Depuis six mois, c’est le Hezbollah qui procure aux Libanais de quoi se réchauffer, de quoi avoir un peu de lumière, de quoi cuire du pain. Bref, de quoi vivre non pas aisément, mais de façon à ce qu’ils ne soient pas paralysés. Et c’est ce dont ils se souviendront aux élections législatives. Que faire face à cette preuve flagrante des capacités de la Résistance libanaise à résister économiquement aussi aux pires pressions de toute l’Histoire du Liban ? Évidemment, donner des promesses sans lendemain pour dévoyer l’opinion.
Des sources israéliennes ont fait part du feu vert des États-Unis à l’exportation du gaz naturel au Liban à partir des champs gaziers des territoires occupés par Israël et en passant par la Jordanie et la Syrie.
Selon Channel 12 de la télévision israélienne, le transfert du gaz vers le Liban vise à barrer la route à l’exportation du carburant iranien destinée au Liban ainsi qu’à miner l’influence de Téhéran et du Hezbollah dans le pays du Cèdre.
Les États-Unis, l’Égypte, la Jordanie et le régime israélien ont proposé différents plans pour l’exportation du carburant vers le Liban, tout de suite après que le Hezbollah a fourni aux Libanais du carburant acheté à l’Iran. Bien que les Libanais aient souffert d’une grave pénurie de carburant suite à la puissante explosion du port de Beyrouth, survenue le 4 août 2020, aucune de ces parties n’a fait rien pour apaiser la crise avant que le carburant iranien n’entre au Liban.
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Le gaz, qui proviendra des réservoirs Tamar et Leviathan, sera acheminé au Liban par la Jordanie via la Syrie.
La perspective d’une cote de popularité grandissante de l’Iran et du Hezbollah au Liban préoccupe les Américains à tel point qu’ils ont accepté de lever une partie de sanctions imposées par Washington à Damas, dans le cadre de la loi César.
Cet accord d’approvisionnement a été négocié par l’entremise du conseiller américain pour la sécurité énergétique Amos Hochstein.
Il existe, en même temps, un autre plan réservé au transfert du gaz depuis l’Égypte vers le Liban en passant par la Jordanie et la Syrie.
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Le plan du transfert de l’électricité depuis la Jordanie vers le Liban via la Syrie est également à l’ordre du jour. À ce propos, différentes rencontres ont jusqu’ici eu lieu entre les responsables jordaniens et syriens.
Dans la foulée, le quotidien libanais al-Akhbar s’est référé à des sources concordantes pour révéler que la lettre récemment remise au Premier ministre libanais, Najib Mikati, par l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, ne comprenait pas le « oui » de Washington à ce que le Liban soit exempté des conséquences de la loi César.
« À travers cette lettre, Washington a demandé au gouvernement et à la société de production d’électricité du Liban de lui remettre les détails de tous les accords et contrats ainsi que la liste de toutes les sociétés ayant signé un accord de coopération portant sur le transfert du gaz vers le Liban et cela pour qu’il puisse exprimer, après, sa position claire concernant le transfert du gaz vers le Liban. »
Selon des sources au sein du ministère libanais de l’Énergie, « les garanties que les Américains ont envoyées aux Égyptiens n’ont pas suffi au Caire ».
Le ministre libanais de l’Énergie travaille actuellement pour la finalisation de l’accord sur le transfert du gaz depuis l’Égypte, mais selon les sources au sein du ministère, « tout progrès à ce propos dépend de l’autorisation des Américains et de la mise en œuvre des termes de la Banque mondiale, car c’est bien celle-ci qui sponsorisera le processus du transfert sous des conditions toutes particulières ».
Al-Akhbar réaffirme que le Liban aura du mal à rembourser la dette de la Banque mondiale.
« Les responsables libanais n’expliquent pas au peuple que l’électricité, produite par le carburant irakien, égyptien ou jordanien, lui coûtera très cher et que cela entraînera une hausse des tarifs dans les factures d’électricité », a confié un responsable du ministère de l’Énergie sous l’anonymat.
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Le Liban devra payer 500 millions de dollars à l’Irak pour lui acheter une quantité de carburant qui permettra la production de trois heures d’électricité par jour, quelque 250 millions de dollars à l’Égypte pour rien que quatre heures d’électricité par jour et 100 millions de dollars à la Jordanie pour pouvoir produire juste deux heures d’électricité par jour. Autrement dit, la production de 10 heures d’électricité par jour coûtera au Liban au moins 850 millions de dollars.
Le responsable libanais a ajouté que des discussions étaient en cours entre le Premier ministre et les ministres de l’Énergie et des Finances pour décider du projet du budget du ministère de l’Énergie et des indispensables de la société de production d’électricité.
Bien que le gaz égyptien ait dû être transféré au Liban pendant les premières semaines de 2022, le projet a pourtant été reporté sine die en grande partie pour les tergiversations des États-Unis.
« Tant que les Libanais compteront sur les promesses creuses des États-Unis, ils perdront le temps sans trouver une solution alternative », conclut al-Akhbar.