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Visite de Lavrov en Iran sur fond d'une action militaire directe contre Israël

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, entame ce mercredi 22 juin 2022 une visite en Iran.

Dans le paysage politique syrien, le M. Lavrov de ce juin 2022 qui est attendu d’ici quelques heures dans la capitale iranienne où il devrait rencontrer son homologue ainsi que le président Raïssi autour des questions d’intérêt communs, et Dieu sait s’il y en a depuis la prolongation du pacte stratégique irano-russe pour une période de 20 ans - avec en toile de fond non seulement la mise sur pied d’un mécanisme particulièrement efficace de contournement des sanctions pétro-bancaire mais encore ce séisme géostratégique qu’est l’ouverture de l’EENI, corridor international de transport Nord-Sud reliant la Russie à l’Inde par Iran interposé - et bien, ce M. Lavrov n’a rien du Lavrov d’avant-guerre russe en Ukraine.

En mai 2021, alors même que Gaza, pris sous le déluge des bombes CBU et JDAM US-Israël, lançaient puissamment ses salves de missiles et roquettes contre Ashkelon, Ashdod… soit les ports gaziers les plus russophones de l’entité, M. Lavrov s’est rendu en Israël pour rassurer Netanyahu du soutien de la Russie, hasardant même un « Moscou s’estime lié à la sécurité d’Israël ».

Or un an et quelques semaines plus tard, tandis que l’international sioniste, incarné par le triumvirat Zelensky-US-OTAN en est au 11e jour de son aventure militaire contre la Russie, que 24 HIMARS sont arrivés déjà à Kiev pour faire saigner la Russie à domicile et que les missiles de croisière Harpoon anglo-saxons, après avoir coulé en mer Noire un deuxième navire russe il y a quelques jours, en sont désormais à s’attaquer aux plateformes gazières de Chernomorneftegaz en Crimée et ce, sous le nez et la barbe des S-400 russes qui tournant pourtant à plein régime, l'ont totalement paralysé puisque Zelensky applique en Ukraine très exactement le même modus operandi qu’Israël en Syrie, le M. Lavrov voit Israël différemment. 

Historiquement, il s’en est déjà pris à l’entité qualifiant le mythe d’holocauste d’une méga arnaque d’Hilter, d’ascendance sioniste, et Israël d’« une entité basée » sur le mensonge et le tout, avec la bénédiction d’une bonne partie des Russes que la Résistance redécouvre soudain comme si proches de ses convictions et idées qu’ils n’en avaient l’air tout au long de ces difficiles années de la guerre en Syrie où l’armée de l’air sioniste s’est permise, au nom de son amitié avec les Russes, de lancer des milliers de missiles air-sol Delilah sur les territoires syriens, étant rassurée qu’il n’y aurait pas de réponse. Et la réponse, il n’y en a pas eu dûment.

Mais cette fois, ce serait visiblement la bonne : car le M. Lavrov qui débarque aujourd’hui même à Téhéran, est le chef d’une diplomatie russe qui a convoqué cette semaine, l’ambassadeur israélien, juste après le ciblage de l’aéroport de Damas à coup de sept missiles hypersoniques israéliens Rampage et ce, au grand mépris des accords Tel-Aviv-Moscou réduits en lambeaux par un régime partout présent aux côtés du Sioniste Zelensky tout en assortissant cette convocation et c’est là, la nouveauté d’un projet de résolution à soumettre au vote du Conseil de sécurité. 

Certes, le texte n’a aucune chance de passer, vu le veto US mais il vaut son pesant d’or puisque c’est toute une feuille de route qui transformera pour la première fois le partenariat « syrien » malaisé à cause d’Israël de la Résistance avec la Russie en une « alliance ». Mieux, elle décidera même d’une action militaire anti Israël où, de toute évidence, la Russie n’aura pas le rôle d’observateur.

Ce matin, plus d’un analyste voit d’ailleurs la dissolution précipitée du gouvernement pro US de Lapid en Israël et la perspective d’un retour de Bibi, le pro Russe aux affaires comme étant une panique à cette terrible perspective. 

Mais les choses semblent être allées trop loin cette fois et de façon irréversible. Car n’en déplaise au régime usurpateur qui a casé depuis février 2022, date de l’intervention russe en Ukraine, près de 50 000 oligarques russes et ukrainiens sionistes à Tel-Aviv, au Néguev et d’autres colonies, les Russes ne sont pas nés de la dernière pluie et comprennent parfaitement comment le QG US-Israël est sur le point de « navaliser » la guerre qu’il a perdue au sol. Non seulement à l’effet d’isoler la Russie en mer Noire, lui empêcher l’accès à la Méditerranée comme l’a fait l’atlantiste Sultan Erdogan ou encore lui imposer un blocus maritime comme ce que la Lettonie vient de faire à la Kaliningrad, mais surtout pour briser les potentiels offshore russes tout en enlevant à Poutine sa capacité de riposte balistique.

Aussi à l’heure où ces lignes sont écrites, JustAnswer, une plate-forme israélienne basée à San Francisco, travaille à ce que Fox News rapporte en ces termes :

« Une plate-forme technologique basée à San Francisco travaille avec l'Ukraine pour essayer d'aider le pays à construire son propre système de défense aérienne Iron Dome. La technologie actuelle de l'Ukraine est ancienne et lente », a déclaré Andy Kurtzig, PDG de JustAnswer, à Fox News

« Lorsqu'un missile est en route, avoir un ordinateur lent n'est pas très utile. Si nous pouvions fermer le ciel au-dessus de l'Ukraine, les Ukrainiens auront de bien meilleures chances de gagner cette guerre et de voir la démocratie l'emporter », a suggéré Kurtzig

L'entreprise de Kurtzig collabore avec Lviv IT Cluster, un groupe d'entreprises technologiques et d'universités locales, ainsi qu'avec l'administration militaire de Lvov et le Commandement de la défense aérienne de l'Ukraine Ouest pour développer Sky Project, alias « Ukraine Iron Dome », un système aérien mobile tout temps. 

« Nous les aidons à mettre à niveau leurs systèmes informatiques et leurs systèmes et logiciels de mise en réseau », a expliqué l'entrepreneur technologique, exprimant sa confiance dans le fait que l'Ukraine peut être beaucoup plus rapide et beaucoup plus précise pour tenter d'écraser ces missiles entrants de Russie après que ses systèmes sont mis à niveau.

Le plan comprendrait la réorganisation d'un centre de commandement ukrainien et de 45 stations de surveillance mobiles pour améliorer considérablement les défenses aériennes, qui n'abattent actuellement qu'environ un cinquième des missiles russes, selon MarketWatch.

Mais ce n’est pas tout, car parallèlement à cette « zone d’exclusion » aérienne qu’Israël cherche à créer au-dessus de l’Ukraine un peu comme en Syrie où son coup anti aéroport de Damas est senti au regard des agissements récents US moins comme un pur acte anti-Résistance que comme un service rendu aux USA, maintenant que ces derniers se croient capables de cibler directement Lattaquié et les bases russes, l’entité se démène aussi à l’effet de planter ses missiles Blue Spear 5G SSM en Lettonie et là, encore avec un objectif très précis que décrivent les médias otanistes :

Vidéo: exercice de missile nocturne du Jihad islamique de la Palestine, des dizaines de missiles tirés contre les côtes israéliennes, le 20 juin 2022. (Twitter) 

« Le Blue Spear a été développé à partir du missile anti navire Gabriel V, produit par Israël Aerospace Industries. Il s’agit d’un engin de type rasant, c’est-à-dire qu’il peut évoluer à très basse altitude [4 à 5 mètres], ce qui le rend d’autant moins détectable. Doté d’un système de guidage inertiel [ce qui réduit le risque de brouillage], d’un autodirecteur radar actif et de contre-mesures électronique, ce missile peut atteindre une cible située à environ 290 km de distance [ce qui couvre tout le golfe de Finlande, des côtes estoniennes aux russes, nldr]. Ce qui veut dire que les navires de la flotte russe de la Baltique passant au large de l’Estonie, membre de l'OTAN, seront à la portée d’un tel missile… Lequel donnerait à la marine estonienne [et à l’Otan] une capacité d’interdiction et de déni d’accès dans la région. Et cela permettrait ainsi d’empêcher, par exemple, le ravitaillement par mer de l’enclave militarisée russe de Kaliningrad. »

La démarche de la Lituanie n’est donc qu’un premier pas, le plan anti Russie d’Israël tendant à aller plus loin. Alors la « sécurité d’Israël » pourrait-elle encore importer pour M. Lavrov ?

Ce serait la moindre des choses que de dire qu’il s’en ficherait royalement, lui, qui serait à Téhéran dans les prochaines heures, peut-être pour planifier une action militaire directe contre l’entité dont la résolution onusienne serait le prélude. Après tout, pour avoir suivi à l’époque « l’Épée de Qods », M. Lavrov ne pourrait pas être si étranger que cela à cette super tactique de la Résistance palestinienne qui lui a permis en à peine 10 jours de mettre au pas le Dôme de fer et l'armée de l’air sioniste ; un exploit qui pourrait se reproduire rien que pour servir de leçon au régime de Kiev : une bonne dose de roquettes bon marché à tirer de façon à saturer les radars de la DCA puis cibler les sites sensibles à coup de missile de précision.

La tactique s’est même nettement améliorée puisque le 19 avril, non pas 4 000 mais « trois roquettes » ont suffi pour confondre deux batteries de Dôme de fer à Sderot au point qu’elles se sont mis à se tirer dessus.

En Ukraine, l’armée russe a habilement réussi sa mue asymétrique en abandonnant l’aviation pour des missiles tactiques mais l’épreuve de la DCA reste à être remportée. Il y a le cocktail missiles-roquettes mais il y a aussi des drones et ces derniers on n’en a pas encore de vrais démonstrations sur le front Ukraine.

Question drone-DCA, l’Iran en a d’excellents prototypes comme le Omid ou Harop, version iranisé : il s’agit d’un drone anti radar, anti DCA, à aile delta, équipé d’un moteur à piston puissant, d’une portée de 1 000 km et d’une autonomie de vol de 6 heures. Le drone Omid peut être lancé par des lanceurs terrestres et maritimes… C’est fou à quel point il est bon à être engagé en mer Noire !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV