Le président russe, Vladimir Poutine a mis en garde contre de « graves conséquences » en cas d'utilisation d'armes occidentales contre le territoire russe.
Avant de parler de frapper en profondeur le territoire russe et proposer leurs armes à l’Ukraine, les membres de l’OTAN en Europe doivent avoir à l’esprit qu’ils feraient bien de réfléchir à ce avec quoi ils jouent, a martelé mardi le président russe Vladimir Poutine lors d’un déplacement à Tachkent, en Ouzbékistan.
Alors que les États-Unis se disent en opposition à l’utilisation par l’Ukraine d’armes américaines pour frapper le territoire russe, certains membres de l’OTAN sont favorables à l’idée que l’Ukraine utilise des armes occidentales pour frapper la Russie en profondeur.
Le dirigeant russe a mis en garde qu’une telle décision pourrait déclencher un conflit mondial.
Et ce, alors que l’Occident s’interroge sur l’attitude à adopter face à l’avancée des troupes russes en Ukraine.
En effet, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que les membres de l’alliance occidentale devraient donner à l’Ukraine la possibilité de frapper la Russie en profondeur avec des armes occidentales.
« Une escalade permanente peut avoir de graves conséquences », a déclaré Poutine lors d’un point de presse à Tachkent.
« Si ces graves conséquences se produisent en Europe, comment les États-Unis se comporteront-ils, compte tenu de notre parité dans le domaine des armes stratégiques ? »
« C’est difficile à dire : veulent-ils un conflit mondial ? »
Poutine a précisé que l’Ukraine ne pourrait attaquer la Russie avec des armes à longue portée qu’en bénéficiant de l’aide des satellites, des services de renseignement et des armées occidentaux, ce qui signifie que l’Occident serait directement impliqué.
Il a décrit l’envoi de troupes françaises en Ukraine comme étant un pas vers un conflit mondial.
Et d’ajouter que les membres de l’OTAN en Europe « devraient être conscients de ce avec quoi ils jouent », car ils disposent de petits territoires et d’une population très dense ».
« C’est un facteur qu’ils devraient garder à l’esprit avant de parler d’attaques en profondeur sur le territoire russe. »
Cette mise en garde intervient alors que le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov, a annoncé que l’Ukraine recevrait « très bientôt » des avions de combat F-16 de fabrication américaine, mais qu’environ la moitié de l’aide militaire étrangère dont elle a désespérément besoin arrive en retard.
La Russie, a-t-il dit, renforce le front avec davantage d’effectifs et d’équipements et ses forces cherchent à ouvrir un nouveau front dans le nord.
En début du mois, la Russie a lancé une offensive contre la région de Kharkiv, au nord-est du pays, mais l’Ukraine affirme avoir réussi à y stabiliser le nouveau front.
« Le temps est un facteur crucial et, pour repousser les attaques, nous devons avoir [les livraisons] à temps et sur place », a noté Umerov.
L’Ukraine, en raison de la diminution des effectifs et de la pénurie de munitions, a du mal à repousser l’avancée des troupes russes au sol. Depuis des mois, le pays ne cesse de demander à l’Occident davantage de matériel militaire, de missiles à longue portée et d’avions de guerre perfectionnés.
Les États-Unis et leurs alliés occidentaux apportent un soutien militaire et financier considérable à Kiev depuis le début de la guerre en février 2022.
Moscou a averti à plusieurs reprises que tout envoi d’armes et de munitions à l’Ukraine deviendrait une cible légitime pour la Russie.