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OPEP + : l'Arabie a miné le marché pétrolier?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre saoudien de l'Énergie, Abdulaziz bin Salman bin Abdulaziz Al Saud, s'adresse à la 29e conférence annuelle sur le pétrole et le gaz au Moyen-Orient dans la capitale bahreïnie, Manama, le 16 mai 2022. ©AFP

Mais est-ce que les Américains iront réellement abandonner Riyad ? Certains experts estiment que la réduction de la production est loin d’avoir une très forte répercussion sur le prix du pétrole.  

Suite à la décision saoudienne de réduire la production de deux millions de barils de pétrole par jour, le sénateur Bob Menendez, président démocrate de la commission des relations étrangères du Sénat à New Jersey, a demandé ce lundi 10 octobre à l’administration Biden, d’annuler le plus rapidement possible toute coopération avec l’Arabie saoudite.

Ces derniers mois, sur fond de l’escalade des tensions entre l’Occident et Moscou due à l’opération spéciale russe en Ukraine, les pays européens et les États-Unis ont cherché à pousser les pays exportateurs de pétrole et de gaz à augmenter leur production afin de faire face tant bien que mal à la baisse des exportations énergétiques russes et surmonter leur crise énergétique. Mais, l’OPEP+ a récemment voté pour réduire la production de pétrole de deux millions de barils par jour.

En réaction, Bob Menendez a déclaré dans un communiqué : « Les États-Unis devraient immédiatement cesser toute forme de coopération avec l’Arabie saoudite, dont toute vente d’armes et coopération en matière de sécurité au-delà de ce qui est absolument nécessaire pour défendre le personnel et les intérêts américains. »

Menendez a en outre ajouté qu’en tant que président de la commission des relations étrangères du Sénat, il n’accepte aucune coopération avec l’Arabie saoudite tant qu’elle « ne changera pas sa position concernant la guerre en Ukraine ».

Le gouvernement Biden tente depuis des mois de faire pression sur l’Arabie saoudite pour qu’elle produise plus de pétrole et, à cet égard, Biden s’est rendu en Arabie saoudite en juillet.

Selon CNN, la réduction de la production de pétrole par l’OPEP+ peut entraîner une augmentation des prix de l’essence dans les jours précédant les élections aux États-Unis et faire capoter tous les efforts du gouvernement américain censés faire baisser les prix de ce vecteur énergétique.

Les inquiétudes quant à l’avenir du marché de l’énergie persistent. Certains experts estiment que si l’offre diminue et que la demande augmente, le prix du pétrole pourrait dépasser les 100 dollars. Mais d’autres disent que cette décision n’aura pas beaucoup d’impact sur les prix à long terme et que la tendance à la hausse des prix sera temporaire.

Reza Padidar, chef de la Commission de l’énergie de la Chambre de commerce de Téhéran, qui estime qu’avec la mise en œuvre de la réduction de 2 millions de barils de la production de pétrole de l’OPEP+, les prix sur le marché fluctueront entre 80 et 100 dollars, a déclaré : « La demande totale de pétrole brut dans le monde est de 100 millions de barils par jour, dont l’OPEP et l’OPEP+ fournissent 30 millions de barils, ce qui signifie que les prix du pétrole ne connaîtront pas de saut significatif sous l’effet de cette décision. »

Alors pourquoi les USA font-ils semblant de vouloir laisser tomber Riyad ? Certaines sources affirment qu’il s’agit d’une tentative de faire rapprocher Riyad d’Israël, de faire remplacer les Patriot par les Dôme de fer, ainsi de suite. En réaction à cette perspective, un cadre d’Ansarallah a affirmé : « Si les régimes capitulards (normalisateurs, ndlr) continuent d’attaquer et d’assiéger le Yémen, les systèmes israéliens ne leur apporteront aucun soutien. »

Un membre du Bureau politique d’Ansarallah Ali Al-Qahoum a déclaré que « les défenses israéliennes achetées par les Émirats ne le protégeront pas dans le cas où l’agression et le siège du Yémen se poursuivraient ».

Al-Qahoum a souligné dans un message sur Twitter que la Résistance yéménite est capable de frapper les agresseurs, quelles que soient les défenses sionistes et quelle que soit la protection américaine.

Il n’y a pas si longtemps, Yahya Saree, porte-parole des forces armées yéménites, a mis en garde les entreprises qui investissent aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite leur demandant de quitter ces pays dès que l’occasion se présente. « Cher investisseur, pour être sûr de ne pas perdre plus, vous devriez transférer votre capital d’un pays agresseur à un autre. Investir dans des pays comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite est plein de risques. Il y a (encore) une chance », a-t-il souligné.

Pour rappel, le cessez-le-feu de deux mois au Yémen, obtenu sous médiation de l’envoyé spécial de l’ONU, a pris fin le 2 octobre après deux prolongations. Et dans un message sur Twitter, le porte-parole des forces armées yéménites a averti toutes les compagnies pétrolières aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite de quitter rapidement ces pays.

Il a précisé que cet avertissement restera en vigueur tant que les pays de la coalition d’agression saoudo-américaine ne respectent pas un cessez-le-feu qui donne à la nation yéménite le droit d’exploiter sa richesse pétrolière pour payer les salaires des fonctionnaires yéménites.

En effet, le gouvernement de Sanaa a accepté un cessez-le-feu avec les agresseurs pour réduire les souffrances du peuple yéménite, mais la coalition saoudienne continue d’assiéger le Yémen et viole quotidiennement la trêve en menant des attaques contre le pays.

Hisham Sharaf, ministre des Affaires étrangères du gouvernement de salut national, a souligné lundi que la coalition pro-Riyad n’était pas sérieuse au sujet du respect du cessez-le-feu. Il a souligné que les événements ont prouvé la véracité des avertissements de Sanaa et que la partie adverse tente d’amener le Yémen dans une situation de mort clinique en prolongeant un soi-disant cessez-le-feu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV