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L'Égypte s'éloigne des États Unis et d'Israël pour se rapprocher de la Résistance

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Rencontre entre ministres libanais et syriens à Damas, le 4 septembre 2021. ©AP

Ce mardi l'appel de l'ambassade US à l'adresse du Hezbollah pour un dialogue large et axé sur "tout sujet souhaité par Nasrallah que plus d'un analyste a qualifié à raison d'aveu d'échec US au bout de trois ans de bataille acharnée contre le Liban à éclipsé ces propos bien singuliers qu'a tenus le gérant égyptien du Canal de Suez. Et pourtant il y a de quoi y consacrer bien des analyses. On se rappelle en effet comment l'ambassadrice américaine à Beyrouth Shea littéralement paniquée de l'arrivée au mois d'août des premiers camions citernes chargés de mazout iranien s'est précipité pour annoncer le transfert du gaz égyptien au Liban via la Jordanie et la Syrie. Une promesse parfaitement dans l'air vu que le pipeline arabe existe depuis des lustres sans que les USA permettent au Caire de l'exploiter son objectif étant de faire détourner le gaz égyptien par Israël et aux dépenses des Arabes. Mais ceci n'est pas le plus inattendu dans cette histoire qui à regarder de plus près devrait faire des pétroliers iraniens en partance vers la Syrie et le Liban les plus gros rivaux du gaz égyptien. Or il n'en est visiblement rien: lors d'un récent entretien le gérant du canal de Suez à très clairement reconnu le passage régulier des pétroliers iraniens ou battant pavillon iranien par le canal  du Suez : "oui, les pétroliers iraniens traversent le canal sans discrimination " et ce au mépris des sanctions US. Mais ceci n'est pas le seul défi lancé par l'Égypte au projet américain de transfert du gaz égyptien au Liban. 

Au fait, Le Caire réclame des garanties aux États-Unis avant le début du pompage du gaz vers le Liban.

Lors d’une interview exclusive avec la chaîne de télévision saoudienne Asharq, l’ambassadeur du Liban en poste au Caire, Ali al-Halabi, a déclaré que les Égyptiens avaient demandé des garanties à Washington pour éviter les sanctions imposées par la « loi César » contre la Syrie.

« Le Caire a demandé des garanties américaines avant le début du pompage du gaz égyptien pour éviter les "sanctions de César" contre la Syrie », a déclaré Ali al-Halabi.

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À noter que Washington avait auparavant demandé, oralement, à l’Égypte d’exporter du gaz vers le Liban, dans l’objectif d’empêcher le Hezbollah de se procurer plus de popularité en réglant la crise de pénurie de carburant au Liban. Une réclamation orale.  Mais Le Caire n'est pas né de la dernière pluie. 

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Le journal libanais Al-Akhbar a publié une copie d'une lettre envoyée par l’administration américaine au Liban et remise au Premier ministre libanais Najib Mikati et au ministre de l'Énergie Walid Fayyaz par l'intermédiaire du directeur général de la Compagnie libanaise d'électricité, Kamal Hayek.

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Selon Al-Akhbar, la lettre, liée à un rapport du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC), qui dépend du département du Trésor des États-Unis, indique qu'aucune institution officielle ou privée libanaise, égyptienne ou jordanienne n'est soumise à des sanctions, en vertu de « la loi César ».

Mais l'Égypte, peut-elle lui faire confiance sur fois d'une promesse? Et si, une fois le transfert déclenché, les Yankee se mettaient à sanctionner l'Égypte? Après tout un embargo contre les sociétés énergétiques égyptiennes serait le meilleur moyen d'éliminer un féroce concurrent d'Israël. 

Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du département du Trésor américain a d'ailleurs très curieusement demandé des informations supplémentaires au Liban: "Nous vous remercions d'avoir soumis la liste des entreprises qui doivent participer aux accords de transport d'électricité et de gaz vers le Liban". 

"En plus de la liste des entreprises que vous avez fournie, veuillez fournir des informations supplémentaires sur les principaux entrepreneurs ainsi que sur les sous-traitants et les compagnies d'assurance qui sont censées couvrir vos contrats d'électricité et de gaz." 

Dans une autre partie de cette curieuse lettre, on lit: 

1. Des citoyens américains, qui travaillent dans des institutions libanaises du secteur privé, sont-ils impliqués dans ce projet ?

2. Quelles sont les institutions syriennes avec lesquelles le Liban interagira pour transférer de l'énergie ?

3. Le Liban a-t-il l'intention d'aider à réparer la sous-station « Deir Ali » sur le sol syrien ? Si oui, pouvez-vous expliquer quels services et biens vous avez l'intention de fournir à la Syrie et avec qui vous allez travailler en Syrie pour aider à réparer ces lignes ?

4. Veuillez fournir les noms des différents fonctionnaires et personnes qui signeront ces contrats....

5. Veuillez vous assurer que les accords d'électricité et de gaz n'incluent pas les parties répertoriées sur la liste SDN, affiliée au Bureau de contrôle des avoirs étrangers du département du Trésor américain.

N'est-ce pas là une lettre de dénonciation plutôt qu'un facilitation du transfert ?

Les responsables égyptiens réaffirment n’avoir pas encore reçu l'autorisation directe et explicite des États-Unis qui puisse leur assurer une exemption des entreprises égyptiennes des sanctions prévues par la loi César (les sanctions imposées à la Syrie). Ils ne sont pas si naïfs pour ne pas comprendre le but de manœuvre... Au fait cela fait longtemps que le gaz égyptien est détourné par Israël et en mai aucun allié US n'a été aussi aux anges que les Égyptiens de voir les missiles de Gaza tomber sur le pipeline d'Ashkelon ou sur le site offshore Tamar.

D'ailleurs, cette histoire bidon du transfert du gaz "israélien", aucune partie aussi bien que Le Caire n'est apte à en comprendre le but. Qui est qui ? L'entité qui après l'Épée de Qods se sait stratégiquement se cherche un moyen de survie. Quoi de mieux que de faire transiter son gaz au Liban en lui arrachant une normalisation impossible propre à épargner le transfert de son gaz. Tout ceci l'Égypte le sait, elle qui aurait largement aidé Gaza à localiser les bases aériennes israéliennes comme cible de missiles... Ceci s'appelle le processus d'anormalisation Égypte Israël pour le grand bonheur des Arabes, des Musulmans, et de la Résistance. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV