La mission permanente de l'Iran auprès des Nations Unies a rejeté la dernière déclaration des États-Unis et de leurs alliés concernant l'utilisation par la Russie de drones iraniens dans la guerre en Ukraine.
Dans un communiqué publié vendredi, la mission a déclaré que les allégations anti-iraniennes visaient à influencer le rapport périodique semestriel du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, sur la mise en œuvre de la résolution 2231 du Conseil de sécurité.
Dans une déclaration - conjointement élaborée par les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Albanie et l'Ukraine - lors de la réunion du Conseil de sécurité vendredi, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a prétendu que l'Iran et la Russie renforçaient leur coopération militaire : « La Russie avait non seulement acheté des centaines de drones iraniens des séries « Mohajer » et « Shahed », en violation flagrante de la résolution 2231, mais qu'elle coopérait également avec l'Iran pour produire des armes en Russie.»
En guise de réaction, la mission diplomatique iranienne a estimé que, comme les pays en question n'ont pas réussi à imposer leurs demandes « illégales » au secrétariat pour qu'il s'occupe de la question des drones, ils cherchent à influencer le rapport périodique semestriel par le biais de lettres organisées et un « show politique ».
L'Iran avait « annoncé à plusieurs reprises et de manière claire qu'il n'était pas impliqué dans la guerre et que cette guerre ne pouvait avoir ni gagnant ni perdant », a-t-elle indiqué.
La déclaration indique : « Tout ce que l’on doit faire, c’est de mettre fin à la guerre en Ukraine dès que possible et de résoudre les principales causes du conflit pour établir une paix durable. »
La dernière allégation est liée au rapport du chef de l'ONU sur la mise en œuvre par l'Iran de la résolution 2231, adoptée en 2015 dans le cadre de l'accord sur le nucléaire.
La résolution interdit aux pays de recevoir de l'Iran des missiles balistiques et des drones d'une portée de plus de 300 kilomètres et d'une charge utile de plus de 500 kilogrammes jusqu'en octobre 2023.
Kiev n'a fourni aucune preuve sur l’utilisation russe de drones iraniens.
L'Iran et la Russie ont nié à plusieurs reprises les allégations selon lesquelles Téhéran a fourni à Moscou des drones qui sont utilisés dans la guerre en Ukraine.
Ces accusations datent de juillet 2022, lorsque le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a prétendu que Washington avait reçu des « informations » indiquant que la République islamique se préparait à fournir à la Russie « des centaines de drones, y compris des drones de combat » à utiliser pendant la guerre de l’Ukraine.
La Russie rejette les accusations « sans fondement » de l'Occident
Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations Unies, Vasily Nebenzya, a également déclaré vendredi que l'allégation concernant les drones iraniens était « absolument sans fondement ».
« Ce n'est pas la première fois que nous sommes accusés d'utiliser des drones iraniens en Ukraine. Nous rejetons catégoriquement cette prétention. Ce sont des allégations infondées et des tentatives flagrantes d'induire délibérément en erreur la communauté internationale », a déclaré le diplomate russe.
Moscou s'attend à ce que le secrétariat de l'ONU « respecte strictement son mandat et ne cède pas aux pressions exercées par certains États », a-t-il ajouté.
Dans ce sens, l'Union européenne (UE) a imposé des sanctions à quatre entités iraniennes soupçonnées de livrer des drones à la Russie. Cette nouvelle mesure a été approuvée vendredi 23 juin par le Conseil de l'Union européenne et s'inscrit dans le cadre d'un 11ème paquet de sanctions contre Moscou depuis le lancement de son opération spéciale contre l'Ukraine.
Le Conseil de l'UE a ajouté 87 entités de divers pays à la liste des organes « soutenant directement le complexe militaire et industriel de la Russie » dans son opération en Ukraine, « responsables d'actions portant atteinte ou menaçant l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine ». Elles seront soumis à des restrictions d'exportation plus strictes concernant les biens et technologies à double usage.
La liste comprend quatre sociétés iraniennes qui sont accusées de « fabriquer des véhicules aériens sans pilote et de les fournir à la Russie », et seraient « impliquées dans le contournement des restrictions commerciales ». Quant aux entités russes, elles seraient impliquées dans le développement, la production et la fourniture de composants électroniques pour le complexe militaire et industriel de la Russie.