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Suicide collective : la "régionalisation" d'une DCA israélienne qui a fait flop à domicile

Cette OTAN moyen-orientale en faveur de quoi s'est très vertement prononcé Abdallah II de Jordanie ce vendredi 23 juin, lui, dont l’armée « s’est depuis toujours battue, aux côtés de l’Alliance atlantique » de l’Afghanistan à l’Irak en passant par la Syrie, la Libye, le Yémen, le Caucase, n’en déplaise à Sa Majesté qui la conditionne un peu sournoisement et à double titre , -primo qu’elle soit inclusive , secundo, que ses contours et sa mission soient bien claires -, et bien cette OTAN existe déjà depuis deux ans  : C’est en juin 2020, à peine quelque semaines après que l’Amérique de Biden eut imposé au royaume hachémite un pacte militaire de 15 ans en vertu de quoi le Pentagone a été autorisé à disposer librement de 12 bases aériennes et maritimes jordaniennes, à un profondeur de cinq km à l’intérieur de ses frontières nord, que son QG est né très exactement à la base multifonctionnelle d’Arzaq dans le nord jordanien où l’Amérique a placé sa 470th Brigade de renseignement.

Depuis, les Yankees, y ont déployé des avions sans pilote, de gros transporteurs C-17, ainsi que des avions de chasse F-15, F-16 mais encore des F-35. Et quelles sont ces 11 autres bases « américanisées » dont l’existence donne entièrement raison à Abdallah II, quand il avoue se comporter en servile pantin de l’OTAN , comme aucun autre « sbire golfien » de Washington  ?  

En voici quelques-unes : le principal complexe de formation militaire de la Force aérienne royale jordanienne (RJAF), où sont installés des simulateurs d’avions de combat ;  la base aérienne Roi Abdallah à Amman qui est aussi le centre de commandement de la force aérienne jordanienne ; la base navale de la marine royale jordanienne à Aqaba abritant l’Académie navale de la Jordanie ; le Centre de formation aux opérations spéciales Roi Abdallah II, installation située à Amman, et spécialisée dans les dernières tactiques, techniques et procédures de lutte « contre le terrorisme », d’opérations spéciales et de guerre irrégulière auxquels s’ajoutent même les 15 postes-frontières le long des frontières avec l’Irak et la Syrie, dont chacun est une petite caserne.

C’est dire que concernant la logistique et l’ossature, cela fait déjà deux ans que l’idée d’une OTAN moyen-orientale est travaillée et retravaillée, avec là encore et au risque de contredire le roi hachémite, contre qui les Yankees ont usé entre temps d’un puissant bâton,- le coup d’état d’avril 2021 signé MI6-prince Hamza- et d’alléchantes carottes, un séjour royal d’un mois à la Maison blanche où il a été  traité en « partenaire clé en matière de sécurité », pour qu’il accepte de « marcher », une « mission » parfaitement précise : il s’agit de se donner la possibilité d’agir à partir d’un seul et même Etat qu’est la Jordanie dans une zone dont la superficie est équivalente à 75% de toute Asie de l’Ouest.

Le Nord de la Jordanie où s’est ancrée depuis deux ans le Pentagone est en effet limitrophe de la Syrie et de l’Irak, et se trouve à quelques vol d’oiseaux du Liban et partant de la Méditerranée orientale. Mais ce n’est pas tout car les bases militaires situées dans la Jordanie-sud accordent elles aussi  la possibilité d’agir en mer Rouge, ce qui permettrait à l’OTAN moyen-orientale de faire face aux menaces en mer Rouge et de préserver les ports du sud d’Israël. Puis depuis une décennie qu’il y a la guerre en Syrie, la Jordanie c’est un peu al-Tanf cette base américaine illégale qui bloque la route stratégique Iran-Irak-Syrie vers la Méditerranée et dont le ciel servait jusqu’à une date récente à savoir l’octobre 2021, juste avant que les drones de la Résistance n’en bousillent les infrastructures, d’arrière-base permanente à l’aviation israélienne dans ses raids incessants contre les territoires syriens.

Dôme de fer leurré, 19 avril Sdérot. ©Twitter 

Mais pourquoi une capacité de projection aussi maximale concentrée en seule Jordanie si c’est d’une OTAN régionale dont il s’agit ? C’est que toute cette planification qui a commencé en été 2020 après le retrait surpris du Pentagone de l’une de ses plus grosses bases au Qatar, se focalise sur un seul et unique objectif, la protection d’Israël. Aussi et dans une logique de multiplication de couche défensive autour d’une entité sioniste désormais largement menacée dans son existence par des milliers de missiles et de drones prêts à l’emploi, la Jordanie devient la première couche d’une  DCA « régionale » et de file en aiguille, les territoires d’autres Etats membres de cette « OTAN moyen-orientale » se superposent comme des couches supérieures. De façon métaphorique, la Jordanie fera office de « Dôme de fer » quand les territoires des autres Etats du golfe Persique serviront de Fronde de David et d’Arrow à une entité hantée par des remakes régionales d’Épée de Qods ».

Mais après tout ce qui est arrivé depuis 2015 à l’Arabie saoudite et aux Emirats face à Ansarallah yéménite et le spectacle des tirs de roquettes que Gaza se paie le luxe de lancer de temps à autre sur les colonies du sud d’Israël, ou ces engins avec quoi les Irakiens châtient les Yankees, cette DCA régionale peut-elle la faire avaler si facilement aux Arabes ?

Après tout, le tout dernier ratage de THAAD remonte en janvier 2022 quand les missiles de croisière Qods-2 et les drones Samad d’Ansarallah ont ciblé avec succès la base US Al-Dhafra. Quant aux Patriot, le ciblage régulier de Harir et d’Aïn al-Asad en Irak ou d’al-Tanf en Syrie est là pour dissuader les Arabes de s’engager dans une aventure Dcaienne sans lendemain.

Que faire ? L’entreprise de « barricadement» d’Israël par Etats du golfe Persique, Egypte et Jordanie interposés propose une solution vite fait que The Drive explique en détail :

Dôme de fer leurré, 19 avril Sdérot. ©Twitter 

« Maintenant, alors que les capacités de missiles et de drones de l'Iran augmentent en quantité, en variété, en précision et en puissance destructrice, il est clair que lors d'une confrontation à grande échelle, les systèmes de défense antimissile traditionnel Patriot et THAAD et, bien sûr, les systèmes de radar d’alerte qui vont avec seront visés par des nuées de drones et des salves de missiles, ce qui conduit naturellement  à changer de stratégie de base concernant la défense antimissile et à placer celle-ci non pas au sol mais en mer et à faire face ainsi aux drones et aux missiles ennemis ».

Avouons que c'est déjà un cuisant aveu d'échec jeté à la figure des amis arabes d'Israël et un point de perdu dans le sens de la confiance mutuelle qui devrait servir de base à toute idée d'une création de l'OTAN moyen orientale contre l'axe de la Résistance. Mais passé cce stade il y a d'autres explications que fournit la revue américaine 

Et The Drive d’ajouter : « Selon cette stratégie, les systèmes radar et d'alerte et les missiles de défense comme Patriot et THAAD  de nos alliés de la région devraient être montés sur une plate-forme mobile autant que possible pour éviter la portée des missiles iraniens. Pour cette mission, on a besoin de deux principales plateformes actuelles de l'armée navale, à savoir les destroyers de la classe Arleigh Burke  et les destroyers de la classe « Ticonderoga » équipés de radars de la série SPY, du système de gestion des armes et du champ de bataille Aegis et bien sûr des missiles standards, notamment dans les modèles 6 et 3... »

Le radar AN/TPY-2 des Emirats.

A quoi rime exactement cette reconversion d'une DCA à base terrestre à une DCA à base navale? Au fait l'axe US/Israël au bout des années de face-à-face vient de comprendre une des failles existentielle de son système de Défense anti missile : le statisme. Quel que le modèle, ces DCA dépendent entièrement des radars d'alerte précoce de grande dimension, plantés au sol, ou alors contraints à se confiner à une zone d'opérabilité qui elle est fixe. C'est ce point ô combien fatal que la Résistance a largement mis à profit dans la conception de ses engins anti radar, et qui a si merveilleusement marché tout au long de ces dernières années partout où il y a un face-à-face US-Israël/Résistance. 

Mais est-ce une solution viable que faire monter à bord des navires de guerre des dizaines de radars et de système d'alerte précoce et de les faire appareiller 24 h sur 24 à l'effet qu'ils guettent les missiles et les drones made in Iran? L'idée est à la limite du surréalisme. Pourquoi?  Au fait en ce qui concerne les systèmes de DCA à base navale il faut toujours des navires lourds de plus 5 000 tonnes et des systèmes radar et de missiles évidemment très avancés, qui se compactent autant que faire se peut pour avoir une surface radar très faible, ce qui nécessite beaucoup d'infrastructure de support et de maintenance. Presque aucun des pays censés adhérer « l’OTAN moyen-orientale » ne dispose de navires de cette classe, la plupart possédant des frégates de classe de 3000 à 5 000 tonnes, ni de quoi compacter des Patriot et de THAAD à ras de terre. Ce qui fait que la réadaptation de ces frégates coûte des fortunes et demande évidemment une assistance étrangère  Alors un « bouclier anti-missile/anti-drone « viable » qui est propre à contrer missiles et drones made in Iran  ou plutôt un concept bien connu des Américains et des Sionistes, à des milliers de fois mis à profit, et formulé impoliment  qu’est le concept de « vaches à traire »  ?

La réponse est claire et elle l’est d’autant que l'arsenal de la Résistance possède aussi de quoi abattre une DCA "navale" en plein mouvement. Remontons le file du temps : le drone Shahed-136  lancé par Ansarallah a réussi un certain 29 juillet 2021 à abattre un méga navire israélien de 300 mètres de haut, le dénommé Mercer Street, qui bénéficiait de trois batteries d’Aeigis plus que d’une… car deux navires français et britannique, membres de l’OTAN  l’escortaient... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV