Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis a proposé d’entreprendre des efforts multilatéraux de contrôle des armements avec le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine.
« Nous avons déclaré notre volonté d’engager des discussions bilatérales sur le contrôle des armements avec la Russie et avec la Chine, sans conditions préalables », a déclaré Jake Sullivan lors de la réunion annuelle de l’Arms Control Association (ACA) qui s’est tenue ce vendredi 2 juin à Washington.
Il a ajouté que les États-Unis entendent « compartimenter » la question atomique des autres domaines de relations avec la Russie et la Chine.
« L’établissement du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires a été un grand moment. Pas seulement pour notre propre sécurité nationale. Mais pour la sécurité et la stabilité du monde », a-t-il dit.
« Et comme ce groupe le sait bien, c’était l’une des premières étapes qui aiderait à inaugurer lentement une ère de contrôle responsable des armements et de mesures de dissuasion nucléaire », a-t-il lancé.
« Une ère où les nations pourraient compartimenter les questions de stabilité stratégique, même si elles ne pouvaient pas coopérer sur grand-chose d’autre », a-t-il indiqué.
Sullivan a également prétendu que les États-Unis respecteraient les limites des armes nucléaires fixées dans le New Start jusqu’à son expiration en 2026, si la Russie faisait de même.
Il a indiqué que les États-Unis cherchaient également à engager les cinq États dotés d’armes nucléaires - les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France qui sont collectivement connus sous le nom de P5 - dans des accords multilatéraux.
« Par exemple, formaliser un régime de notification de lancement de missile à travers le P5 est une mesure simple qui relève simplement du bon sens. C’est un petit pas qui aiderait à réduire le risque d’erreur de perception et d’erreur de calcul en temps de crise », a-t-il poursuivi.
Il a dit que cela pourrait créer une dynamique vers de nouvelles mesures, telles que « l’établissement de canaux de communication de crise entre les capitales du P5 » et l’engagement à la transparence en matière nucléaire, entre autres.
Il a affirmé que les États-Unis étaient disposés à respecter les limites fondamentales fixées par le traité New Start « tant que la Russie le fera ».
« Tout en prétendant suspendre le New Start, la Russie s’est également et publiquement engagée à respecter les limites centrales du traité, indiquant une volonté potentielle de continuer à limiter les forces nucléaires stratégiques jusqu’en 2026. Nous sommes d’accord », a-t-il ajouté.
« Il n’est dans l’intérêt d’aucun de nos pays de se lancer dans une compétition ouverte entre les forces stratégiques et nous sommes prêts à nous en tenir aux limites centrales aussi longtemps que la Russie le fera », a-t-il dit. Et de poursuivre : « Plutôt que d’attendre de résoudre tous nos différends bilatéraux, les États-Unis sont prêts à engager la Russie maintenant pour gérer les risques nucléaires et développer un cadre de contrôle des armements après 2026. »
La Russie a déclaré avoir conclu que les États-Unis avaient violé le traité de réduction des armements nucléaires New START, accusant Washington de ne pas respecter ses dispositions et d’essayer de porter atteinte à la sécurité nationale de la Russie.
Le ministère russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a appelé Washington à s’abstenir de toute action qui empêcherait le retour de la Russie au New Start, qui a été signé en 2010 et prolongé jusqu’en 2026.
En vertu du traité, la Russie et les États-Unis se sont engagés à ne pas déployer plus de 1 550 ogives nucléaires stratégiques, ce qui représente 90 % des ogives nucléaires mondiales, et un maximum de 700 missiles et bombardiers à longue portée.
La Russie a également déclaré qu’elle ne serait pas opposée à la reprise de la participation au New Start, si la politique américaine changeait.
Le président russe Vladimir Poutine a déjà déclaré que son pays suspendrait le traité, ajoutant que personne ne devrait avoir de dangereuses illusions sur la possibilité de détruire la parité stratégique mondiale.
Poutine a accusé l’Occident d’être directement impliqué dans les tentatives de frapper ses bases aériennes stratégiques.
Les États-Unis avaient précédemment accusé la Russie de ne pas respecter le Traité New Start de réduction des armes stratégiques.
Les États-Unis et la Russie restent les plus grands détenteurs d’armes nucléaires au monde, suivis par la Grande-Bretagne, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et le régime israélien, qui n’a pas déclaré détenir des ogives nucléaires. Le régime israélien n’autorise aucune inspection internationale sur ses installations nucléaires non plus.