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La Grèce libère un pétrolier russe chargé du pétrole iranien de peur de riposte

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les autorités grecques avaient saisi un pétrolier russe, le Pegas, au large de l'île d'Eubée. (Illustration/Reuters)

Cela n'a duré que 50 et quelques jours avant que le Trésor américain passe aux aveux et reconnaisse à quel point il s'est engoué en imposant des sanctions antirusses les quelles sanctions ont fini par se retourner contre l'axe US/OTAN.

Le secrétaire américain au Trésor alerte sur le fait que l'interdiction européenne relative à l'énergie russe pourrait nuire aux économies occidentales.

"Une interdiction complète par l'Union européenne des importations de pétrole brut et de gaz russes pourrait avoir des conséquences économiques involontaires pour les États-Unis et leurs alliés occidentaux", a déclaré jeudi à la presse la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.

La secrétaire américaine au Trésor a ajouté qu'une telle interdiction pourrait faire plus de mal que de bien, rapporte Oil Price.

"L'Europe doit réduire sa dépendance au pétrole et au gaz russes", a déclaré Mme Yellen, "mais nous devons être prudents lorsque nous pensons à une interdiction européenne complète, par exemple, des importations de pétrole."

L'Europe a subi des pressions pour mettre fin aux achats de pétrole et de gaz russes - une action qui couperait les flux de revenus pour la Russie, mais qui priverait également l'UE d'un approvisionnement énergétique indispensable.

L'avertissement de Mme Yellen fait suite à celui de JP Morgan en début de semaine, qui a laissé entendre qu'une interdiction totale et immédiate des approvisionnements énergétiques russes par l'UE entraînerait une réduction de plus de 4 millions de bpj de pétrole russe et ferait grimper les prix du pétrole brut à 185 dollars le baril.

L'UE et la Commission européenne ont discuté d'un embargo sur le pétrole brut russe, mais le groupe est divisé sur la question, des pays comme l'Allemagne y étant fortement opposés en raison de sa forte dépendance à l'égard des approvisionnements énergétiques russes.

Même si tous les membres de l'UE s'accordaient sur une telle interdiction, il faudrait des mois pour la rédiger et la préparer, ont déclaré des responsables européens la semaine dernière. L'Union européenne est déjà en pourparlers avec d'autres pays producteurs de pétrole dans le but ultime de trouver d'autres fournisseurs de pétrole afin de pouvoir se passer plus facilement de l'approvisionnement en pétrole russe.

Mme Yellen a reconnu qu'une interdiction européenne de l'énergie ferait augmenter les prix du pétrole, "et contre toute attente, elle pourrait en fait avoir très peu d'impact négatif sur la Russie", car si la Russie pourrait finir par exporter moins de pétrole, le prix qu'elle obtiendrait pour chaque baril pourrait également augmenter.

L'administration américaine s'insurge contre les prix élevés de l'essence - résultat des prix élevés du pétrole brut - depuis l'automne dernier.

Mais cet aveu d'échec est-ce tout le revers subi par les USA face à la Russie? Les sanctions draconiennes décrétées par les Occidentaux contre Moscou ont poussé ce dernier vers le pays le plus anti-impérialiste et le plus engagé dans la guerre anti-US qui soit, l'Iran.

Entre Moscou et Téhéran il y a bientôt depuis deux mois des navettes économiques et diplomatiques axées sur le comment du contournement des sanctions dans le domaine fiscal, bancaire et énergétique. Et cette alliance anti-sanctions est sans doute encore plus cuisante comme échec pour l'Occident. Il y a quelques jours la Grèce a saisi un pétrolier russe chargé de pétrole brut iranien qu'elle vient de libérer. Pourquoi? Faute de preuve de l'appartenance du pétrolier à la Russie…Un astuce iranien? Évidemment.

L'agence de presse Reuters rapporte qu'"un pétrolier russe saisi par la Grèce cette semaine et transportant apparemment du pétrole iranien va être libéré."

"Les garde-côtes ont reçu l'ordre de l'autorité anti-blanchiment de libérer le navire", a déclaré un responsable du gouvernement grec, sans donner plus de détails.

Mardi, les autorités grecques ont saisi le Pegas, un navire de 115 500 tonnes de port en lourd battant pavillon russe, avec 19 membres d'équipage russes à bord, sur la côte sud de l'île d'Evia, qui se trouve dans la mer Égée, juste en face de la Grèce continentale et de la capitale Athènes.

Ils ont déclaré que le navire avait été saisi dans le cadre des sanctions de l'UE contre la Russie pour son opération militaire en Ukraine.

Une source grecque proche du dossier a déclaré qu'à la suite de vérifications, il n'y avait aucune base juridique pour poursuivre la saisie du Pegas, car le navire avait récemment changé de propriétaire et son nouveau propriétaire ne figurait pas sur une liste de sanctions de l'UE.

Le suivi des pétroliers par Eikon montre que le Pegas flotte en Méditerranée depuis septembre 2021 après avoir été chargé dans le golfe Persique en août.

Un responsable des garde-côtes grecs a confirmé avoir reçu la décision de l'unité anti-blanchiment, une autorité indépendante, mais a déclaré que l'ordre n'avait pas encore été officiellement signifié au Pegas.

Le Pegas, rebaptisé Lana en mars, avait précédemment signalé un problème de moteur. Il se dirigeait vers le sud de la péninsule du Péloponnèse pour décharger sa cargaison sur un autre pétrolier, mais une mer agitée l'a contraint à accoster juste à côté de Karystos où il a été saisi, selon l'agence de presse d'Athènes.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV