TV

Vers un divorce entité sioniste/Russie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères et envoyé spécial du président pour le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, reçoit Moussa Abou Marzouk, haut cadre du Hamas, à Moscou, le 25 juin 2018.© Asharq al-Awsat

72 heures après que Lavrov a remis en cause le fondement d'Israël en plaçant sur le même pied d'égalité le sionisme et le nazisme, l'entité transie de peur de voir sa politique ukrainienne foncièrement anti-russe retourner contre elle surtout en Syrie où la Russie tend désormais à fouler au pied son entente aérienne avec Israël, Bennett a prétendu que Poutine s'était excusé. Le président russe a-t-il réellement présenté ses excuses pour les propos véridiques de son MAE ?

Le Kremlin a démenti les excuses du président russe, Vladimir Poutine, au Premier ministre israélien, Naftali Bennett, concernant les commentaires du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui avait affirmé qu'Adolf Hitler avait du «sang juif».

Le Kremlin a publié un communiqué incluant le contenu de la conversation entre les deux parties qui ne comprend aucune excuse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ayant souligné jeudi que la conversation qui a eu lieu entre les deux dirigeants était exactement comme indiquée dans le communiqué.

Cela intervient après que les médias israéliens ont prétendu que Naftali Bennett « aurait accepté les excuses du président Poutine pour les remarques de Lavrov ». Mais de quoi est-il signe ce mensonge israélien ? Du fait que les tensions s'amplifieront.

En savoir plus: Israël n'est plus en sécurité

Les relations russo-israéliennes sont-elles confrontées à un défi temporaire ou s’agit-il d’une détérioration définitive ? Israël voit une menace existentielle dans tout, car, c'est un État pas comme les autres qui ne peut fermer l’œil de la nuit et dormir profondément quand il règne une atmosphère tendue dans le monde. L’entité sioniste a été créée après des décennies de jeux entre superpuissances et aujourd’hui sa survie dépend en grande partie du maintien de cet équilibre. Ce qui pousse ce dernier à céder à la demande de l’Occident de soutenir l’Ukraine dans l’espoir que Moscou en comprendra les raisons.

A cet égard, prétendre que le régime usurpateur israélien pourrait servir de médiateur entre la Russie et l'Ukraine est irréaliste ; la guerre en Ukraine n'est pas un simple différend entre voisins, mais une confrontation entre les créateurs du régime factice d'Israël - l'Europe occidentale et les États-Unis - d'une part, et la Russie de l'autre. Israël, bien sûr, est doit sa création et de son existence continue au bloc occidental, quoiqu’il se dise neutre, les Russes savent vers qui se situera finalement sa loyauté.

La position d'Israël sur la guerre ukrainienne a été révélée par un tweet du ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid que Moscou considérait comme anti-russe et biaisé en faveur de Kiev.

« Il est impossible de rester indifférent face aux images horribles de la ville de Boutcha près de Kiev après le départ de l'armée russe », a tweeté Lapid. « Porter intentionnellement atteinte à une population civile est un crime de guerre et je le condamne fermement », a-t-il poursuivi.

Sur le même volet, les Palestiniens ont rapidement réagi à l'hypocrisie ridicule de Lapid et l'ont condamnée. Israël a également soutenu la décision de l'Assemblée générale des Nations unies de suspendre l'adhésion de la Russie au Conseil des droits de l'homme et a envoyé de l'aide à l'Ukraine.

La Russie y a réagi en décrivant la position d'Israël comme « une tentative mal camouflée » de profiter de la situation en Ukraine pour détourner l'attention de la communauté internationale de l'un des plus anciens conflits non réglés - celui palestino-israélien. Moscou a critiqué la politique et les actions israéliennes en Cisjordanie, soulignant que cette région fait partie des territoires palestiniens conformément au droit international. Moscou a également accusé Israël de violer les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU en poursuivant son occupation illégale et son annexion rampante de terres palestiniennes.

Le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que plus de 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie sont désormais isolés du reste du monde dans des enclaves séparées. La diplomatie russe a également critiqué le blocus terrestre, aérien et maritime de la bande de Gaza au cours des 14 dernières années et a explicitement accusé le régime israélien de faire de la bande de Gaza « la plus grande prison à ciel ouvert du monde ».

De plus, la Russie a exigé que les autorités du régime occupant Qods enregistrent la propriété de l'église Saint-Alexandre Nevski de la vieille ville de Qods au nom de l'État russe, une question sur laquelle Israël a tellement tergiversé : Poutine a exigé le 17 avril 2022, dans une lettre à Bennett, que l’église Saint Alexandre Nevski, dans la vieille ville de Qods soit immédiatement transférée aux mains des Russes. Une affaire qui aurait dû être effectuée il y a deux ans dans le cadre d'un accord sur la libération d'un citoyen israélo-américain détenu en Russie pour le trafic de drogue.

En outre, Poutine a condamné l'escalade de la violence israélienne à la mosquée al-Aqsa à Qods occupée et a assuré la partie palestinienne que la Russie soutiendrait les Palestiniens sur la scène internationale. Israël sait bien que Moscou a de nombreuses cartes en main, et s’il perd la Russie, il devra s’apprêter à payer un lourd tribut.

Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vasily Nebenzya, a averti Israël lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU que ses « plans de colonisation dans le Golan syrien occupé menacent la stabilité régionale ».

Bien sûr, la position de la Russie sur l'occupation des hauteurs du Golan n'est pas nouvelle, mais cette fois-ci l'avertissement de Nebenzya a été lancé dans un tout autre contexte marqué par la guerre en Ukraine.

Israël doit participer à une réunion du Groupe Consultatif pour la défense de l'Ukraine dirigée par les États-Unis où il ne sera pas représenté par le ministre des Affaires militaires, Benny Gantz, mais par un officier supérieur de l'armée.

Ayant jusqu’à présent refusé de fournir tout équipement militaire à l’Ukraine pour se limiter à des aides humanitaires, le régime sioniste a fait volte-face en déclarant mercredi 20 avril par la voix de son ministre des Affaires militaire l’envoi des équipements de défense tels que des casques et gilets pare-balles destinés aux services d’urgence en Ukraine.

Cependant, certains signes indiquent qu'Israël pourrait ne pas tenir son engagement, non seulement pour ne pas céder aux pressions du président ukrainien Volodymyr Zelensky mais aussi pour prendre ses distances avec le Groupe Consultatif pour la défense de l’Ukraine qui s’est fixé pour mission d’armer davantage l'Ukraine contre la Russie.

Le chef d'état-major interarmées des forces armées américaines, le général Mark Milley, a déclaré aux journalistes que « l’objectif clé » de la discussion était de coordonner les aides sécuritaires à Kiev, y compris les armes lourdes.

Alors qu'Israël est finalement obligé de définir sa position, les objections routinières de la Russie à la violation par Israël des lois internationales et des résolutions de l'ONU peuvent ne pas rester de simples mots. Ils pourraient, en effet, amener Moscou à permettre à l'Iran et au Hezbollah de profiter de la détérioration des relations Moscou/Tel-Aviv pour renforcer leur présence en Syrie.

La Russie pourrait également envisager d'élargir sa coopération avec le Hamas et le Jihad islamique de la Palestine dans la bande de Gaza. Quiconque connaît un peu le Moyen-Orient sait que le changement de position dans la région est assez courant et représente souvent un coût élevé.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV