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Iran : la création d'une mission d'enquête onusienne sur les émeutes en Iran n'a aucune base technique et juridique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire général du Haut Conseil iranien des droits de l'homme Kazem Gharibabadi présent à la 53e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, le mercredi 5 juillet 2023. (Photo de l'agence de presse Mizan)

L'Iran déclare que l'établissement d'une mission de l'ONU sur les émeutes de l'année dernière est "politiquement motivé".

L'Iran a rejeté un rapport d'une mission mandatée par les Nations unies sur les émeutes de 2022 dans le pays, affirmant que la création d'une telle mission par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies était une décision « politiquement motivée et inacceptable ».

Le secrétaire général du Haut Conseil iranien des droits de l'homme, Kazem Gharibabadi, a fait ces remarques lors de la 53e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU mercredi, en réaction à un rapport d'une soi-disant mission d'enquête sur les allégations de violations des droits de l'homme en Iran pendant les émeutes de septembre dernier.

Le rapport accuse l'Iran d'infliger des « sanctions sévères » aux personnes soupçonnées d'avoir participé à des « manifestations massives », appelle le gouvernement à mettre fin aux exécutions des personnes condamnées à mort et à libérer tous les prisonniers interpellés suite aux manifestations.

« La mise en place d'un tel mécanisme alors que l'Iran a agi de manière responsable pendant et après les émeutes est un cas de double standard et d'hypocrisie », a déclaré M. Gharibabadi. « Les mêmes pays qui ont orchestré les émeutes en Iran et qui, bien sûr plus tard, se sont retrouvés pris dans une situation similaire, ont fourni un tel mécanisme. »

Ce qui s'est passé en Iran l'automne dernier n'était pas des rassemblements « simples et pacifiques », mais des émeutes violentes et des attaques terroristes conçues par des groupes de réflexion occidentaux et menées avec le soutien financier, militaire et médiatique des services de sécurité occidentaux, a-t-il estimé. 

« Plusieurs pays occidentaux ont été impliqués dans les émeutes. Des terroristes sont également entrés en scène et près de 100 personnes affiliées à des groupes terroristes, principalement au groupuscule des Mojahedin-e-Khalq (OMK), ont été arrêtées », a-t-il déclaré.

Le réseau social basé aux États-Unis, Instagram, permettait aux utilisateurs d'apprendre aux gens à fabriquer des bombes fumigènes et des cocktails Molotov. Sur Twitter, plus de 50 000 faux utilisateurs de langue persane ont été créés au cours du premier mois des protestations dans le cadre d'une campagne d’intoxication contre la RII.

Il a également déclaré que les chaînes de télévision basées à Londres, dont BBC Persian et Iran International, consacraient une grande partie de leurs émissions à l'incitation à la violence.

« Lors des émeutes, la politique de l'Iran consistait à utiliser un minimum de force contre les contrevenants, ce qui a entraîné de lourdes pertes et dommages pour les forces de l'ordre du pays », précise Gharibabadi.

Lire aussi : L'appareil diplomatique condamne la résolution anti-iranienne du Conseil des droits de l'homme

Au cours des trois mois d'émeutes, « plus de 75 forces de l'ordre et personnes sont mortes en martyr, et plus de 7 000 forces de l'ordre ont été blessées. En outre, plus de 2 000 lieux et propriétés publiques et privées ont été saccagés par les émeutiers », a-t-il indiqué avant d'ajouter que le complot a été déjoué grâce au soutien massif du peuple à l’ordre islamique et le gouvernement a repris rapidement le contrôle de la situation.

Début février, le gouvernement iranien a gracié presque tous ceux qui avaient participé aux émeutes, à l'exception des prisonniers accusés de crimes graves. Il a également formé un comité indépendant chargé des plaintes des personnes touchées par les émeutes.

L'Occident ne peut pas parler des droits de l'homme

M. Gharibabadi a en outre déclaré que les États occidentaux n’étaient pas en mesure de parler des droits des femmes et des enfants en Iran, alors qu'ils violaient eux-mêmes les droits des femmes et des enfants dans leur propre pays.

Il a en outre évoqué la livraison par des États occidentaux d'armes chimiques à l'ancien régime irakien qui ont été utilisées pendant la guerre imposée à l’Iran dans les années 1980, contre des milliers de civils iraniens.

Protestations en France

Le secrétaire général du Haut Conseil iranien des droits de l'homme a également accusé les États occidentaux d'opter pour un double langage en ce qui concerne les droits de l'homme, regrettant que les soi-disant défenseurs des droits de l'homme observent le mutisme face à ce comportement hypocrite de l’Occident.

Au sujet des récentes manifestations contre les violences policières en France, il a déclaré que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU aurait dû tenir une session spéciale pour examiner la situation dans le pays.

« La France assiste aujourd'hui à un usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques, en particulier des femmes et des enfants, à des arrestations arbitraires généralisées et à des restrictions sur Internet et les réseaux sociaux », a-t-il déclaré ajoutant que le gouvernement français avait même menacé d'amender ou de condamner les parents d'adolescents prenant part aux manifestations à des peines de prison ou à des sanctions financières.

« Alors que ce pays ne fait face à aucune intervention étrangère et il n’existe aucun média incitant les gens à descendre dans la rue. Les gens ne portent pas d'armes et ne cherchent pas à renverser le gouvernement », a-t-il ajouté. 

Lors de la réunion du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, un certain nombre d'orateurs, dont des représentants de la Russie, de la Chine et du Venezuela, ont rejeté le rapport de la mission d'enquête de l’instance onusienne sur les dernières émeutes en Iran, le qualifiant de non constructif, d'ingérence dans les affaires internes d'autre État, et d'impartial étant donné qu'il est fondé sur « des sources peu fiables »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV