  parle la presse européenne de ce méga-coup fourré. 

Le journal El Espanyol a déclaré que les relations commerciales pour la fourniture de gaz entre l'Algérie et l'Espagne sont claires, et que l'Espagne ne peut en vendre au Maroc, car le contrat conclu entre les deux pays comprend une clause qui ne permet pas la revente à des pays tiers.

 « Bien que l'Espagne autorise l'utilisation du gazoduc qui a été fermé en novembre dernier pour amener du gaz au Maroc, il n'est pas possible que ce gaz soit algérien ».

Début février, Rabat et Madrid sont parvenus à un accord sur l'utilisation des terminaux méthaniers espagnols par le Maroc pour fournir du gaz naturel via le gazoduc Maghreb-Europe. En vertu de cet accord, le Maroc peut obtenir du gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux, puis le transférer dans une usine pour le reconvertir vers l'Espagne continentale et utiliser la ligne maghrébine pour le transférer vers le territoire marocain.

Selon l'interprétation de l'expert du marché pétrolier, Mourad Prior, à l'agence de presse algérienne, il n'y a aucune possibilité de revendre le gaz algérien par Madrid à Rabat.

« En vertu de la clause de destination du gaz dans les contrats conclus entre l'Algérie et l'Espagne, cette dernière n'est pas autorisée à revendre du gaz algérien à des clients hors du territoire espagnol », ajoute l'expert.

Le porte-parole souligne que « l'Espagne considère l'Algérie comme un partenaire stratégique, pas seulement en matière de gaz, et ne peut prendre le risque de violer le texte des contrats, et surtout, l'éthique de traiter avec notre pays ». « Il est clair que toutes les quantités envoyées d'Algérie doivent être consommées en Espagne, et les énergéticiens espagnols sont libres de spéculer, de procéder à des opérations d'arbitrage ou de couvrir les risques encourus en achetant et en vendant des quantités au prix le plus élevé, mais les quantités ne peuvent pas être affectées par ces accords. » explique Murat Prior.

Le 31 octobre 2021, l'Algérie a décidé de ne pas renouveler le contrat du gazoduc maghrébin qui traverse le territoire marocain pour acheminer le gaz algérien vers l'Espagne et le Portugal. Le même mois, les médias ont cité un responsable marocain de haut rang selon lequel son pays « discutait avec l'Espagne de la possibilité d'inverser le débit du gazoduc maghrébin ».

Ce qui veut dire qu'au lieu d'envoyer du gaz d'Algérie vers l'Espagne via le Maroc, il est envoyé dans la direction opposée ; depuis l'Algérie au Maroc en passant par l'Espagne.

Cette option, qui est en effet possible, est exclue par certaines limitations, non pas techniques, mais juridiques et économiques qui ne peuvent être facilement surmontées. Une partie du gazoduc traverse le détroit de Gibraltar, ainsi que les stations de pression, appartenant à Naturgy. Mais la partie qui traverse le Maroc est détenue et exploitée par Metragaz, une joint-venture entre Naturgy et ses partenaires du Maroc et du Portugal.

En 2021, les prix du marché spot du gaz sont en hausse de 600% et sont soumis à une très forte volatilité en Europe, où les stocks sont à un niveau historiquement bas, tandis que les approvisionnements russes souffrent d'incertitudes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV