Il n'y a pas que les événements dans le Haut-Karabakh qui illustrent l’efficacité des avions sans pilote dans la détermination de la partie gagnante des conflits actuels ; au sein de l’axe de la Résistance aussi, là où la Résistance islamique s’équipe, en plus de missiles, de divers types de drones, le camp sioniste se trouve totalement paralysé. Que ce soit en Palestine ou au Yémen, les forces de la Résistance ont su accéder ces dernières années à une technologie de drones très avancée.
C’est dans un tel contexte que l’armée de la République islamique d’Iran a créé la grande surprise en dévoilant samedi 28 mai sa base de drones secrète qui réunit des caractéristiques très particulières.
En effet, la « base stratégique 313 » est une base conçue et développée par l’armée iranienne en fonction du niveau des besoins sécuritaires dans différentes régions du pays. La base 313 recèle 100 drones de type Kaman-22, Kaman-12, Ababil-5, Mohajer-6, Fotros et Karrar, à quoi s’ajoutent le tout nouveau missile de croisière Heydar installé sur le drone Kaman-22, ainsi que le tout nouveau drone Heydar-2. A rappeler que d’autres équipements sophistiqués à la disposition de l’armée, y compris le drone d’assaut Balaban équipé de bombes ailées, ainsi que les missiles Shafagh, Ghaem et Almas, sont eux aussi prêts à être utilisés dans diverses opérations à l’intérieur ou l’extérieur des frontières nationales.
Dans l’ensemble, l’on peut dire que les drones prêts à partir en mission depuis la base 313 de l’armée offrent des avantages tels que la capacité à voler avec une autonomie de vol considérable, et/ou à haute altitude, à des distances lointaines, et cela en étant capable de transporter divers types d’armements antiaériens, antisurface à haute précision ou stand-off, de même que des systèmes de guerre électronique, de navigation, d’autocontrôle, de liaison sécurisée et de collecte d’information.
Selon le directeur adjoint des opérations de l’armée de la RII, l’amiral Mahmoud Moussavi, ces drones sont gardés et stationnés dans des lieux sûrs munis de divers types de plateformes de lancement, adaptables, entre autres, aux drones ayant des roues, et cela en veillant à respecter un maximum de discrétion sur leurs missions stratégiques et efficaces internes ou extra-frontalières.
Plus tôt le 18 avril, à l’occasion de la Journée nationale de l’Armée, plus de 50 drones différents appartenant aux quatre forces à savoir aérienne, terrestre, navale et DCA de l’armée, ont défilé devant le président de la RII et de hauts commandants des forces armées iraniennes.
Pour entrer davantage dans les détails, à ce grand défilé militaire, l’armée de l’air a participé avec les drones Kaman-22, Kaman-12, Ababil-5, Mohajer-6, Karrar et Arash ; l’armée de terre avec les drones Mohajer-6, Mohajer-4, Mohajer-2, Raad-85, Arash, Ababil-4, Mohajer-2 et Yassir ; la force de la DCA avec les drones Mohajer-6, Karrar, Nasser, Kian-1, Kian-2, Arash, Omid et Mohajer-4 ; et l’armée de mer avec une version du drone Sadegh.
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Les lignes qui suivent résument quelques caractéristiques saillantes des drones susmentionnés :
Kaman 22 : une autonomie de vol de plus de 24 heures et une portée de 3000 km; une capacité de faire des missions de reconnaissance et de collecte d’informations à longue distance grâce à des systèmes de l’imagerie aérienne, sans oublier la capacité de transporter des munitions intelligentes.
Omid : un drone kamikaze, capable d’assumer des missions de dissuasion aux côtés d’autres drones kamikazes tels que Kian, Arash et Karrar.
Ababil-5 : une capacité de transporter des missiles Almas et des bombes Ghaem légers ou lourds. Le drone Ababil-5 est également devenu plus conforme aux principes de l’aérodynamisme, avec des ailes renforcées capables de transporter des munitions plus lourdes et un terrain d’atterrissage rétractable pour combler le tout.
Un autre grand exercice militaire avait été organisé il y a presque deux ans, où l’armée iranienne avait mis en avant toute une panoplie de drones, et où le général de brigade Shahin Taghikhani, avait affirmé qu’à travers cette grande manœuvre, l’armée de la RII visait à mesurer son état de préparation et ses capacités à contrer les menaces sous un angle nouveau.
Parmi les grandes réussites opérationnelles auxquelles est parvenue l’armée iranienne lors de son exercice militaire de janvier 2021, l’on peut citer :
- le tir du missile Azarakhsh depuis le drone Karrar ;
- La destruction de diverses cibles à une portée d’environ 2000 km par des drones iraniens ;
- le tir du missile Almas depuis le drone Ababil et la destruction des cibles de surface ;
- le vol du drone kamikaze Arash depuis une plateforme de lancement amovible et en général les vols à longue portées des drones kamikazes.
« Au cours de cette manœuvre, les quatre forces composantes de l’armée de la RII ont fait preuve d’une excellente coordination et d’une gestion centralisée mettant à profit la grande puissance des drones de l’armée dans différentes régions notamment en simulant les opérations d’observation et de reconnaissance dans les zones frontalières », a annoncé à l’époque le général de brigade Taghikhani.
Le ministre de la Défense de l’époque, le général de brigade Hatami, a lui aussi rappelé que la RII est parmi les cinq ou six premières puissances du monde en termes de drones, étant parvenue à l’autosuffisance dans le domaine de la fabrication des drones sophistiqués suivant les besoins des forces armées du pays.