La mer Caspienne se transforme en une intersection des principales routes commerciales de l'Eurasie, à savoir est-ouest et nord-sud.
L'épidémie de Covid-19 a entraîné une forte baisse de la production et du commerce mondiaux, et la guerre combinée qu’a déclenchée l'Occident contre la Russie a eu le plus grand impact sur l'économie mondiale. Les chaînes de technologies sont perturbées et de nombreux pays tentent d'éliminer le dollar de leurs échanges commerciaux.
Le transport international de marchandises, en particulier le transport maritime, est menacé. La politique de sanctions arbitraires de l'Occident finira par conduire à l'effondrement de l'économie mondiale. Dans une lutte continue destinée à maintenir leur domination mondiale, les États-Unis et leurs alliés sapent les fondements de l'ordre mondial qu'ils ont créé, à savoir le libre-échange et la reconnaissance de l'immunité de la propriété.
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La guerre combinée déclenchée par l'Occident contre la Russie et sa confrontation croissante avec la Chine oblige nos pays non seulement à rechercher un rapprochement politique, mais également à rechercher de nouveaux résultats dans la coopération économique, y compris logistique.
Sur le territoire de l'Eurasie, deux projets d'infrastructure d'importance mondiale sont en cours. Il s'agit de corridors de transport est-ouest et nord-sud. La nécessité de diversifier les routes commerciales et géopolitiques pousse Pékin à rechercher de nouvelles routes pour assurer des exportations et des importations permanentes dans le corridor Est-Ouest. La route maritime typique menant à l'Europe passe par le détroit de Malacca, non loin de Bahreïn (la 5ème Flotte des États-Unis), qui dispose d'une base navale américaine.
La plus grande base militaire américaine sur l'île de Diego Garcia pourrait également constituer une menace potentielle pour les navires traversant l'océan Indien. Enfin, pour contourner la mer Rouge et le canal de Suez, il faut traverser les côtes de la République de Djibouti, où se côtoient la base militaire américaine et la première base militaire de la Chine à l’étranger. Ainsi, cette route est relativement peu rentable non seulement en raison de sa longueur et de ses coûts de transport élevés, mais aussi en raison des relations tendues entre la Chine et les États-Unis.
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La Chine a augmenté ses expéditions par la mer du Nord depuis 2011 mais ce trajet ne peut pas complètement remplacer celui du Sud pour le moment. Cependant, il ne faudrait pas fermer les yeux sur les avantages du trajet du Nord : cela prend deux semaines de moins pour traverser le trajet du Nord par rapport à celui du Sud, ce qui permettra d'économiser beaucoup de carburant et de réduire d'autres coûts. De plus, l'itinéraire passe par la côte de la Russie, amie de la Chine, qui assure un transport sûr.
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Enfin, bien qu'il ne soit pas bon marché, le chemin de fer est le moyen le plus rapide et le plus sûr de transporter des marchandises. Le coût relativement élevé est partiellement compensé par la réduction des dépenses en assurance. Mais le principal avantage des transports terrestres est leur sécurité. La route entièrement terrestre reliant la Chine à l'Europe passe soit par la Russie, soit par le Kazakhstan et la Russie, puis par la Biélorussie. À l'heure actuelle, en raison de la pression des sanctions occidentales sur la Russie et la Biélorussie, le transport multilatéral contournant la Russie par les ports du Kazakhstan en mer Caspienne, puis par l'Azerbaïdjan et la Turquie vers l'Union européenne est une priorité.
Le deuxième projet d'infrastructure stratégique en Eurasie est le corridor de transport Nord-Sud, qui relie l'Inde, l'Iran, la Russie et l'Union européenne. A travers ce corridor, seul le transport multidimensionnel (sol-mer) est possible. Le brouillage des relations indo-pakistanaises, l'instabilité persistante en Afghanistan et la nécessité de traverser plusieurs zones douanières indépendantes rendent impossible l'utilisation d'un corridor entièrement nord-sud à moyen terme.
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Les marchandises sont transportées par voie maritime depuis l'Inde jusqu'au port iranien de Bandar Abbas dans le golfe Persique. De plus, il existe deux autres options ; soit par voie terrestre avec plusieurs passages douaniers vers la Russie, soit par voie maritime - via l’itinéraire transcaspien.
Ainsi, la mer Caspienne et la région de Caspienne en général se sont transformées en un carrefour des principales routes commerciales de l'Eurasie, c'est-à-dire est-ouest et nord-sud. La grande importance géostratégique de la mer Caspienne n'est pas moins remarquable que ses ressources naturelles.
