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Le corridor Nord-Sud et les accords FTA/UEE, l'épine dorsale du partenariat commun eurasien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le corridor international de transport entre le « nord et sud » est constitué d’un réseau de lignes maritimes terrestres et ferroviaires. ©Al-Mayadeen

Le partenariat économique de l'Iran avec la Russie et l'UEE constituent dans son ensemble un format très réel de bloc économique.

À la mi-novembre, le vice-ministre iranien du Commerce, de l'Industrie et des Mines, Alireza Peymanpak a déclaré que la partie iranienne « réglerait les formalités pour l'établissement d'une zone de libre-échange avec l'Union économique eurasienne (UEE) dans un délai d'un mois. Cela aura un impact positif sur le développement de la coopération de part et d’autre », a écrit RITM Eurasia.

L'Iran au confluent de tous les corridors

Le vice-Premier ministre russe Alexander Novak a également déclaré que la Russie et l'Iran s'étaient convenus de signer un accord de zone de libre-échange avec l'Eurasie.

L'interaction croissante des deux parties dans le domaine de l'infrastructure de transit eurasienne revêt également une importance stratégique. Peymanpak a souligné que l'Iran, dans le cadre du partenariat économique avec l'UEE, « est prêt à fournir l'infrastructure de ses ports maritimes pour la mise en œuvre des projets adéquats ».

Il convient de noter que le corridor de transit trans-iranien en tant que secteur central du corridor international Nord-Sud est utilisé depuis plus d'un siècle. Il est la route la plus courte entre la majeure partie de l'Europe, d'une part, et l'Asie du Sud et du Sud-Est, d'autre part. Ainsi, la compétitivité en termes de temps de transport et les économies de coûts de transport sont les principaux avantages de cet itinéraire par rapport aux autres artères de transit.

De plus, un certain nombre d'experts n'excluent pas une nouvelle extension du corridor Nord-Sud vers l'Asie du Sud-Est et plus loin vers l'Australie/Océanie. Cela est d'autant plus possible si, avec la participation russe, le projet de longue date d'un canal navigable à travers l'isthme sud-thaïlandais de Kra (c'est la route la plus courte entre les océans Indien et Pacifique) est mis en œuvre. De telles perspectives pour le même corridor sont considérées comme possibles dans le cadre de la zone de libre-échange prévue entre la Thaïlande et l'UEE.

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En un mot, la géographie elle-même prédétermine le développement global du corridor de transit eurasien avec la participation, en premier lieu, de la Russie et de l'Iran.

De manière caractéristique, dès la seconde moitié des années 1970, l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et la Conférence permanente des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ont mis au point les possibilités de couloirs de transit internationaux entre l'Europe et l'Asie.

La capacité potentielle des ports russes en mer Caspienne et des ports iraniens dans la même zone maritime et dans le bassin du golfe Persique peut être augmentée au moins deux fois. La même chose a été notée en ce qui concerne les artères ferroviaires de transit russo-iraniennes.

Selon certaines données, le taux de croissance du transit de fret le long du corridor Caspienne-Iran-golfe Persique/océan Indien s’estime à environ 10 % par an depuis le début des années 2020. Cet indicateur est projeté à 12-14% à partir de 2025 en raison du fait qu'au plus tard au milieu des années 2020, premièrement, il est prévu d'achever la mise en œuvre d'un certain nombre de projets d'infrastructure dans la mer Caspienne ainsi que dans le golfe Persique. Deuxièmement, il est censé finaliser les taux tarifaires pour le transport, le transbordement, le stockage et les services de transit connexes dans les secteurs russe et iranien du corridor.

Dans le cadre de son développement, on note également la mise en œuvre de plus en plus active de projets d'infrastructures de transit dans les pays de la Transcaucasie et du Turkménistan. Ce qui, bien sûr, vise à attirer de nouveaux flux de marchandises en transit vers le corridor. De plus, leur développement, selon les estimations iraniennes, se déplace progressivement vers l'Iran, située à la jonction du golfe Persique et de l'océan Indien lui-même. À cet égard, il est prévu de doubler au moins la capacité du port de Chabahar dans le Sud iranien et de la voie ferrée qui lui est adjacente dans les années à venir. Par ailleurs, l'investissement de l'Inde dans le projet Chabahar n'est pas exclu.

Cependant, le corridor Nord-Sud a aussi une dimension électrique. Plus en détail, depuis la seconde moitié des années 2010, la Russie, les pays de la Transcaucasie et l'Iran mettent en œuvre un projet de « pont » d'énergie électrique visant à maximaliser la demande d'électricité dans ces pays grâce à des alimentations bilatérales ou collectives dans les limites spécifiées.

Au moins la moitié de l'équipement de ce projet est fourni par la partie russe ; dans le cadre du projet, il est également produit grâce à la coopération technologique des mêmes pays. Il est prévu d'étendre à l'avenir ce corridor électrique jusqu'à l’Irak et de là, jusqu'à la Syrie. Un régime technologique unique couvre désormais jusqu'à un tiers de la capacité totale des systèmes électriques de l'Iran et de l'Irak.

Ce projet est mis en œuvre par étapes, et des résultats très significatifs dans ce processus ont été identifiés jusqu'à présent. Le ministre iranien de l'Énergie, Ali Akbar Mehrabian, a déclaré fin novembre que « la synchronisation préliminaire des modes de fonctionnement des réseaux électriques de la Russie et de l'Iran était déjà terminée » (c'est-à-dire un mode de fonctionnement technologique unique des systèmes électriques, NDLR).

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Il a précisé que « des mesures techniques seront mises en œuvre dans un avenir proche pour la synchronisation générale des réseaux électriques de l'Iran, de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Russie ».

« Le sujet du troc d'électricité avec les pays voisins est discutée en détail », a ajouté le ministre iranien de l’Energie.

Il s'agit jusqu'à présent du seul grand projet auquel participent l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le projet est bénéfique pour ces pays, car la croissance continue de la demande d'électricité en Iran permettra non seulement à la Russie, mais aussi à l'Arménie et à l'Azerbaïdjan d'augmenter l'approvisionnement en électricité du système énergétique iranien (et, dans le futur, en Irak et en Syrie).

Nouvelle ère des relations de l'Iran avec ses voisins hors de la sphère d'influence US

Ainsi, le corridor d'énergie électrique Russie-Transcaucasie-Iran, avec ses avantages sectoriels évidents et, de plus, multilatéraux, a également une importance en matière de politique étrangère car cela contribue à alléger la tension entre Bakou et Erevan.

En un mot, la coopération de plus en plus active de l'Iran avec la Russie et l'UEE dans son ensemble forme un système complexe de partenariat multilatéral économique et, par conséquent, politique en Eurasie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV