Les dirigeants du monde entier surtout ceux de la région ont salué l'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour la reprise de leurs relations diplomatiques alors qu'Israël ressent un coup fatal.
L'Iran et l'Arabie saoudite ont annoncé vendredi 10 mars le rétablissement de leurs relations diplomatiques d'ici deux mois, à l'issue des pourparlers en Chine. Divers pays ont salué cette évolution diplomatique importante.
Le gouvernement syrien a exprimé, samedi sa satisfaction quant à l'accord conclu entre l'Arabie saoudite et l'Iran et a déclaré que « cette étape renforcera la sécurité et la stabilité dans le région ».
« La République arabe syrienne se félicite de l'accord conclu entre le Royaume d'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran pour la reprise de leurs relations diplomatiques, et apprécie hautement les efforts sincères déployés par les dirigeants chinois dans ce domaine », lit-on dans un communiqué du ministère syrien des Affaires étrangères.
« Cette étape importante conduira au renforcement de la sécurité et de la stabilité dans la région, et à une coopération qui reflétera positivement les intérêts communs des peuples des deux pays en particulier, et des nations des autres pays de la région en général », ajoute le communiqué.
En Irak, lors d’une interview accordée vendredi à la chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen, le porte-parole du ministère irakien des Affaires étrangères, Ahmed al-Sahhaf, a assuré que l'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran inaugurera une nouvelle phase d'opportunités collectives. « L’accord irano-saoudien vient de couronner la vision des deux parties sur la priorité du dialogue comme moyen de réduire les tensions », a-t-il précisé.
Pour sa part, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré dans une allocution télévisée vendredi que la reprise des liens entre l'Iran et l'Arabie saoudite était « une bonne évolution ». « C'est un développement important, bien sûr, et s'il suit son cours naturel, il pourrait ouvrir des horizons dans toute la région, y compris au Liban », a-t-il ponctué.
Au Yémen, le Conseil de transition du Sud a salué l'accord irano-saoudien, espérant qu'il "contribuera à consolider la sécurité et la stabilité de la région".
Le porte-parole du mouvement yéménite Ansarallah, Mohammad Abdel Salam, a affirmé que « la région a besoin du retour à des relations normales entre ses pays, à travers lesquelles l’Oumma musulmane retrouvera sa sécurité perdue en raison des interventions du régime d'Israël et des États-Unis ».
Il a estimé que les étrangers ont exploité des divergences régionales et ont falsifié la réalité pour prétendre que l'Iran attisait les conflits au Yémen.
Quant au mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, Hamas, il a aussi salué ce rapprochement diplomatique, le considérant comme « une étape importante sur la voie de l'union des rangs, de l'entente, de la sécurité et de la stabilité » dans la région.
« Le Hamas estime que cette étape importante va dans l'intérêt de la cause palestinienne et soutient notre peuple face à l'occupation et à ses exactions continues contre notre terre, notre peuple et nos lieux sacrés », indique le communiqué du Hamas.
Bahreïn s'est également félicité de l'accord. Un communiqué du ministère bahreïni des Affaires étrangères a exprimé, vendredi, sa gratitude pour le rôle de la Chine dans l'achèvement des pourparlers entre l'Iran et l'Arabie saoudite et dans leur accueil après les efforts diplomatiques menés par l'Irak et le Sultanat d'Oman.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères indique que Bahreïn espère que cet accord sera une étape vers la résolution des différends et la fin des conflits régionaux.
Le communiqué ajoute que Bahreïn souhaite également « établir des relations internationales sur la base de la compréhension, du respect mutuel, du bon voisinage, de la Charte des Nations unies, de l’Organisation de la coopération islamique, des lois et normes internationales et la non-ingérence dans les affaires des autres pays ».
De son côté, la Jordanie a salué la déclaration trilatérale publiée par l’Arabie saoudite, l'Iran et la Chine et a souhaité que cet accord contribue au renforcement de la sécurité et de la stabilité dans la région, de manière à préserver la souveraineté des États.
« L'Égypte espère que cet accord contribuera à réduire les tensions dans la région et à consolider les piliers de la stabilité », a réagi le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'accord irano-saoudien a provoqué l'ire du régime sioniste
Alors que les Américains saluent la "désescalade" en Asie occidentale, Israël a qualifié l'accord de résultat de la "faiblesse américano-israélienne".
« D'une manière générale, nous saluons tous les efforts visant à mettre fin à la guerre au Yémen et à désamorcer les tensions dans la région du Moyen-Orient. La désescalade et la diplomatie sont les principaux piliers de la politique que le président Biden a décrite lors de sa visite dans la région l'année dernière », a dit à Reuters un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
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Un haut responsable israélien qui accompagne le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de sa visite en Italie a noté : « Il y avait un sentiment de faiblesse des États-Unis et d'Israël et c'est pourquoi les Saoudiens ont commencé à chercher de nouvelles voies. Il était clair que cela allait se produire ».
Le responsable dont le nom n’a pas été révélé a dit que les Saoudiens avaient entamé des pourparlers avec l'Iran en 2021 lorsqu'ils ont estimé que les États-Unis se précipitaient vers un nouvel accord nucléaire avec l'Iran. Israël ne craignait pas que le nouvel accord irano-saoudien entrave les efforts visant à réaliser une percée qui pourrait conduire à la normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite. Il a déclaré que ce qui compte, c'est ce qui se passe sous la surface et non les accords diplomatiques.
« Les positions américano- israéliennes comptent plus que l'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran. La position occidentale envers l'Iran commence à changer mais elle n'a toujours pas assez modifié », a déclaré le responsable.
L’ancien Premier ministre Naftali Bennett a sévèrement critiqué vendredi le rétablissement des liens entre l’Arabie saoudite et l’Iran, reconnaissant qu’il représentait l’échec des efforts du cabinet de Natanyahu visant à créer une alliance régionale contre Téhéran. « Le rétablissement des relations entre les Saoudiens et Iraniens est un événement grave et dangereux pour Israël. C’est un coup dur pour les efforts visant à construire une coalition régionale contre l’Iran », a-t-il reconnu sur Twitter.
« L'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran est une évolution dangereuse qui prive Israël de son mur défensif régional contre l'Iran », a déclaré vendredi l'ancien Premier ministre Yair Lapid. « L'accord entre l'Arabie saoudite et l'Iran reflète l'échec total et dangereux de la politique étrangère d’Israël », a-t-il ajouté.
En vertu de cet accord historique, l'Arabie saoudite et à l'Iran rouvriront leurs ambassades et missions diplomatiques dans les deux prochains mois. Il ravive également les accords de coopération en matière de sécurité, de commerce et d'investissement.