Des enquêteurs allemands examinent des preuves suggérant qu’une équipe de sabotage s’est servi de la Pologne comme base d’opérations pour endommager les pipelines Nord Stream dans la mer Baltique en septembre dernier, a rapporté samedi le Wall Street Journal.
Les enquêteurs allemands ont entièrement reconstitué le voyage de deux semaines de l’Andromeda, un yacht de plaisance blanc de 15 mètres soupçonné d’être impliqué dans le sabotage des pipelines qui alimentent l’Europe en gaz russe.
Le Journal cite des personnes familières avec le voyage de l’Andromeda et indique que l’équipage avait placé des explosifs en haute mer sur le Nord Stream 1, avant de mettre de diriger le navire vers la Pologne. Il a ajouté que l’Allemagne tentait de faire correspondre les échantillons d’ADN trouvés sur le navire à au moins un soldat ukrainien.
L’Office fédéral allemand de la police criminelle et le porte-parole du gouvernement polonais n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires de Reuters, mais un haut responsable polonais a suggéré que l’article du journal était le résultat de la propagande russe.
« Les informations sur les indices polonais ou ukrainiens dans la destruction de NS1 et NS2, répétées dans l’espace médiatique, sont constamment utilisées par l’appareil d’influence russe pour créer l’impression/présomption parmi les destinataires que Varsovie et Kiev étaient derrière cet incident », a prétendu sur Twitter, Stanislaw Zaryn, adjoint du ministre coordinateur polonais des Services spéciaux.
Nord Stream 1 et Nord Stream 2, chacun composé de deux pipelines, ont été construits par la société russe Gazprom pour pomper 110 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an vers l’Allemagne.
Le Washington Post a rapporté cette semaine que les États-Unis avaient appris l’existence d’un plan ukrainien ayant pour but d’attaquer les pipelines trois mois avant qu’ils ne soient endommagés par les explosions qui se sont produites dans les zones économiques de la Suède et du Danemark.
Les deux pays ont déclaré que les explosions étaient délibérées, mais n’ont pas encore déterminé qui en était responsable.
Les médias allemands ont identifié en mars la possible implication d’un yacht d’une société basée en Pologne appartenant à des citoyens ukrainiens.
