Il va de soi que le peuple libanais n’utilisera point le gaz israélien qui devrait être acheminé via la Syrie qui, en faveur de la Russie, a refusé le passage d'un gazoduc qatari à travers son territoire vers l'Europe, peut-on lire dans le numéro du lundi 17 janvier du journal Rai al-Youm.
Aujourd'hui, le ministère libanais de l'Énergie a fermement démenti les informations diffusées par la chaîne israélienne "Channel 12" confirmant que les États-Unis avaient accepté un accord pour exporter du gaz israélien vers le Liban via un pipeline qui traverse les territoires jordanien et syrien ; le haut responsable libanais soulignant que ces nouvelles sont sans fondement.
Ces fausses informations lancées par Israël pourraient viser à semer les germes de la discorde d’abord dans l'arène libanaise, puis entre le Liban et ses alliés en Syrie, en Jordanie et en Égypte. D’autant plus que les ministres de l'Énergie des quatre pays ont discuté de tous les détails logistiques liés aux moyens du transfert du gaz égyptien vers le Liban, comme l'a déclaré un responsable égyptien il y a quelques jours.
Il semble que l'administration américaine, qui a proposé le transfert du gaz égyptien via la Syrie par l'intermédiaire de son ambassadrice au Liban Dorothy Shea, se soit rendu compte que la patience libanaise s’était épuisée et risquait de donner des résultats contre-productifs.
En effet, la décision de la Maison Blanche, pour ne pas dire la reculade, intervient alors que le Hezbollah a brisé le blocus pétrolier contre le Liban en faisant venir des pétroliers chargés de diesel et d'autres carburants en provenance d’Iran. Ce dernier ayant annoncé sa disposition à fournir des alternatives à l’exportation du gaz au Liban, l’administration Biden craint que la même chose ne se reproduise.
Il n’est donc pas exclu que les rumeurs sur le transfert du gaz israélien vers le Liban visent à semer la confusion et aggraver la situation au Liban à un moment où la crise provoquée par le blocage politique commence à évoluer vers un soulagement grâce au retour des représentants du bloc parlementaire de la Fidélité à la Résistance pour assister aux sessions des organes gouvernementaux.
De leur côté, les autorités syriennes qui ont payé le prix fort pour leur sécurité, leur stabilité et leur intégrité territoriale menacées par l’occupation israélienne, sont loin d’être prêtes à accepter le transit du gaz volé par leur territoire. La Syrie a auparavant refusé le passage d’un gazoduc qatari vers l’Europe pour défendre les intérêts de son allié russe.
La question qui se pose est de savoir pourquoi le gazoduc israélien n’atteindrait pas directement le Liban au lieu de traverser le territoire syrien, s'interroge l'auteur avant de conclure que quoi qu’il en soit, le peuple libanais ne fera pas cuire sa nourriture sur les feux du gaz volé de l’ennemi qu’il a vaincu à plusieurs reprises pour libérer sa patrie, défendre ses valeurs dont la cause palestinienne et imposer sa souveraineté sur ses gisements de pétrole et de gaz ainsi que sur ses eaux territoriales.