L’implication de la marine américaine dans les explosions des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en septembre 2022 dans la mer Baltique, comme l’a révélée le journaliste d'investigation américain Seymour Hersh, était une « guerre économique » contre les alliés européens des États-Unis, a déclaré un expert suédois.
Les alliés des États-Unis et de l'OTAN étaient derrière l’explosion des gazoducs de Nord Stream, a déclaré Jan Oberg, le directeur du think-tank « Fondation transnationale pour la paix et la recherche de la future », lors d’une interview accordée à l’agence de presse chinoise, Xinhua.
Il est à noter que Seymour Hersh, un journaliste lauréat du prix Pulitzer, a déclaré que des plongeurs en haute mer de la marine américaine ont placé des explosifs C4 de haute puissance sous les gazoducs de Nord Stream sous le couvert d'exercices de la marine de l'OTAN, connu sous le nom de BALTOPS 22, soulignant que l’armée norvégienne a ensuite activé les explosifs à distance lorsqu'elle en a reçu l'ordre.
« L’analyse détaillée de Seymour Hersh montre comment la destruction a été planifiée et réalisée, mais la conclusion n'est pas surprenante : les États-Unis, avec une aide très importante de la Norvège, ont commis le crime contre le pays ami et allié, l'Allemagne, et d'autres pays européens », a-t-il poursuivi.
« En plus d’imposer des sanctions économiques irréfléchies et sans fin contre la Russie, les États-Unis ont causé des dommages graves à l'économie des citoyens européens par l'explosion de Nord Stream », a-t-il précisé.
Il a déclaré que la situation actuelle était extrêmement dangereuse, car les valeurs intellectuelles et morales ont été éliminées face aux armements militaires, mettant l’accent sur le fait que le militarisme est devenu la seule réponse aux problèmes.
Dans une autre partie de son interview, l’expert suédois a souligné que l'Occident a préféré les armes, les menaces, les opérations secrètes et la manipulation des médias aux pourparlers, à la médiation et à l'engagement de l'ONU ou de l'OSCE (l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), déclarant que l’Occident a abandonné la diplomatie et fait preuve de sévérité.
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« Le militarisme est devenu une religion qui a conduit l'Occident en déclin à s'accrocher à l'OTAN en tant qu'église. C'est pourquoi les grands médias occidentaux ignorent l'analyse remarquable de Hersh », a indiqué l’expert suédois.
« Il faut se demander quand les Européens se réveilleront et comprendront qu'ils ne partagent plus d'intérêts avec les États-Unis », a-t-il souligné.
Au large de l'île danoise de Bornholm, les États-Unis ont détruit et enterré une autre partie de leur leadership mondial, a déclaré Jan Oberg.
Auparavant, le célèbre journaliste d'investigation américain Seymour Hersh a révélé que la marine américaine a posé des explosifs sous les gazoducs Nord Stream lors d'une opération secrète en mer l'année dernière.
Dans un rapport détaillé publié sur son blog, le journaliste d'investigation Seymour Hersh a affirmé que le bombardement des gazoducs sous-marins Nord Stream en mer Baltique avait été ordonné par la Maison-Blanche et exécuté par la CIA avec l'aide de l'US Navy.
Selon Hersh, l'administration Biden se concentrait sur les gazoducs Nord Stream parce que « tant que des pays européens comme l'Allemagne resteraient dépendants de ces gazoducs pour du gaz naturel bon marché, ils hésiteraient à accorder une aide militaire à l'Ukraine pour une guerre avec la Russie », ce qui se profilait à l'époque.
Dans une autre partie de son rapport, Hersh a déclaré que Biden était clair lorsqu’il a dit devant la presse : « Si la Russie attaque l’Ukraine alors il n'y aura plus de Nord Stream 2 nous y mettrons fin. »
Démentant les informations du rapport de Hersh, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Adrienne Watson, prétend qu’elles sont « totalement fausses » et relèvent de la « pure fiction ».
En ce qui concerne les explosions des gazoducs de Nord Stream, la Russie et l’Ukraine étaient les premiers à s’accuser mutuellement d’être derrière cet acte de sabotage alors qu’ensuite Moscou a taxé Londres d’y être impliqué.
Les autorités suédoises et danoises soupçonnent que l’incident est le résultat d’un sabotage, les deux pays interdisant à la Russie d’enquêter sur l’attaque.
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