Le ministre iranien des Affaires étrangères a critiqué les remarques indiscrètes des pays occidentaux sur les récentes émeutes en Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a rejeté les allégations des pays occidentaux concernant les violations des droits de l’Homme en Iran, notant que la « sombre histoire » de l’Occident ne lui permet pas de parler des droits de l’Homme.
Lors d’une conférence de presse à Téhéran, mercredi 23 novembre, Amir-Abdollahian a accueilli des dizaines de journalistes iraniens et étrangers pour répondre à leurs questions sur la politique étrangère de Téhéran.
« Nous n’avons pas besoin de l’Amérique et de l’Europe, qui ont une longue histoire de violation des droits de l’Homme et d’exploitation des richesses. Ils ne sont pas bien placés pour prétendre défendre les droits de l’Homme en République islamique d’Iran », a déclaré Hossein Amir-Abdollahian en réaction aux commentaires de certains responsables occidentaux après les récentes émeutes violentes en Iran.
« La troïka européenne [Allemagne, France et Royaume-Uni], l’Amérique et les sionistes n’avaient pas une compréhension correcte des développements et des incidents et ont fait des remarques indiscrètes », a-t-il dit, ajoutant que certains de ces responsables ont tenté de modifier leurs commentaires négatifs dans les jours suivants.
Le respect des droits de l’Homme réside dans « les enseignements religieux et les intérêts nationaux de la République islamique d’Iran » ainsi que dans le cœur et l’âme de chaque Iranien, a-t-il dit, notant que cela a été souligné à plusieurs reprises par le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khamenei.
« J’ai clairement dit aux responsables européens qui prétendent défendre les droits de l’homme que la police iranienne a fait preuve d’une patience et d’une retenue stratégiques lors des récentes émeutes », a-t-il souligné.
« Le fait que plus de 50 membres des forces de l’ordre ont été tués en martyr par des émeutiers avec des armes à feu et des armes blanches, et que des milliers d’autres agents de sécurité ont été blessés, démontre le respect des droits de l’Homme par l’Iran. »
Le ministre iranien des Affaires étrangères a noté qu’une sédition, qui cherchait « à fomenter une guerre terroriste à l’intérieur de l’Iran et à désintégrer le pays au cours des huit dernières semaines en exploitant les émotions publiques », a été déjouée.
Terrorisme dans la région du Kurdistan irakien
Ailleurs dans ses remarques, le ministre iranien des Affaires étrangères a évoqué la récente intensification dans les activités des groupes terroristes armés et des mercenaires dans la région du Kurdistan irakien et leurs tentatives d'expédier des armes en Iran pour fomenter des troubles.
"Soixante-seize centres terroristes et contre-révolutionnaires ont été actifs dans la région du Kurdistan irakien et des armes israéliennes et américaines ont été transférées à l'intérieur de notre pays", a-t-il déclaré.
De hauts responsables des services de sécurité iraniens et irakiens ont tenu deux séries de réunions au cours des huit dernières semaines, a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement irakien a promis à Téhéran d'éloigner les terroristes des frontières de l'Iran et de les désarmer.
"Tant qu'il y aura des menaces contre l'Iran à ses frontières communes avec les pays voisins, nos forces armées prendront les mesures appropriées pour assurer sa sécurité nationale au plus haut niveau sur la base du droit international et de la Charte des Nations unies", a souligné le chef de la diplomatie iranienne.
Ces remarques ont été faites alors que le Corps des gardiens de la Révolution islamique a relancé ses frappes de missiles et de drones contre les groupes terroristes dans la région de Pardi, dans les profondeurs du Kurdistan irakien.
Depuis le 24 septembre, le Corps des gardiens de la révolution islamique a lancé une série de raids aériens contre des positions terroristes tout en exhortant les autorités irakiennes à agir contre ces groupes.
L'AIEA dévie de sa mission technique
Hossein Amir-Abdollahian a également réagi à une récente résolution anti-iranienne adoptée par le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à la demande des États-Unis et des pays européens.
Il a noté que l'AIEA s'était écartée de sa mission technique pour adopter une approche politique dans ses relations avec la République islamique d'Iran.
Selon le ministre des Affaires étrangères, une délégation iranienne s'est récemment entretenue avec l'AIEA à Vienne et a établi une "feuille de route" pour résoudre les questions en suspens, l'agence ayant promis d'envoyer ses experts en Iran pour des discussions techniques.
"Cependant, nous avons été brusquement confrontés à une nouvelle résolution contre la nation iranienne dans le cadre d'une guerre hybride", a souligné le chef de la diplomatie iranienne.
Le projet de résolution, adopté jeudi, reproche à l'Iran ce qu'il appelle "le manque de coopération avec l'agence." Le projet a été présenté par les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, dans le prolongement de leur "pression maximale" contre Téhéran. La Russie et la Chine ont voté contre la résolution.
L'Iran a déjà fait savoir qu'il était prêt à tenir des pourparlers techniques avec les experts de l'AIEA pour discuter des accusations liées aux sites nucléaires dits "non déclarés", qui ont été formulées sur la base de faux documents fournis à l'agence par le régime israélien.
Différends entre l'Iran et les États-Unis au sujet du Plan global d'action conjoint
Hossein Amir-Abdollahian a également souligné que l'Iran et les États-Unis continuent d'avoir des divergences sur des questions clés pour relancer l'accord nucléaire de 2015, officiellement appelé Plan global d'action conjoint (JCPOA), et lever les sanctions cruelles et illégales contre l'Iran.
"Trois questions doivent être réglées : les problèmes restants avec l'AIEA doivent être résolus, des garanties sur les avantages économiques pour l'Iran doivent être reçues, et les sanctions unilatérales doivent être supprimées ", a-t-il ajouté.
Selon le ministre iranien des Affaires étrangères, l'Iran et les États-Unis continuent d'échanger des messages, mais les responsables américains adoptent une position "hypocrite" lorsqu'ils s'adressent aux médias.
"L'Iran a exprimé sa volonté de participer à un sommet ministériel des pays membres du PGAC à Vienne, à condition que les autres parties soient également prêtes", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.