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Pourquoi les États arabes veulent-ils que la Syrie revienne dans le giron de la Ligue arabe ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Syrie reviendra-t-elle au sein de la Ligue arabe ? (Photo à titre d'illustration du site d'information Tabnak)

La Ligue arabe a donné son feu vert à la participation de la Syrie au prochain sommet arabe prévu à Riyad ; or, la Ligue arabe et surtout l’Arabie saoudite avaient suspendu en 2011 l’adhésion de la Syrie à cette instance. Que cache donc l’éventuel retour de la Syrie au sein de la LA ?

Ce développement, le site d’information Tabnak l’a évalué sur la base des efforts saoudiens afin de se rapprocher de l’Irak ; or, certains médias dénoncent déjà des tentatives d’ingérence saoudiennes.

Le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement irakien a annoncé que la Ligue arabe avait invité la Syrie à participer à son prochain sommet prévu à Riyad, capitale saoudienne.

« Lors de cette assise, le dossier syrien et le retour de Damas à la Ligue arabe seront examinés », a déclaré Abdel Bari Zebari à l’agence d’information irakienne Al-Maalouma.

La Ligue arabe a suspendu en novembre 2011 l’adhésion de la Syrie sous la pression de l’Occident dans le but de faire céder Damas face aux terroristes.

Le parlementaire irakien a affirmé qu’il s’attendait à ce que Damas accepte cette invitation. « L’Irak apporte son soutien au retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe et au règlement de la crise dans ce pays », a-t-il ajouté.

Un membre de la coalition de l’État de droit au Parlement irakien, Jassim Mohammed Jaafar, avait lui aussi fait part, auparavant, des efforts déployés par l’Irak et d’autres pays arabes pour lever la suspension de l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe.

Le revirement des États arabes, sous la houlette de l’Arabie saoudite vise, selon l’article, à soudoyer le président syrien Bachar al-Assad et à l’éloigner de l’Iran.

Lire aussi : Arabie saoudite/Irak: réouverture du passage "Arar" après 26 ans de fermeture

« Ayant échoué à réaliser leurs plans dont le plus important consistait à supprimer Assad de la scène politique en Syrie, des pays arabes et surtout l’Arabie saoudite ont maintenant réalisé qu’ils sont désormais incapables d’atteindre cet objectif et qu’il leur faudrait essayer le dialogue et la réconciliation avec le président syrien, afin de l’éloigner de l’Iran et de conduire ainsi les Iraniens vers un isolement en Syrie. »

L’article n’exclut pas, non plus, que pour ce faire, les Saoudiens recourent à une revivification du panarabisme; ils en ont déjà l’expérience en Irak. C’était dans le cadre de cette politique que les Saoudiens ont soutenu le nationalisme arabe en Irak afin de désolidariser ce pays d’avec son voisin chiite qu’est l’Iran. Ils cherchent ainsi à réduire ce qu’ils appellent l’influence iranienne en Irak.

Mais la Syrie sera-t-elle prête à revenir au sein de la Ligue arabe qui a suspendu son adhésion sous pression des pays arabes du golfe Persique, ceux-là mêmes qui, pour la plupart, ont investi des milliards de dollars et des milliers de tonnes d’armements, dans l’espoir de renverser le gouvernement légitime syrien ?

Plus d’une fois, des autorités syriennes ont exprimé leur protestation contre le retour de leur pays au sein de la Ligue arabe dont elles dénoncent d’ailleurs la complicité dans la déstabilisation de la Syrie.

De la même façon qu’en Irak de l’après-Daech, les pays arabes ont essayé de s’infiltrer dans ce pays sous couvert d’investissements dans le sens de la reconstruction, ils semblent suivre aujourd’hui le même objectif en invitant la Syrie à revenir à la Ligue arabe.

À Riyad, les pays arabes vont fort probablement demander à Assad de prendre ses distances avec l’Iran, en lui faisant miroiter la promesse de gros investissements dans les projets de reconstruction de la Syrie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV