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"Iran-Russie attaquent USA"! (Washington Post)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Sur cette photo d'archive, des soldats américains se dirigent vers une installation de production de pétrole en Syrie le 27 octobre 2020. (US Army)

Dans un article publié le 3 juillet, le journal américain Washington Post évoque l’incapacité des États-Unis à répondre à l’intensification des activités russo-iraniennes contre leurs intérêts en Asie de l’Ouest.

« Le déferlement d’activités russes et iraniennes contre les intérêts américains en Asie de l’Ouest a donné du fil à retordre aux commandants militaires américains de la région qui réfléchissent à la façon dont ils vont devoir rétablir la dissuasion sans déclencher un conflit plus large, un problème éternel devenu “urgence” sur fond de l’instabilité mondiale déclenchée par l’opération militaire russe en Ukraine. »

Selon The Washington Post, cette question a poussé les États-Unis à revenir sur leurs priorités, non sans irriter les alliés traditionnels de Washington en Asie de l’Ouest, à savoir l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Israël qui ont du mal à digérer que les attentions américaines sur le plan militaire se focalisent désormais sur l’Ukraine.

Le journal fait allusion à la visite, fin juin, du général Michael Erik Kurilla, nouveau commandant du CentCom, sur la base d’al-Tanf, autrement dit, le centre d’entraînement des terroristes étrangers et/ou syriens. Cette visite a eu lieu quelques jours seulement après que des avions de chasse russes ont attaqué un poste de combat exploité par des terroristes à l’intérieur de la garnison.

Pour Kurilla, cet incident fait partie d’une tentative plus large des adversaires des États-Unis pour affirmer leur domination dans la région ; « et ils sont prêts à parier que Washington ne va pas montrer une réaction sérieuse ». La frappe russe a été effectuée alors qu’on pouvait toujours découvrir, sur les murs d’un bâtiment avoisinant, les traces d’une attaque aux drones menée en octobre de l’année dernière par les forces proches de l’Iran contre cette base militaire américaine, rappelle aussi le journal.

L’article énumère par la suite des soi-disant actes de provocations des Russes et Iraniens ayant eu lieu pendant le mois de juin. « Il y a eu une simultanéité entre la frappe russe, et plusieurs autres mesures prises par l’Iran et ses forces alliées. À titre d’exemple, les vedettes rapides du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) se sont rapprochées à moins de 55 mètres des navires américains dans le golfe Persique. Plus tôt, les forces américaines s’étaient vues obligées de réagir aux attaques venant des alliés yéménites de l’Iran contre une base militaire au sud d’Abou Dhabi ».

L’Iran, l’adversaire le plus redoutable des États-Unis au Moyen-Orient, est depuis longtemps une préoccupation des commandants du CentCom. Kurilla, qui a passé une grande partie du printemps à voyager dans toute la région et à rencontrer des homologues étrangers, est obsédé par les « agissements iraniens qui sont restés sans réponse ». Il fait fréquemment référence à une analyse récente de NBC News ayant dénombré 29 cas d’attaque contre des cibles américaines depuis octobre, et qui n’ont reçu aucune forte réponse de la part des États-Unis, indique l’article qui ajoute :

« L’armée américaine a suffisamment de puissance de feu pour repousser une attaque, selon des responsables concernés : il y a des véhicules blindés et deux systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité avec la portée nécessaire pour frapper tout ce qui empiète sur la zone de déconfliction. Mais la plupart du temps, ces moyens restent inutilisés de peur que la riposte qui pourrait en résoudre ne soit trop élevée. »

Citant William Wechsler, directeur des programmes pour le Moyen-Orient au Conseil de l’Atlantique et ancien haut responsable du Pentagone, le Washington Post écrit : « L’Iran essaie régulièrement de tester les lignes rouges américaines et d’avancer jusqu’à ces lignes rouges. Ils essaient d’imposer un ensemble accepté de comportements qui fonctionnent en leur faveur… ; et nous avons, en effet, largement accepté ces normes de comportement malin sous différentes administrations. »

« Pour que les lignes rouges fonctionnent, l’une de ces deux dynamiques doit être mise en œuvre : la première est que nous comprenions nos propres lignes rouges avec une grande spécificité à l’intérieur, tout en communiquant très clairement à l’extérieur », a déclaré Wechsler. « La deuxième façon de faire est que si vous avez un degré de pouvoir écrasant, alors vous pourrez avoir un degré d’ambiguïté stratégique. Mais je crains que ces jours ne soient d’ores et déjà derrière les États-Unis… La peur envers la puissance américaine s’est estompée au cours des 20 dernières années ».

Et le Washington Post d’ajouter : « Au Moyen-Orient, en particulier, les États-Unis réduisent leurs activités après des décennies de guerre en Afghanistan et en Irak. Cela crée des opportunités pour les adversaires de se lancer dans une démonstration de force -comme le disent beaucoup d’experts- et prouver qu’ils représentent un poids impossible désormais de ne pas prendre en compte. Dans le cas de la Russie, le facteur évident des tensions avec les États-Unis est la guerre en Ukraine. Le Kremlin est furieux contre les efforts menés par les États-Unis pour freiner les Russes et armer Kiev et ses dirigeants ; et d’après le général Kurilla, s’il s’avère que la Russie agit avec plus de hardiesse en Syrie, c’est parce que le colonel-général Aleksandr Chayko est retourné au Moyen-Orient, après un court mandat à la tête des forces russes en Ukraine.

Le Washington Post se penche sur les motifs des attaques soutenues par l’Iran. « Généralement, elles coïncident avec un échec progressif des efforts censés relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien. L’incident survenu dans le golfe Persique montre une simultanéité avec l’adoption de nouvelles sanctions américaines contre l’industrie pétrochimique de l’Iran et l’affaire des arraisonnements réciproques de pétroliers entre l’Iran et la Grèce ».

Pour finir, citant un porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis qui a requis l’anonymat, le journal affirme que pour l’administration Biden, il n’y a rien de plus important que d’assurer la sécurité du personnel américain déployé à l'étranger. « Toutes les réponses ne seront pas vues ou visibles, mais l’Iran comprend parfaitement que les États-Unis sont prêts à répondre directement à toute menace contre le personnel américain », a poursuivi le porte-parole.

Toujours est-il que Matthew McInnis, chercheur principal à l’Institute of the Study of War, cité par Washington Post, prétend que « la mort d’Américains exige une réponse ». « La destruction des intérêts américains ou des partenaires et alliés des États-Unis, c’est un point d’interrogation », a déclaré Matthew McInnis, chercheur principal à l'Institute of the Study of War. « C’est exactement là où se trouvent les Américains en ce moment », prétend l’analyste américain.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV