Le principal poste-frontière entre la Syrie et la Jordanie s’ouvre simultanément à l’arrivée d’une haute délégation syrienne à Amman.
Le point de passage Jaber s’ouvrira complètement à partir de mercredi après que les régions frontalières entre la Syrie et la Jordanie ont été sécurisées grâce aux opérations antiterroristes de l’armée syrienne.
La Jordanie rouvrira complètement son principal poste frontalier avec la Syrie à partir de mercredi, ont annoncé des responsables du gouvernement jordanien, alors qu’une délégation syrienne de haut niveau est arrivée à Amman pour discuter de la manière de faciliter le flux de marchandises touchées par la pandémie et une décennie de conflit, a-t-on appris de Reuters.
Bien que le point de passage Jaber ait été partiellement rouvert en 2018, où les terroristes ont été repoussés du sud de la Syrie, le niveau d’échanges commerciaux entre la Jordanie et la Syrie est encore loin d’atteindre un milliard de dollars, comme celui d’avant la guerre.
Des responsables d’État jordanien ont confié à Reuters que la pandémie avait fortement touché la circulation via le poste-frontière Jaber, mais que « les restrictions seront levées à partir de mercredi ».
« La délégation syrienne est composée des ministres de l’Économie, du Commerce, de l’Agriculture, de l’Eau et de l’Électricité qui discuteront avec les responsables jordaniens de l’annulation des tarifs de douane », indique Reuters.
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Jamal al-Rifa, chef de la Chambre du Commerce de la Jordanie, a déclaré à Reuters que « nous espérons que ces mesures pourront faire atteindre le niveau des échanges commerciaux au taux d’avant la crise de la Syrie et qu’elles réanimeront des transactions commerciales rentables ».
Hier lundi, la délégation syrienne a examiné, lors d’une rencontre avec des ministres jordaniens, les manières de l’essor de coopération bilatérale en matière de commerce, de transport, d’électricité, d’agriculture et de ressource d’eau.
Par ailleurs, les vols depuis la Jordanie à destination de la Syrie reprendront à partir du 3 octobre.
À l’issue de deux jours de discussions entre des dirigeants jordaniens et syriens, tenues à Amman, des décisions importantes ont été prises dont la reprise de vols reliant la Jordanie à la Syrie à partir du 3 octobre.
Pendant les dernières semaines, des actualités ont été circulées çà et là à propos de la Syrie, et cela pourrait témoigner de la normalisation graduelle de ce dossier.
Après que l’Iran a exporté des cargaisons de carburant au Liban, les États-Unis ont donné leur feu vert à la réalisation d’un projet qui permettait le transfert du gaz égyptien vers le Liban, via la Jordanie et la Syrie. Une fois ce projet réalisé, une partie du besoin de la Syrie en gaz sera aussi assuré et les heures sans courant de ce pays seront réduites.
Selon certaines sources, le monarque de la Jordanie a réussi à convaincre Joe Biden, lors de son récent déplacement aux États-Unis, de fermer les yeux sur une partie des sanctions imposées dans le cadre de la loi César.
Sur le terrain, non seulement les Russes ont intensifié leurs attaques visant les positions de terroristes à Idlib, ils sont allés plus loin en prenant pour cible les miliciens pro-turcs à Alep.
Les percées remarquables de l’armée syrienne dans la province de Deraa ainsi que le retrait de terroristes de cette région comptent également parmi les importants développements des dernières semaines.
Le bras de fer entre la Turquie et les États-Unis aura un impact direct sur le dossier de la Syrie. Les propos de Recep Tayyip Erdogan à New York font part d’une impasse dans les relations turco-américaines, au moins dans certains dossiers. La Turquie aura donc du mal à continuer de soutenir ses supplétifs sur le sol syrien.
En revanche, les relations entre Washington et Moscou ont connu une petite amélioration et malgré un vaste terrain de désaccord, les deux parties sont parvenues à définir un cadre pour gérer les tensions ; un accord trouvé sur le dossier syrien en fait partie.
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Nombreux sont des signes qui laissent penser que le dossier syrien est sur le point d’être normalisé. Le résultat ne sera certes pas la reconstruction rapide ou le règlement de tous les problèmes, mais pourrait entraîner le retour de la Syrie à la Ligue arabe, l’extension de la souveraineté de Damas sur le territoire syrien dans son entièreté, et le développement des coopérations économiques entre la Syrie d’une part et les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite de l’autre.