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Crainte des drones iraniens arrivent au Congrès

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le drone iranien Kaman-22 (Archives)

La Chambre des représentants des États-Unis a adopté ce mercredi une loi obligeant le président à sanctionner les personnes et entités liées au programme de drones iraniens.

La loi sur l'arrêt des drones iraniens, “Stop Iranian Drones Act” (SIDA), approuvée à 424 contre deux, nécessite l'approbation du Sénat et une signature présidentielle pour devenir loi.

Les législateurs à l'origine du projet de loi affirment qu'il précise que les sanctions américaines contre le programme d'armes conventionnelles de l'Iran dans le cadre de la CAATSA, la loi sur la lutte contre les adversaires de l'Amérique par le biais des sanctions, incluent la fourniture et la vente de drones à destination ou en provenance de l'Iran.

En décembre 2021, Gregory Meeks, président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis a prétendu que les drones kamikazes de l'Iran menaçaient la sécurité des États-Unis et la paix dans la région !

Dans la déclaration concernant l'adoption d'un projet de loi sur l'arrêt des drones iraniens, le représentant démocrate a qualifié le programme de drones iraniens comme une menace sérieuse.

« l'Iran et les groupes affiliés sont devenus de plus en plus agressifs avec leurs attaques de drones au Moyen-Orient - ciblant les troupes américaines, les navires commerciaux, les pays partenaires et plus encore. Une telle activité ne sera pas tolérée par les États- Unis. Notre projet de loi précise que les sanctions en matière d'armes conventionnelles contre l'Iran inclue les drones et met à jour le code américain avec les catégories d'armes conventionnelles majeures de l'ONU. Ce faisant, cette législation nous permettra de mieux répondre à la menace posée par l'Iran et ses tactiques agressives. Ceci montre clairement à la communauté internationale qu'il est dans l'intérêt de tous de travailler pour arrêter l'approvisionnement et la production de drones iraniens », a-t-il allégué.

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Dans un aveu étonnant le 22 avril 2021, le général du Corps des Marines à la tête du Commandement central américain (CENTCOM) a révélé lors d'une audience du Comité des forces armées de la Chambre que les drones armés de petite et moyenne taille fabriqués par l'Iran « présentent une menace nouvelle et complexe pour nos forces et celles de nos partenaires et alliés.

“Pour la première fois depuis la guerre de Corée, nous opérons sans supériorité aérienne totale. Jusqu'à ce que nous soyons en mesure de développer et de mettre en service une capacité en réseau pour détecter et vaincre les drones iraniens l'avantage restera avec l'attaquant”, a-t-il reconnu. Et de poursuivre : “La supériorité militaire américaine au Moyen-Orient est en déclin”.

En novembre 2021, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken a dit que les États-Unis utiliseraient tous les outils appropriés pour contrer l'influence et les activités de l'Iran, y compris sa prolifération de véhicules aériens sans pilote (drones).

“Les États-Unis utiliseront tous les outils disponibles, y compris les sanctions, pour empêcher, dissuader et démanteler les réseaux d'approvisionnement qui fournissent à l'Iran du matériel et des technologies liés aux drones, ainsi que les entités iraniennes qui se livrent à une telle prolifération”, a-t-il proféré.

La SIDA a été présentée au Comité des relations étrangères du Sénat américain en décembre 2021, lorsqu'une déclaration du comité a affirmé qu'il cherchait à modifier la loi CAATSA (Countering America's Adversaries Through Sanctions Act) pour sanctionner toute action visant à faire progresser le programme iranien de drones.

Le Trésor a aussi déclaré que des véhicules aériens sans pilote meurtriers du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) avaient été utilisés pour attaquer les forces américaines dans la région du golfe Persique.

Alors que plusieurs lois aux États-Unis ont interdit le transfert d'armes vers l'Iran, aucune loi n’aborde explicitement les drones. En plus de restreindre la vente de drones à l'Iran, la loi vise à empêcher le transfert de drones de l'Iran au Hezbollah ou à d'autres groupes alliés de ce pays.

De quoi s’inquiètent-ils les USA ?

L'Iran a présenté pour la première fois le drone de combat Kaman-22 le lundi 18 avril marquant la Journée nationale de l’armée.

Le Kaman-22 est un drone de combat multifonctionnel stratégique à longue portée avec une portée opérationnelle de plus de 3 000 km, capable de voler à une altitude de 8 000 mètres pendant plus de 24 heures. Il est en mesure d’atteindre Israël.

Selon l’agence de presse iranienne Fars, le drone est capable de transporter plusieurs types de fret ainsi que quatre missiles guidés, deux bombes non guidées et d'autres munitions. Il peut être utilisé pour une gamme de missions, y compris la patrouille, la reconnaissance, la collecte de données, l'imagerie et le combat aérien avec une charge utile d'armes intelligentes.

Le drone est similaire aux Predator MQ-1 et Reaper MQ-9 américains et a été dévoilé pour la première fois en février dernier. Il s'agit d'une mise à niveau du drone iranien Kaman-12 qui a été introduit pour la première fois en septembre 2020.

Le drone amélioré dispose de nouveaux systèmes de combat, de guerre optique et électronique. Il est équipé de bombes intelligentes de la série Qaëm, un nouveau type de bombe ailée et de bombes à guidage laser. Ce drone est doté de systèmes de perturbation Shaheen et Martyr Abdollah Baqeri pour mener la guerre électronique et perturber les radars ennemis.

Ces systèmes de perturbation sont capables de brouiller les radars en bande X et les équipements électroniques des forces ennemies.

Le Kaman-22 peut transporter une bombe à guidage laser de plus de 200 kilogrammes c’est pourquoi il est désigné comme le premier drone iranien capable de transporter de lourdes bombes laser.

Deux jours après le dévoilement du Kaman-22, le journal en ligne Rai Al-Youm a publié un article faisant référence à la résistance des Palestiniens pour défendre la mosquée al-Aqsa, notant que le dévoilement par l'Iran de cet avion sans pilote était un choc militaire majeur pour les sionistes qui s’en sont inquiétés.

Les médias israéliens ont d'ailleurs reconnu après ce dévoilement que les drones d'attaque, qui pendant des années représentaient une menace moins importante, constituent désormais une menace bien plus sérieuse. Les médias israéliens ont également estimé que le drone hyper-performant qui a été testé est capable de survoler une distance de 3000 km, c’est-à-dire qu'il peut atteindre Israël. Ils ont ajouté que “l’Iran développe ses capacités militaires avec des drones capables d’attaquer, et cette question a été évoquée dans le discours du président iranien, qui a adressé un message de mise en garde contre Israël s’il attaque le projet nucléaire iranien”, promettant que “si Israël attaquait l’Iran, cette dernière attaquerait le centre d’Israël.”

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SOURCE: FRENCH PRESS TV