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Première base de drone "syrienne", à deux pas des frontières de l'entité sioniste?

Des unités de drones Karrar en Syrie, non loin des frontières israélo-jordaniennes ? (Archives)

Que ce soit des drones MQ-9 US, évacués précipitamment en plein été 2021 des bases américaines au Qatar et au Koweït pour être redéployés dans le nord de la Jordanie et ce, à travers quelque 14 bases aériennes de l’armée du royaume dont le ministre de la Défense vient de se rendre à Damas pour «  des coordinations » post-revers d’Israël à Deraa, ou des F-16 israéliens qui depuis le 1er septembre, n’ose plus refaire leur « campagne de guerre dans la guerre » puisque le ciel syrien est désormais placé sous la chape d’un essaim de missiles intercepteurs de différents types, qui opèrent de façon synchrone et  suivant une logique de guerre asymétrique comme quoi la « mobilité » fait la force et rend groggy tout adversaire, ou encore ces 60 chefs terroristes daechistes héliportés il y a deux jours depuis la prison Nakfar contrôlée par les FDS à Qamichli vers la base US à Shaddadeh à Hassaké où ils auraient été vaccinés avant de partir pour cet autre camp illégal d’al-Tanf avec peut-être pour mission de se faire sauter en route une fois arrivée à Al-Mayadin, haut lieu de la Résistance, cette méga déflagration qui a secoué dans la nuit de dimanche à lundi 20 septembre, l’ouest d’Abou Kamal relève d’une tentative destinée à réintégrer le champ de bataille dans le ciel.

Au fait, l’information diffusée par la DPA décrit une méga explosion avec sa panache de fumée noire qui aurait envahi toute la zone ouest de la frontière syro-irakienne, déflagration qui aurait fait suite à plusieurs heures de « patrouille aérienne US/Israël », un peu comme en 2020 voire même en janvier 2021 soit le tout début du mandat démocrate à la Maison blanche quand les agences de presse mainstream décrivaient hyperboliquement les exploits « aériens » des F-15 ou des F-18 américains venant larguer leurs missiles air-sol de type JDAM sur la base Imam Ali ou encore sur les combattants de la Résistance irakienne.

Sabereen News, chaîne proche de la Résistance vient d’affirmer, il n’y a eu aucune frappe contre celle-ci. A quoi joue l’axe US/Israël ? Plus d’un analystes tendraient pour y répondre à tourner les yeux vers la Méditerranée orientale  qui attend impatiemment le troisième pétrolier iranien en partance pour le Liban, lequel pétrolier suivrait tout comme les deux premiers, un parcours totalement identique, déchargeant sa cargaison, une fois arrivée, à Baniyas avant de la recharger à bord des camions citernes syriens qui eux se dirigeront droit vers la Békaa au sud du Liban, sans qu'en cours de ce trajet «  maritime-terrestre », aucun missile tomahawk US ose le frapper ou que des commandos de « Shayetet 13 » sioniste se permettent de le miner ou que la marine israélienne, exercée et entraînée il y a une dizaine de jours par la cinquième flotte en mer Rouge, lui jette depuis sa base, « Atlit » des missiles antinavires!

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L’ex-commandant en chef de la flotte méditerranéenne et mer rougienne d’Israël prétendait il y a deux jours que l’entité ne va pas s’en prendre aux pétroliers ni aux camions citernes syriens pour éviter des tensions inutiles, n’empêche que cette apathie US/Israël revient à se soumettre à cette extension des rapports de forces décidées subtilement par la Résistance, de l’air à la mer, là où l’adversaire ne domine plus rien, d’abord par l’étendu du champ de bataille ( golfe Persique, mer d’Oman, océan Indien, mer Rouge et Méditerranée puis parce que le principe de non statisme, inhérent à la mer s’adapte parfaitement à la stratégie de guerre asymétrique d’une Résistance dont la force aéronavale s’est illustrée un certain 29 juillet, lorsque le navire israélo-britannique Mercer Street, escorté, fut frappé en mer d’Oman, de façon si précise et si létale qu’il a fallu un USS  Donald Reagan, dépêché sur les lieux depuis Bahreïn, pour lui venir en aide, la flotte anglo française ayant totalement perdu sang-froid et maîtrise de la situation.

Mais un pétard mouillé qui saute à Abou Kamal saura-t-il inverser la donne ? Disons que la réponse est largement approximative

Certes le chef d’état-major jordanien Yousef Al-Hunaïti, ne tardera pas à expliquer au puissant général Mamlouk et ce, de la part d’une armée israélienne avec qui il a de nombreux accords que Deraa désormais reprise par l’Etat ne devrait se transformer en une base du Hezbollah ou encore du CGRI mais ce même général ne saurait sans doute convaincre Mamlouk qu’un Daech-agent US/Israël faisant sauter il y a deux jours le pipeline de Deir Ali, par où le gaz égypto-jordanien devrait transiter jusqu’au Liban, ou des drones US/Israël venant frapper comme hier soir Abou Kamal, comme la Syrie pourrait s’en préserver ?

Pour sécuriser le flux gazier Egypte/Jordanie/Syrie, le royaume, dont le ciel se pose en arrière base des frappes anti-syriennes à la fois pour Israël et pour les Etats-unis, n’a aucune garanti à fournir à Assad. Mais le Hezbollah et l’Iran si …

Cette équation de force à double facette aérienne et navale qui couvre désormais le ciel et les mers du Levant, sait parfaitement comment éviter les sabotages à Deir ez-Zor et les pétards mouillés comme celui de cette nuit  à l’ouest d’Abou Kamal. Cette base de drones supposément située à Kashan au centre de l’Iran contre quoi mettait en garde le ministre sioniste de la Guerre, Gantz, et où « Yéménites, Libanais, Irakiens, Palestiniens apprennent comment se battre à l’aide de drones et comment en fabriquer », pourrait avoir déjà son pendant syrien, avec tout ce que l’arsenal de la Résistance possède de drone « précis et létal ».

Le Karrar à titre d’exemple qui existe en trois versions navale, aérienne et intercepter-kamikaze. D’une portée de 1000 km, d’une vitesse d’environ 900 km/h, et doté d’une capacité de port de charge d’environ 500 kg, le « Karrar » a une altitude de vol d’environ 25.000 à 40.000 pieds (7.500 à 12.000 m). En plus de bombes d'environ 213 à 226 kilos, le Karra est aussi capable d’embarquer des missiles navals « Kowsar » et viser ainsi des cibles ennemies en pleine mer. Puis c’est un drone de combat aérien aussi et pour ce faire, il peut s’équiper de missiles « Shahab Sagheb », une variante de la famille de missiles « Shafagh », missile intelligent qui se verrouille sur sa cible à renfort d’un système de guidage thermique infrarouge, un missile bien résistant au brouillage et déception radar. Dans un récent exercice, le CGRI a même mis en scène des Karrar intercepteur-kamikaze.

Les images de l’appareil l’ont mis alors en scène doté de capteurs optiques et/ou thermiques installés sur le nez et assurant à cet aéronef sans pilote une capacité à suivre et à se verrouiller sur la cible.

C’est pas mal pour un seul drone et ce ne sera pas Gantz qui nous contredira : missions de reconnaissance, mission d’entraînement aérien, d’assaut contre cibles terrestres, d'assaut contre cibles navales, d’interception aérienne, d’assaut kamikaze, de guerre électronique … et tout ceci inclut quelque part non loin des frontières syro-jordano-israéliennes. Une reconduction des frappes ou des tentatives de frappes et de sabotage d’Israël en Syrie pourra activer le « Karrar ». Alors au lieu des « Ababil 3 » que la Résistance irakienne a envoyé en mai percer le ciel jordanien pour s’abattre sur "Beit Shéan" en Israël, ce seront peut-être la prochaine fois aux Karrar de le faire...C'est un drone qui comme précède, est actif à la fois en mer et dans le ciel comme le veut la nature "nouvelle" du face-à-face US-Israël/Résistance. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV