Alors que la situation vient de s’embraser dans le Caucase du Sud et que l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’accusent mutuellement de la violation du cessez-le-feu et que des combats viennent d’avoir lieu, il y a quelques heures, l’armée iranienne envoie ses blindés sur les frontières du nord-ouest. Mais qu’est-ce qu’ils ont de nouveau ces blindés et hélicoptères de l’armée de terre ?
L’addition du missile de croisière à la force terrestre de l’armée iranienne est une tactique importante qui transforme clairement les forces terrestres de l’armée de la RII d’une force capable d’impacter les lignes de conflit et les forces ennemies à proximité, en une force capable d’impacter en profondeur.
Lors du dévoilement de la base stratégique souterraine de drones « Base 313 » de l’armée iranienne, il y a quelques mois, de nouveaux armements, dont le missile de croisière « Heydar-1 », déployés sur des drones ont été exposés. Il s’agit d’un missile de croisière pouvant être tiré à partir des drones, dont « Kaman-22 » et « Fotros ». Avec une portée de 200 km, le missile « Heydar-1 » de la force terrestre de l’armée, qui est porté par de gros drones, vise des cibles à distance.
La « Base 313 » est l’une des bases UAV souterraines de l’armée de la République islamique d’Iran, qui a été conçue et agrandie par l’armée conformément au niveau de sécurité requis dans différentes zones frontalières du pays. La base abrite 100 drones militaires stratégiques, dont Kaman 22, Kaman 12, Ababil 5, Mohajer 6, Fotros et Karrar. Elle est équipée d’une variété de munitions, de bombes, de missiles intercepteurs et sol-air et de roquettes indigènes.
Parmi les nouvelles réalisations de l’armée à la « Base 313 » figure le missile Heydar-1 conçu pour augmenter la portée du drone Kaman 22 et mener des opérations à longue portée. D’une portée de 200 km et d’une vitesse de 1 000 km/h au moment de toucher sa cible, Heydar est le premier missile de croisière iranien pouvant être tiré depuis un drone.
Heydar-2 est un drone de croisière d’une portée de plusieurs centaines de kilomètres, conçu par les forces terrestres et pouvant effectuer des missions de communication à des centaines de kilomètres.
En outre, des drones kamikazes Arash, des drones antiradars Omid, divers types de drones de combat avec des bombes Balaban à ailes repliables ainsi que des missiles Shafaq, Qaem et Almas sont gardés dans cette base stratégique souterraine.
Longue durée de vol, haute altitude, capacité à transporter tous les types d’armes antiaériennes et anti-surface, capacité à transporter des systèmes de collecte d’informations et de guerre électronique, systèmes d’auto-soins, navigation et communication sécurisée sont les caractéristiques dont sont dotés des drones stationnés dans la « Base 313 ».
Ces drones indigènes équipés d’une variété de munitions à différentes utilisations, sont une combinaison d’avions conçus et construits par l’armée et le ministère de la Défense en coopération avec des sociétés de connaissance du pays.
La modernisation de la grande flotte d’hélicoptères de reconnaissance et d’attaque à la disposition de l’armée de l’air iranienne a été l’une des questions les plus importantes et prioritaires de ces dernières années, et jusqu’ici de grands acquis ont été enregistrés dans ce domaine.
L’armée a considérablement augmenté en quantité et en qualité dans le domaine des drones et a depuis longtemps lancé la chaîne de production de certains drones.
Fotros est un drone iranien de reconnaissance, de surveillance et de combat construit par l’Organisation des industries de l’aviation et dévoilé en novembre 2013. Il s’agit du plus grand drone iranien et, selon son armement, a une portée opérationnelle de 1 700 km à 2 000 km avec une autonomie de vol de 16 à 30 heures. Introduit en 2013, le Fotros peut être doté de deux missiles.
Mais pour revenir à l’exercice conjoint de drones militaires 1401 il a été organisé et mené conjointement par les forces armées iraniennes. Il a permis d’exposer la montée en puissance des drones iraniens, une puissance plus homogène et plus coordonnée que par le passé.
Les exercices se sont étendus dans tout le pays, des provinces centrales d’Ispahan, Semnan et Yazd, des provinces de l’ouest, du sud-ouest, du sud, du sud-est, au golfe Persique, au détroit d’Hormuz et à la mer d’Oman. L’amiral Habibullah Sayari, coordinateur adjoint de l’armée, avait annoncé la tenue d’un exercice conjoint de plus de 150 drones à partir du 24 août, l’objectif de l’exercice étant « d’évaluer » et de « mettre à l’épreuve la puissance des drones, leur niveau d’autonomie de vol, leurs systèmes de guidage, leurs systèmes de contrôle et leurs performances de combat ». L’exercice consistait aussi à évaluer la performance des drones face à l’intrusion et aux attaques de drones ennemis, ce qui a dévoilé une nouvelle dimension des drones iraniens jusqu’ici inconnu, leurs capacités DCA.
Les unités de guerre électronique des forces armées ont mis à l’épreuve des tactiques et des stratégies de guerre électronique. Par ailleurs, différents tests réussis du système de brouillage des drones – notamment des drones Ababil – ont été effectués.
Les drones de l’armée ont effectué des frappes sur des infrastructures sensibles et fictives de l’ennemi, comme des centres de commandement et de contrôle, des réservoirs de carburant, des dépôts de munitions, des systèmes radars, des systèmes de défense antimissile, et des points de rassemblement de rebelles armés. Les drones Kaman, Mohajer et Ababil ont participé à ces opérations, munis de missiles iraniens sol-air Qaem, Almas et de bombes MK-82.
Mais il y a eu aussi le vol des drones grâce à l’intelligence artificielle. Une autre manœuvre menée au cours du deuxième jour de l’exercice a été la reconnaissance, la description et la destruction des cibles radar dans la zone générale des exercices à l’aide de l’intelligence artificielle. Après l’identification d’une cible radar grâce à des capteurs innovants et des capacités de neutralisation, le drone Ababil-4 envoie les données au drone antiradar Omid qui se charge de détruire la cible.
Le drone Arash était un autre acteur des exercices. Il a participé à la destruction de cibles maritimes et terrestres. La particularité des opérations de drones de l’armée iranienne repose sur la stratégie « un tir, une cible ». Le vol massif d’un nombre considérable de drones depuis des bases terrestres, maritimes et souterraines est sans précédent. Ce projet a amélioré les capacités du dispositif de l’armée iranienne en y ajoutant de l’intelligence artificielle.
Les hélicoptères participant à l’exercice étaient équipés d’électro-optiques pour les opérations de vol et de nuit, emportant des missiles plus diversifiés.
Dans le cadre de ces exercices, les hélicoptères iraniens B-214, ont été équipés de deux missiles de croisière à longue portée Heydar afin que cet hélicoptère de transport devienne un hélicoptère d’attaque avancé et très fiable. Ainsi le missile de croisière Heydar d’une portée de 200 km deviendra un levier pour les commandants des forces terrestres dans la mise en œuvre de toute opération à l’avenir.
Le missile de croisière Heydar-1 utilise deux propulseurs différents, moteur-fusée et microréacteur : le propulseur moteur-fusée n’a pas de soupape d’admission d’air et le propulseur microréacteur a une soupape d’air, et il semble que l’hélicoptère 214 soit équipé du modèle moteur-fusée de ce missile de croisière.
Les expériences de combat de ces dernières années ont montré que la présence d’hélicoptères de combat sur le champ de bataille est toujours un facteur important et influent pour déterminer le gagnant et le perdant.