Le ministère russe des Affaires étrangères a accusé mardi 3 mai Israël de soutenir les néo-nazis en Ukraine, aggravant encore une dispute qui a commencé lorsque le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé qu'Adolf Hitler avait du sang juif.
Israël a fustigé Sergueï Lavrov qualifiant son affirmation – mettant l'accent sur l’origine juive du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy – de "mensonge impardonnable" qui discrédite les horreurs de l'Holocauste.
Les dirigeants de plusieurs pays occidentaux ont dénoncé la déclaration de Lavrov et Zelenskiy a accusé la Russie d'avoir oublié les leçons de la Seconde Guerre mondiale.
Le ministère russe a déclaré dans un communiqué que les commentaires du ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid étaient "anti-historiques" et expliquaient dans une large mesure pourquoi le gouvernement israélien actuel soutient le régime néonazi de Kiev.
Moscou a repris les propos de Lavrov selon lequel les origines juives de Zelenskiy n'empêchaient pas l'Ukraine d'être dirigée par des néo-nazis.
« L'antisémitisme dans la vie quotidienne et en politique n'est pas contenu. Il est au contraire entretenu en Ukraine », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Interrogé lors d’une interview avec la chaîne italienne Zona Bianca sur la manière dont la Russie veut dénazifier l’Ukraine alors que le peuple ukrainien a élu un président juif, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a rétorqué : « Ce fait ne nie pas l’existence d’éléments nazis en Ukraine, je crois que Hitler avait aussi du sang juif et que certains des pires antisémites sont eux-mêmes juifs. »
Israël a exprimé son soutien à l'Ukraine après l’opération militaire de la Russie en Ukraine lancée le 24 février, mais s'est montré prudent quant aux relations avec la Russie. Cependant les liens entre la Russie et Israël sont devenus de plus en plus tendus notamment après que Lapid a accusé la Russie d’avoir commis des crimes de guerre en Ukraine.
Les déclarations du ministre russe des Affaires étrangères, suivies par les affirmations de l’appareil diplomatique de la Russie, semblent avoir une portée politique mais aussi historique, en ce sens qu’elles pourraient déculpabiliser l’Allemagne en rapport avec la soi-disant persécution et l’extermination des Juifs européens par l’Allemagne nazie entre 1933 et 1945. Les Allemands n’excluent pas la levée des sanctions antirusses.
En effet, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé la levée des sanctions contre la Russie. Selon ce dernier, les sanctions contre la Russie seront complètement levées et les relations entre la Russie et l'Allemagne commenceront à se redresser, mais cela ne se produira qu'après que Moscou et Kiev auront conclu certains accords.
Cependant, sans le consentement approprié de l'Ukraine, l'Allemagne ne sera pas en mesure de prendre seule une telle décision.
« Sans le consentement de l'Allemagne avec l'Ukraine, nous ne lèverons pas les sanctions. Le président russe Vladimir Poutine doit trouver un accord avec l'Ukraine. Notre objectif est de mettre fin rapidement aux hostilités, de retirer les troupes russes du pays », a dit Olof Scholz.
À son tour, la partie russe a annoncé son intention de poursuivre l'opération spéciale en Ukraine jusqu'à ce que tous ses objectifs soient atteints.