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Cette "Méga" défaite qui a poussé l'axe US-OTAN à s'acharner sur le pont de Kertch?

Le pont de Kertch attaqué, 8 octobre. (Photo via The Drive) Vidéo: les caméras thermiques de l'OTAN loupent le Géran 2/Avia.pro

Kiev vengés en Crimée ? Dans la nuit de vendredi à samedi 8 octobre, à peine quelques heures après qu’un « article de diversion » de The Wall Street journal eut rapporté le supposé « non » du Pentagone à la demande de fournir des « ACTAMS » à l’armée ukrainienne puisqu’à ce stade des combats « les forces US-OTAN devront davantage se concentrer sur la localité récemment libérée de Kharkov » et « celle fraîchement annexée par la Russie qu’est le Kherson », et alors même que l’agent Zelensky retirait officiellement son appel en faveur d’une frappe nucléaire « préventive » contre la Russie rien que pour éviter de désavouer ses parrains occidentaux en plein bras de fer nucléaire avec l’Iran, un incendie massif s’est déclaré sur le pont ultra stratégique du détroit de Kertch, lequel pont relie la non moins ultra stratégique Crimée à la Russie continentale : The Drive, revue proche du Pentagone, qui y revient ce 8 octobre avec délectation, ne se garde d’ailleurs pas d’affirmer, image à l’appui, qu’il s’agit d’un coup « embarrassant » porté à Poutine, vu que l’ouvrage a coûté en 2014 « des milliards de dollars aux caisses d’Etat russes » et que « deux de ses principales travées routières plus plusieurs wagons, s’en trouvent désormais dans l’eau » : 

« La circulation sur le pont, une artère stratégique essentielle pour les forces russes en Crimée au milieu de sa guerre en Ukraine, aurait été interrompue alors que de fortes flammes et de la fumée noire s'échappaient d'un train transportant une cargaison inconnue. Les photos montrent également que des travées des voies en direction est et ouest se sont effondrées dans l'eau près du train en feu. » 

L’observateur averti s’en doutera, ce n’est pas ces milliards de dollars russes partis en fumée qui provoqueraient une si intense joie chez les journalistes de The Drive mais évidemment l’échec de la DCA russe à intercepter des ATCAMS qui les rendrait de si bon humeur, des ATCAMS que les Américains, passant outre leur soi-disant réticences de ces dernières semaines, semble avoir précipitamment injecté à l’armée ukrainienne. The Drive poursuit : « Même le Pentagone a ouvertement déclaré qu'il considérait le pont comme une cible viable pour les forces ukrainiennes, la Russie ayant déployé des défenses aériennes et des barges leurres pour tenter de la protéger d'une sorte d'attaque ces derniers mois. Avouons que cette explosion qui peut être un accident serait incroyablement pratique pour l'Ukraine et catastrophique et embarrassante pour la Russie ... ».

Mais pourquoi avoir fourni des ACTAMS, roquettes tactiques de longue portée à Kiev en dépit de cette assourdissante campagne de dénis US et surtout pousser Kiev à en faire usage dans un contexte particulièrement enflammé où les deux côtés menacent mutuellement d’un recours à l’arme suprême ?

A vrai dire ce que l’axe US-OTAN a tenté cette nuit de « rattraper » en Crimée aura été moins le pont de Kertch qui n’irait évidemment pas effondrer avec des ACTAMS, même s'ils sont de longue portée et soutenus par les AWACS, que cette humiliation « DCAienne » qu’inflige depuis début septembre et presque tous les jours les essaims croisés de Géran 2 aux troupes otaniennes.

En moins d’un mois d’opération, les Géran 2 essaimés ont réussi en effet à anéantir non seulement des centaines de pièces d’armements, des dizaines d’entrepôts d’armes, quitte à démanteler sur tous les fronts des voies d’approvisionnement logistique, un acquis à quoi il convient d’ajouter toutes ces centrales électriques mises hors service et pourtant si nécessaires à la poursuite d’une guerre dite « de sixième génération » mais encore ils sont parvenus à pulvériser ce 4 octobre à Kiev même le méga centre de commandement intra OTAN, déguisé en QG de la 72e brigade mécanisé qui venaient tout juste d’accueillir les « légionnaires otaniens » tout comme plus des dizaines de cargaisons bourrés d’ACTAMS et de HARMS et de HIMARS.

Or les deux travées du pont de Kertch arrachés, c’est tout ce que l’OTAN a pu faire jusqu’ici contre Géran 2 !

Toute la première semaine d’octobre l’axe US-OTAN l’a passée à se démener pour renforcer ses radars à Odessa, à Nikolayev, à Krivoy Roy, à Kharkov, à Kreson et évidemment dans la capitale Kiev. Des « fusils anti drone Nerod F5 français » aux « petites fléchettes remplies d’électronique » en passant par « Piranha MZS suisse ou émetteur multi usage et brouilleur d’onde radio mobile », tout a été essayé. Même les Allemands que la littérature médiatique otanienne donne pour les moins enthousiastes à expédier leurs armes au front anti Russie, ont été mis à la contribution, leur ministre de la Défense Lambrecht s’étant rendu en personne à Kiev pour ajouter la DCA Guepard à la panoplie de S-300, de Buk, de Nasmas, de Dôme de fer ukrainienne. Le résultat ? Que dalle ! Les Géran 2 frappent sans pitié.

Vendredi 7 octobre encore, les sources russes ont fait part de la énième démonstration de force à succès du drone d’origine iranienne à Nikolaev et à Zaporijjia lors de l’une de leurs opérations les plus complexes qui soit.

Top War.ru écrit : « La nuit, plusieurs attaques ont été menées sur des cibles ennemies dans divers territoires contrôlés par l'ennemi. On sait que les frappes ont été menées, notamment avec l'utilisation de munitions de vagabondage Geran-2. Des objets ont été touchés à Nikolaev et sa banlieue ainsi que dans la ville de Zaporozhye. Le vol de drones de choc - "kamikaze" était à nouveau clairement audible en raison du bourdonnement caractéristique dans le ciel nocturne. Les caricatures ukrainiennes dédaigneuses dans le style des "balalaïkas volantes" et des "cyclomoteurs iraniens" ne nuisent pas à l'efficacité de "Gerani-2". »

Et de poursuivre :

«  À l'heure actuelle, la défense aérienne ukrainienne reste largement impuissante face à l'utilisation de munitions en errance par les troupes russes, en particulier la nuit. Pour le coup de ce vendredi, les drones se sont approchés des cibles à une altitude assez basse - jusqu'à 80 m, après quoi ils ont plongé depuis les airs sur les infrastructures ennemies. A Zaporozhye et Nikolaev, les lieux de déploiement du personnel des troupes ukrainiennes et des conseillers militaires étrangers, qui contrôlent en fait la conduite des opérations ukrainiennes dans ces zones, ont été réduits en miettes. La veille, des munitions traînantes avaient également ciblé des Forces armées ukrainiennes à Odessa et dans la région d'Odessa. La partie ukrainienne est, à l’heure qu’il est, en train de maquiller les sites ciblés ce qui montre une fois de plus que ce qui a été ciblé « ne peut pas être montré », ou autrement dit le Géran 2 fait des miracles ».

Mais qu’est-ce qui ne va pas bon quand un radar genre NASAMS, qu’appuient les AWACS US justement pour couvrir les altitudes basses contre les avions russes, se trouve devant un Géran 2 ? C’est Sergueï Bratchuk, le porte-parole de l'administration militaire d'Odessa qui répond :

Vidéo: les caméras thermiques de l'OTAN loupent le Géran 2/Avia.pro

« ... En raison de leur bourdonnement, ils sont facilement détectables à l’approche mais leur faible hauteur empêche tout verrouillage ! Mêmes les caméras thermiques pourtant largement répondant aux besoins d’interception des cibles à faible surface radar, les ratent ! … en un mois d’opération nous avons activés des radars plus forts, utilisé des contre-mesure, le camouflage, et tenté de fausses positions voire perturbé le GPS ... mais en vain il s’agit de drones qui s’abattent littéralement sur des batteries de la DCA ! Même « Drone Dôme » israélien s’est avéré inefficace… »

Vidéo : TV ukrainienne : "Kiev sera protégée des drones : la capitale devrait être protégée par un dôme anti-drone. Il consistera en un réseau d'intercepteurs de direction anti-drones, qui empêchera et contrecarrera les attaques de drones-kamikazes."

En à peine un mois de présence, cette mystérieuse « furtivité » dont jouit Géran 2 et qui se combine allègrement à son talent d’essaimeur, aurait provoqué une si grande panique que le Pentagone, dixit des sources US, vient même de mettre en état d’alerte son bureau des systèmes d'aéronefs sans pilote (UAS) allant jusqu’à presser le Congrès pour qu’il débloque en toute urgence des fonds supplémentaires :

« … Des exemples de la façon dont les drones sont utilisés aujourd'hui dans des combats réels, comme l'opération militaire spéciale de la Russie pour dénazifier l'Ukraine, ont poussé le Pentagone à accélérer et à développer de toute urgence une stratégie anti-UAV conjointe… Car en Russie ce qui est sur le point de se produire c’est un essaimage d’une très large gamme d'appareils, allant des petits quadrocoptères aux gros drones, soit un cocktail capable d’effectuer une vaste gamme de tâches, telles que la reconnaissance, la surveillance et évidemment attaque… En Russie, l'évaluation du bureau du Pentagone a montré que lorsque les systèmes de contre-mesures UAS étaient utilisés en tant que capacités autonomes, ils n'étaient pas aussi efficaces qu'ils pourraient l'être. Et le fait de les mettre en réseau contre les drones, non plus n’a rien changé la donne ».

Et la donne a été aussi cette nuit de 7 à 8 octobre 2022, juste avant que l’axe US-OTAN ne s’acharne inutilement sur le pont de Kertch, au terme d’un coup plus théâtrale que militairement significatif, cette « frappe de drone ratée » contre l’aérodrome de Kalouga au centre de la Russie, où sont stationnés des bombardiers à longue portée stratégiques Tu-22M3.

 Avia. pro écrit : 

« Un véhicule aérien sans pilote inconnu a volé sur le territoire de l'aérodrome militaire de Shaikovka dans la région de Kalouga, où sont basés plusieurs dizaines de bombardiers porteurs de missiles à longue portée Tu-22M3. Le drone s'est écrasé au-dessus de la piste de l'installation (selon d'autres sources, il a été abattu par des systèmes de défense aérienne). Les images satellites de la base aérienne de Shaykovka ne montrent aucun dommage significatif, ce qui renforce la possibilité de l’interception du drone par la DCA de l’aérodrome. Aucune trace de l'explosion du drone lui-même ou de la destruction des infrastructures. »

Un mois d’effort intense du bureau UAV du Pentagone pour accoucher d’une souris ? Visiblement dans la mesure où cet UAV otanien qu’on a toutes les raison de croire être sorti, comme ceux déjà manifesté en Crimée et à Vostok, du site de prêt à porter d’Ali Baba, a tenté de talonner Géran 2 mais a échoué dans sa mission aussi bien en termes de précision de tir, qu’en termes de furtivité et ce, mis à part la très petite distance sur quoi il s’est aventuré (200 km) qui est évidemment bien loin de la portée de près de 2 000 km de Géran 2 qui le mène au cœur de « l’Otanie ».

Alors l’explosion au pont de Kertch est-ce le signe de puissance ou de panique d’un axe atlantistes qui s’affronte de plein fouet à un « phénomène incontrôlable » qui tend à inverser trop rapidement la donne ? La réponse est claire. Surtout qu’en ce vendredi fatidique de 7 octobre le super fiasco « dronesque » à l’aérodrome de Kalouga n’est pas venu seul, Elon Musk commençant à rendre publics pour la première fois depuis février, des rapports faisant étant d’inquiétantes perturbations dans son fameux réseau de StarLink. « Les rapports indiquent que des perturbations se produisent dans un certain nombre de zones le long de la ligne de contact. Cela est particulièrement évident dans la direction de Kherson, ainsi qu'à l'ouest de Donetsk. Il est rapporté que le personnel militaire ukrainien a commencé à se plaindre de ces problèmes, qui utilisent souvent l'Internet haut débit de la société d'Elon Musk pour l'échange rapide d'informations. »

Photo : l'aéroport russe après l'attaque ratée d'un drone otabnien, 7 oct/twitter

Que ces premières perturbations d’un réseau satellitaire jugé imbattable aient eu oui ou non un quelconque rapport avec Géran 2, on l’ignore mais on sait que le miraculeux UAV a commencé à faire très exactement ce que fait StarlLink de Space X soit à créer entre les QG de l’armée russe et les troupes un lien solide jusqu’ici inexistant.

Avia.pro écrit :

« Et encore une fois sur le rôle des drones au cours d'une opération militaire spéciale…  A l'aide d'un drone, une colonne de véhicules blindés ennemis a été identifiée. Répondant rapidement aux données reçues, un coup opportun a été porté à la colonne des Forces armées ukrainiennes avec rapidité soit une question clé pour ce genre d’attaque. En effet, avant que les drones n’arrivent, souvent la situation se résumait au fait que même si l'ennemi était fixé, jusqu'à ce que l'information parvienne aux équipages d'artillerie, jusqu'à ce que les commandants au sol reçoivent le feu vert pour une frappe, pas des dizaines de minutes mais des heures passaient. Ce qui a neutralisé le coup dans la mesure où l'ennemi réussissait à se déplacer et contourner l’attaque. Or la reconnaissance aérienne liée au drone semble avoir tout changé.

Ici, la question porte sur l'organisation même de l'échange de données, sur les liens "supplémentaires" de la série "Informations reçues, liés à l'ordre approprié du poste de commandement". Le temps se raccourcit à maxima. Aussi le coup a été porté, comme déjà indiqué, en temps opportun, à la suite de quoi l'ennemi a perdu cinq véhicules blindés, deux chars de combat principaux et plusieurs fantassins. Le ministère de la Défense cite un participant à la bataille : L'observateur a vu un char avec de l'infanterie dessus. La bataille a duré environ deux heures. Vers la fin de la bataille, l'ennemi s'enfuit dans la panique.»

La question : Géran 2, vainqueur de StarLink ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV