Le gouvernement turc, connu pour avoir toujours joué sur plusieurs tableaux comme le prévoyaient les analystes, a fini par faire marche arrière dans l’affaire du navire battant pavillon russe qu’il avait détourné en mer Noire pour en profiter sur le plan médiatique.
« Le navire battant pavillon russe Zebek Guli peut quitter le port turc aujourd'hui, et il n'a pas été initialement saisi jusqu'à ce qu'il soit libéré, et il n'a pas été question de confisquer ses marchandises, et cela est une campagne de désinformation », c’est ce qu’a affirmé une source des douanes turques à Sputnik.
Le directeur adjoint du département de l'information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères, Alexei Zaitsev, a déclaré plus tôt qu'il n'était pas question de saisie en Turquie du navire russe Zhibek Zholy, car il se trouve sur la route du port et est soumis aux procédures normales.
« Le navire n'a pas été retenu jusqu'à ce que nous le laissions partir. Il y avait une procédure normale selon les besoins. Il peut quitter le port turc aujourd'hui ou quand il le souhaite, ça dépend de sa décision », a déclaré la source à Sputnik.
Selon cette source, il n'y a pas eu de confiscation de ses biens. « Afin de confisquer la cargaison du navire, une certaine procédure légale est nécessaire », a expliqué la source.
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Un responsable turc et la société d'exploitation du port ont confirmé le 4 juillet que les autorités avaient arrêté un cargo battant pavillon russe et enquêtaient sur les allégations de l'Ukraine selon lesquelles il transportait du grain volé.
« Sur demande, le navire nommé Zhibek Zholy a été arrêté au large de la mer Noire », a déclaré un haut responsable turc.
« Les allégations font l'objet d'une enquête approfondie. Il n'est pas écrit sur le grain à qui il appartient », a-t-il dit.
Le 3 juillet, Vasyl Bodnar, ambassadeur d'Ukraine en Turquie, a déclaré que le Zhibek Zholy était détenu par les autorités douanières turques.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré le jeudi 23 juin qu'Ankara enquêtait sur des allégations selon lesquelles du grain ukrainien aurait été volé par la Russie et ne permettrait pas que de tels grains soient amenés en Turquie.
La Russie a pointé le doigt sur l’Ukraine pour ne pas exporter de la céréale.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré que Moscou n'utiliserait pas la situation entourant les expéditions de céréales dans et autour de la mer Noire pour faire avancer son opération militaire spéciale, tant que l'Ukraine laisserait les navires partir en toute sécurité.
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« Nous sommes prêts à assurer la sécurité des navires qui quittent les ports ukrainiens », a déclaré le chef de la diplomatie russe, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu à Ankara, le mercredi 8 juin.
« Nous sommes prêts à le faire en coopération avec nos collègues turcs », a-t-il ajouté.
Malgré cette prise de position russe, le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a qualifié le prétendu blocus russe des principales exportations de céréales de l'Ukraine de "véritable crime de guerre" à son arrivée lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Luxembourg, le lundi 20 juin.
« Nous appelons la Russie à débloquer les ports [ukrainiens]... C'est inconcevable, on ne peut pas imaginer que des millions de tonnes de blé restent bloqués en Ukraine alors que dans le reste du monde les gens souffrent de la faim », a déclaré Borrell aux journalistes.
La Russie et l'Ukraine fournissent ensemble près d'un tiers de l'approvisionnement mondial en blé. L'Ukraine est également un important exportateur de maïs, d'orge, d'huile de tournesol et d'huile de colza. Les Nations unies ont déclaré que 36 pays comptent sur la Russie et l'Ukraine pour plus de la moitié de leurs importations de blé dont le Liban, la Syrie, le Yémen, la Somalie et le Congo.
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Ainsi après avoir accusé la Russie de vol et promis une enquête sur ce cargo tout en déclenchant un buzz médiatique anti-Russie en le libérant le gouvernement turc cherche à éviter l’escalade avec Moscou.
C'est dans ce contexte que l'Ukraine a convoqué l'ambassadeur de Turquie:
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Turquie après qu'un navire russe saisi chargé de céréales prétendument volées a été autorisé à quitter la Turquie le mercredi soir, 6 juillet.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que le navire russe Zhibek Zholy tentait de transporter du grain « volé » depuis Berdiansk, sous occupation russe.
L'Ukraine a déclaré dans le communiqué qu'elle « appelle la partie turque à enquêter sur la situation et à fournir des réponses exhaustives » sur la libération du navire.
