La Russie a lancé un nouvel avertissement aux dirigeants américains contre des erreurs de calcul « fatales » dans la guerre en Ukraine.
Jeudi, le président américain Joe Biden a autorisé Kiev à utiliser les armes américaines pour frapper, sous conditions, des cibles sur le sol russe. L’Allemagne a également donné son accord.
La Grande-Bretagne et la France avaient déjà signalé qu’elles étaient d’accord pour que l’Ukraine frappe la Russie.
Par la voix de son chef-adjoint, le ministère russe des Affaires étrangères invite lundi les États-Unis à ne pas commettre « d’erreurs de calcul qui pourraient avoir des conséquences fatales ». « Pour des raisons inconnues, ils sous-estiment la gravité des représailles qu’ils peuvent recevoir », menace Sergueï Ryabkov, cité par l'agence de presse Interfax, au sujet de la décision américaine de lever l’interdiction imposée à l’Ukraine d’utiliser des armes américaines pour des attaques sur le territoire russe.
Le chef-adjoint du ministère russe des Affaires étrangères appelle « les dirigeants américains à prendre le temps d’étudier ce que Poutine a dit, en particulier lors de la conférence de presse qui a suivi les négociations à Tachkent ». « Il s’agit d’un avertissement très important, qui doit être pris avec le plus grand sérieux », a souligné Ryabkov.
En effet, la semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a appelé les pays de l'OTAN à cesser de jouer avec le feu, pour éviter que la guerre en Ukraine ne devienne un conflit mondial.
« J'exhorte ces personnes [aux États-Unis] ... à consacrer une partie de leur temps, qu'elles passent apparemment à une sorte de jeu vidéo, à en juger par la légèreté de leur approche, à étudier en détail ce qui a été dit par Poutine », a ajouté Ryabkov.
Le dirigeant russe, a-t-il dit, a averti l'Occident qu'il serait directement impliqué dans l'utilisation de ses armes par l'Ukraine pour frapper le territoire russe, car de telles attaques nécessiteraient l'implication directe de ses satellites, de ses services de renseignement et de ses forces militaires.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé la semaine dernière que l'OTAN avait le droit d'aider l'Ukraine à exercer son propre droit à l'autodéfense, et que cela ne faisait pas de l'OTAN une partie du conflit.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué la décision de Washington. Il a cependant déploré que cela ne soit pas suffisant.
Citant Riabkov, les médias russes ont rapporté que les tentatives de Kiev pour frapper les systèmes radar d’alerte précoce de la Russie seraient contrecarrées et que Moscou pourrait répondre de manière asymétrique à de telles attaques.
La semaine dernière, une source des services de renseignement ukrainiens a révélé que les forces de Kiev avaient pris pour cible un site radar à longue portée au cœur de la Russie qui faisait partie du système d’alerte précoce russe pour détecter si elle était soumise à une attaque nucléaire.
Citant le ministère russe des Affaires étrangères, l’agence de presse TASS a rapporté que le débat sur l’autorisation pour l’Ukraine d’utiliser le système de défense aérienne Patriot sur le territoire russe indiquait la volonté de l’Occident pour intensifier la guerre en Ukraine.
Les forces russes prendront toutes les mesures pour contrecarrer de telles menaces, a-t-il fait noter.
En février 2022, Moscou a lancé son opération militaire spéciale dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, pour arrêter l’expansion de l’OTAN vers l’est, après avoir averti que l’alliance militaire dirigée par les États-Unis poursuivait une « ligne agressive » contre la Russie.