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En se retirant de Bab el-Mandeb, en exposant Israël aux missiles de la Résistance implantés à Hudaydeh, MBS joue quitte ou double

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Riyad, grand perdant de la guerre du Yémen @ Presstv

Le vrai-faux dialogue MBS/Ansarallah est fini, la machine de guerre saoudienne tournant désormais à plein régime, quitte à broyer les civils à Sanaa, à Saada, et à Hudaydeh,  à mener une politique de terre brûlée à Maarib, maillon de jonction saoudien avec le sud yéménite et surtout à empêcher qu'Ansarallah, une fois Maarib libérée, ne se dirige vers Chebwa, car c'est là que réside le gros des opérations de vol et de pompage des richesses pétrolières déjà explorées du Yémen. Et puis il y a ce coup des Emirats qui entendent dominer à l'aide des Israéliens et des Britanniques l'est et le sud, ce qui fera doublement écorner l'image d'une Arabie qui en est à une facture de plus de 500 milliards de dollars en 7 ans de guerre et qui n'a rien sinon l'amère sentiment d'avoir laissé toutes ses plumes au Yémen. Alors puisqu'il faut jouer quitte ou double, pourquoi avoir retiré ses troupes de Hudaydeh? Il semblerait que MBS ait peur et pas uniquement d'Ansarallah mais aussi d’Israël 

Ces derniers jours, les médias ont fait plusieurs analyses sur les raisons pour lesquelles les forces pro Riyad se sont retirées de grandes parties de la province d'al-Hudaydeh et l'accord de Stockholm a focalisé ces spéculations. En ce faisant, ces sources ont relevé que la Résistance yéménite était effectivement de retour dans le port d'« Al-Hudaydeh, Al-Salif, Rasi Isa, et surtout qu'il a repris le contrôle de la route stratégique Sanaa/Hudaydeh. 

Un certain nombre d'autres médias et experts , plus optimistes, examinent ce qui s'est passé dans la côte de l'ouest dans le passé ont évoqué des accords en coulisse entre Ansarallah et le régime saoudien. Il va sans dire que le retrait saoudien de la côte ouest qui donne à la Résistance la possibilité d'installer ses unités balistiques de drone et navale non loin de Bab el-Mandeb, ne pourrait être compris sans cette avancée fulgurante  de la Résistance qui se trouve aux portes sus de Maarib.

Ce qui lui procure la possibilité de poursuivre les opérations dans les axes sud et ouest et de l'étendre vers Chabwa. Maarib  est le point de connexion entre le sud et le nord du et la province de Shabwa est riche en ressources pétrolières précieuses et cette question inquiète gravement les Saoudiens car ils savent que la perte de Maarib reviendrait à perdre aussi Chabwa, soit à tout perdre au Yémen. Or parallèlement à l'avancée rapide et fulgurante des "Houthis" au centre et au nord, il y a un autre mouvement encore plus inquiétant, celui des Emiratis qui de concert avec Israël semblent miner lentement et surement le poids de Riyad au sud et à l'est comme si il s’agissait pour eux d'accélérer la défaite de Riyad et d'en tirer les bénéfices potentiels, entre autre l'affaiblissement saoudien aussi bien en termes géopolitiques qu'énergétiques.

Or Ben Salmane qui voit à travers les accords rapides dont celui de l'eau et de l'électricité que les Emirats viennent de signer avec Israël, des coups de fourrés semble avoir opter pour le moins mauvais, pour éviter le pire. En abandonnant Hudaydah à Ansarallah en aidant à ce que les unités armées de la Résistance s'installent sur la bande côtière en me Rouge, surplombant le détroit de Bab el-Mandeb, Riyad chercherait à contrer l'axe Israël/Abou Dhabi. D’ailleurs, ce faisant, Riyad espère leurrer aussi les "Houthis", en les dévoyant vers Taëz, et ce dans l'espoir d'endiguer leur avancée vers Chebwa, une fois Maarib tombée.

En ce sens, il n'est pas impossible que Riyad quitte la zone stratégique de "Bab al-Mandeb" et ce dans l'objectif de changer le rapport de force avec les Emirats Arabes Unis et Israël sur le sol yéménite, et en espérant que cela sauve Maarb et Shebwa. Actuellement, les Emirats ont investi et infiltré davantage dans les zones frontalières et côtières du Yémen, notamment les provinces de Taëz, Aden, Hadramaout, l'île de Socotra, etc., et les éléments sous son commandement occupent ces zones. C'est le quitte ou double de MBS alors que tout est quasiment perdu au Yémen. Et si ce coup servait surtout à inverser la donne en défaveur de l'"axe US/Israël/GB/Emirats puisque laisser introduire missiles et drones de la Résistance en mer Rouge, c'est presque jeter le camp US dans l’abîme. Est-ce la vengeance de Ben Salmane?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV