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L’échange de prisonniers entre l’Iran et les USA est une mesure purement humanitaire (Raïssi)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien Ebrahim Raïssi (au centre) s'exprime lors d'une réunion avec de hauts responsables des médias américains à New York, le 18 septembre 2023. (President.ir)

Le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré que l'échange de prisonniers entre l'Iran et les États-Unis était une mesure purement humanitaire.

Raïssi, qui se trouve à New York pour participer à la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, a tenu ces propos lundi 18 septembre alors qu'il s'adressait à de hauts responsables des médias américains après que l'Iran et les États-Unis ont mis en œuvre un accord d'échange de prisonniers négocié par Doha.

Notant que l'échange de prisonniers entre l'Iran et les États-Unis était une mesure purement humanitaire, le président iranien a déclaré : « Il ne fait aucun doute que toute mesure prise [par les États-Unis] pour respecter leurs engagements renforcera notre confiance. »

Raïssi a déclaré à NBC que les fonds débloqués, qui, selon lui, ont été cruellement bloqués et sont désormais en possession de l'Iran, appartiennent au peuple iranien et seront utilisés pour répondre à ses besoins.

Après deux années de négociations aux enjeux élevés, l’Iran et les États-Unis ont convenu de libérer les prisonniers dans le cadre d’un accord qui prévoyait également la libération des milliards d’actifs iraniens illégalement gelés en Corée du Sud.

Les fonds liés à des exportations de pétrole et de gaz iraniens, étaient gelés sur les comptes bancaires sud-coréens depuis 2018 après que l'administration du président de l'époque, Donald Trump, a retiré les États-Unis d'un accord nucléaire historique avec l'Iran, aggravant encore les tensions avec Téhéran.

Lundi, l'Iran et les États-Unis ont libéré 10 prisonniers – cinq Iraniens et cinq Américains – après que le gouvernement américain a débloqué le transfert de 6 milliards de dollars de fonds pétroliers iraniens gelés détenus en Corée du Sud.

L'avion transportant deux des cinq Iraniens libérés a atterri à Téhéran lundi soir. Mehrdad Moein Ansari et Reza Sarhangpour sont arrivés à Téhéran après avoir quitté Doha, la capitale du Qatar, plus tôt dans la journée. Les trois autres Iraniens libérés ne retourneront pas en Iran, deux restant aux États-Unis et un se rendant dans un pays tiers pour rejoindre sa famille. Cinq prisonniers américains, qui ont été évacués d'Iran plus tôt dans la journée dans le cadre de l'accord d'échange, ont également quitté le Qatar pour les États-Unis.

Le gouverneur de la Banque centrale d'Iran, Mohammad Reza Farzin, a confirmé lundi que les fonds de la République islamique avaient été transférés sur des comptes bancaires iraniens au Qatar. Il a indiqué que 5,573 milliards d’euros avaient été déposés sur les comptes de six banques iraniennes auprès des banques Al Ahli et Al Dukhan au Qatar.

« L’intervention étrangère cause des problèmes régionaux »

Ailleurs dans ses remarques, Raïssi a décrit la promotion des relations avec les voisins de l'Iran comme l'une des politiques centrales de son gouvernement, soulignant que « la principale raison derrière certains problèmes dans les relations entre les pays de la région a été l'intervention étrangère, en particulier de la part des États-Unis ».

« La présence américaine dans la région ne créera jamais la sécurité, tout comme la normalisation des relations du régime sioniste avec certains pays arabes n'apportera pas la sécurité à ce régime. », a-t-il ajouté.

Les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont signé des accords de normalisation avec Israël sous l’égide des États-Unis en 2020, suscitant les condamnations des Palestiniens qui ont qualifié ces accords de « coup dans le dos de la cause palestinienne et du peuple palestinien ».

« Les Iraniens ont déjoué un complot des États-Unis et des Européens visant à provoquer des émeutes dans le pays. »

M. Raissi a ensuite souligné les erreurs d'appréciation commises par les États-Unis et certains pays occidentaux lors des émeutes de l'année dernière en Iran, consécutives à la mort d'une jeune femme iranienne.

« Les États-Unis et certains pays occidentaux ont fait un mauvais calcul et ont imaginé qu'ils atteindraient leurs objectifs s'ils parvenaient à gérer certaines émeutes en Iran. Cependant, la nation iranienne n'a pas coopéré avec les émeutiers et ceux qui ont perturbé l'ordre et la sécurité du pays, avec pour résultat l'échec du complot ourdi par les États-Unis et certains pays européens. »

« Je pense que si les États-Unis et certains pays occidentaux n’avaient pas fait cette erreur de calcul, ce processus [d’échange de prisonniers] aurait pu avoir lieu plus tôt », a déclaré le président iranien.

Les émeutes ont éclaté dans tout l'Iran à la mi-septembre 2022 après qu'une jeune fille de 22 ans appelée Mahsa Amini s'est évanouie dans un poste de police de Téhéran et a été déclarée morte trois jours plus tard à l'hôpital.

Les États occidentaux ont accusé à maintes reprises l’Iran de réprimer les « manifestations pacifiques » dans le pays. Mais l'Iran affirme que la mort malheureuse d'Amini, causée par sa maladie, a été utilisée comme excuse pour des émeutes généralisées déclenchées par plusieurs agences de renseignement étrangères, et que le pays a dû agir pour protéger l'ordre public en affrontant les émeutiers.

« Les Iraniens ne céderont jamais aux sanctions américaines »

Le président iranien a également souligné l'échec de la soi-disant politique de pression maximale et des sanctions américaines contre Téhéran, suggérant que les responsables des médias américains devraient exhorter leurs dirigeants à reconsidérer la politique d'imposition de sanctions contre la nation iranienne, car les Iraniens « sont déterminés à surmonter les problèmes et ne céderont jamais aux sanctions.

Il a noté que les États-Unis et l'Occident soulèvent des questions telles que le hijab, les droits de l'homme et les activités nucléaires de l'Iran comme prétexte pour nuire à la République islamique en tant que pays indépendant.

Il a dénoncé le silence des médias américains sur le meurtre de plus de 1 000 Américains par la police du pays en 2022 et sur la récente fusillade mortelle qui s’est soldée par la mort tragique d'une femme noire enceinte par la police américaine dans l'État de l'Ohio au début du mois.

« La coopération en matière de défense entre l’Iran et la Russie est antérieure à la guerre en Ukraine »

Le chef de l’exécutif iranien a une fois de plus rejeté les allégations occidentales selon lesquelles Téhéran aurait vendu des armes à la Russie pour les utiliser dans la guerre contre l’Ukraine, affirmant que le gouvernement ukrainien n’avait jusqu’à présent pas réussi à fournir de documents solides à cet égard.

« Les relations de l'Iran avec la Russie dans divers domaines politiques, économiques et de défense remontent à de nombreuses années avant la guerre en Ukraine, et toute interaction et tout échange entre les deux pays dans le domaine de la défense sont également antérieurs à la guerre en Ukraine », a souligné Raïssi.

Il a une fois de plus exprimé la volonté de l'Iran de servir de médiateur entre l'Ukraine et la Russie pour tenter de mettre un terme à la guerre en cours et a exhorté les États-Unis à redoubler d'efforts pour mettre fin au conflit au lieu de l'alimenter.

La Russie a lancé une opération militaire spéciale en février 2022 dans les régions pro-russes d’Ukraine pour empêcher la persécution par Kiev des populations de ces régions et arrêter l’expansion de l’OTAN vers l’est.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV