Premier contact géostratégique Russie-Ansarallah ? 48 heures après la rencontre Bogdanov-Abdessalam où les deux parties auraient évoqué paix au Yémen, pétrole et présence militaire US en mer Rouge, Abdel Aziz Ben Habtoor, le Premier ministre du gouvernement de salut national du Yémen a déclaré ce samedi que la rencontre avec la partie russe était basée sur des intérêts communs.
Soulignant que les résultats du voyage d’une délégation yéménite en Russie sont importants pour les deux pays, Ben Habtoor a déclaré au micro de la chaîne d’information al-Masirah que le Yémen et la Russie partagent un point commun, à savoir affronter le projet américain, dont de nombreux pays dans le monde en souffrent.
Il a déclaré que le Yémen essaie de s’unir aux alliés dont l’amitié est basée sur le principe de l’égalité, des intérêts communs et de la lutte contre des ennemis communs.
Ce responsable yéménite a indiqué que son pays tentait de s’allier avec la Chine et la Russie.
« Dès le premier jour, nous avons annoncé notre désaccord avec la politique américaine. La fausse légitimité que les États-Unis et l’Arabie saoudite prétendent soutenir n’est qu’une couverture pour piller et voler les ressources pétro-gazières yéménites et les verser dans des banques saoudiennes », a-t-il dénoncé.
Russie et Ansarallah ont-ils des projets communs en mer Rouge propre à bloquer le détournement des richesses yéménites ? Possible.
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé avoir reçu le mercredi 10 août une délégation d’Ansarallah à Moscou pour discuter des perspectives de parvenir à un règlement politique de la guerre au Yémen qu’on sait être impossible tant que les Yankees convoiteront les gisements yéménites
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Au fait, les analystes politiques relèvent un changement substantiel de la politique russe au Yémen où jusqu’ici Moscou se sentait proche des séparatistes sudistes soutenus par les Émirats. Un rapprochement de Moscou avec Ansarallah puissance balistique et drones que avérée dans le détroit de Bab el-Mandeb est par ailleurs à interpréter dans le contexte de la guerre en Ukraine où la Résistance yéménite a été l’une des premières parties à avoir reconnu l’indépendance de Donbass. Militairement parlant les capacités militaires d’Ansarallah ne peut que susciter l’intérêt des Russes ainsi qu’il en question dans un récent livre publié par l’ex-chef d’état-major russe, le général de division Yuri Baluyevsky, ancien chef d’état-major des forces armées russes de 2004 à 2008, qui écrit : « Le succès de l’Iran dans le développement de missiles guidés et les drones est relativement peu coûteux en utilisant divers composants et matériaux disponibles dans le commerce, il est permis d’organiser leur assemblage et leur production sur le territoire de ses alliés.
Baluyevsky souligne que les munitions relativement légères et les missiles ailés, ainsi que les missiles balistiques les plus avancés dont dispose Ansarallah, créent toujours de sérieux problèmes pour les systèmes de défense aérienne de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, qui sont dotés des systèmes modernes occidentaux. Et cela crée un tout nouveau modèle de combat ».
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La stratégie maritime russe décrétée le 31 juillet par le président Poutine conseillé la mer Rouge comme l’une des zones où une Russie trop continentale devra élargir sa présence pour assurer ses intérêts. Ansarallah a-t-il la clé de succès de cette stratégie maritime ? Hudaydah a tout pour devenir un contrepoids à la présence US dans les régions pétrolifères yéménites.