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A quoi rime un pétrolier made in Iran livré au Venezuela?

Le pétrolier Aframax construit par l'Iran pour le Venezuela (capture d'écran)

Depuis des décennies le renforcement des coopérations économiques, sécuritaires et militaires des deux États souverains que sont l’Iran et la République bolivarienne du Venezuela tous deux sanctionnés par les USA a non seulement brisé le régime des sanctions illégales US, mais constitue en soi un grand défi militaire aux portes des États-Unis.

Nombreux sont les analystes qui estiment que des pièces de drones iraniens ou encore des missiles ont toutes les chances d'être acheminés à la République bolivarienne si ce n'est pas déjà le cas.

Mais au-delà des coopérations continues de Téhéran et Caracas sur le plan sécuritaire et économique, on assiste aujourd’hui et ce sous le regard ahuri des Américains à une présence iranienne aux Caraïbes sans que l’Amérique ne puisse bouger le petit doigt.

Au fait, la livraison du pétrolier Aframax construit par l'Iran au Venezuela remet en question l’efficacité des sanctions américaines sur le plan économique et est considérée comme une nouvelle défaite militaire pour l’Amérique, car les interactions entre l’Iran et le Venezuela iraient au-delà de ce qui en est actuellement à savoir la fabrication de drones ou des navires commerciaux.

Un pétrolier construit en Iran pour le Venezuela transportera des composants de carburant lors de son premier voyage, selon certaines sources d’information.

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Un pétrolier construit par un chantier naval iranien pour le Venezuela prévoit de partir le mois prochain de l’Iran avec une cargaison de composants de carburant pour le pays, qui fait face à des pénuries intermittentes d'essence, ont déclaré trois sources familières avec le dossier.

Le nouveau navire est un autre signe de la collaboration énergétique croissante entre les deux pays.

L'Iran et le Venezuela échangent de plus en plus de brut contre des diluants et des carburants dont Caracas a un besoin urgent.

Rappelons que le pétrolier Yoraco, de type Aframax, est le deuxième navire construit par le chantier naval iranien Sadra pour le Venezuela. Ainsi que deux autres bateaux qui ont été mis en service. Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, qui s'est rendu à Téhéran la semaine dernière dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient et en Asie, était présent au lancement du Yoraco.

Une fois les tests de navigabilité du Yoraco, dont le coût est estimé à 60 millions d'euros, terminés, la branche maritime de la compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA prévoit d'envoyer un équipage dans la ville portuaire iranienne de Bouchehr pour commander le navire. Les dirigeants de PDVSA préparent également un contrat d'affrètement pour une expédition de composants de carburant depuis l'Iran qui devrait partir dans environ 35 jours, selon les sources.

Les navires de taille Aframax sont des pétroliers dont le port en lourd est compris entre 80 000 tonnes et 120 000 tonnes. Le nom provient du système de jauge Average Freight Rate Assessment (AFRA) : les navires Aframax sont les plus grands navires dans ce système de jauge.

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Cette classe comprend le gros de la flotte des transporteurs de brut, utilisés dans les bassins de la mer Noire, des Caraïbes, de la mer de Chine orientale et du Sud et de la mer Méditerranée ; pour les plus longs voyages (par exemple depuis le Moyen-Orient vers l'Europe et l'Amérique du Nord, ce sont davantage des navires de type Suezmax et VLCC qui sont employés. Ils sont également utilisés au sein des petits pays producteurs de pétrole, quand les ports sont trop petits pour recevoir de grands superpétroliers.

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La construction d'un pétrolier de classe Aframax capable de transporter 113 000 tonnes de fret a fait de l'Iran l'un des plus grands constructeurs navals du monde ; En fait, lors de sa première tentative de construction de grands navires, en plus de prouver ses capacités techniques et d'ingénierie, la République islamique d'Iran a su attirer des clients étrangers, manière de favoriser les exportations de services techniques d'ingénierie et de la création d'emplois.

« La conception et la fabrication du pétrolier de 113 000 tonnes par les ingénieurs et les industries maritimes iraniens sont un exemple des capacités du pays à exporter des services techniques et de l'ingénierie », a affirmé le 12 juin le président iranien, Ebrahim Raïssi en présence de son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro en visite à Téhéran.

Si cette tendance se poursuit dans les années à venir, elle pourra attirer davantage de clients, et cela conduirait à la consolidation et à la promotion de la position de l'Iran dans l'industrie mondiale de la construction navale.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV