Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a quitté Téhéran, ce mardi 29 mars, avant midi, à destination de la Chine où il prendra part à la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l'Afghanistan. Ont accompagné M. Amir-Abdollahian à cette visite, Hassan Kazemi, émissaire spécial du président iranien pour l’Afghanistan, Rassoul Moussavi, directeur du département de l’Asie du Sud du ministère des Affaires étrangères, Reza Zabib, directeur du département de l’Asie de l’Est et de l’Océanie du ministère des Affaires étrangères et Alireza Haghighian, directeur du département de l’Eurasie du ministère des Affaires étrangères. Or derrière cette façade est-ce du pacte stratégique Iran-Chine dont il s'agit maintennat que le niveau des coopération Iran-Russie est devenu tel qu'il a toutes les chances de placer l'Iran sur la liste des premiers candidats à adhérer le SWIFT russe?
Disons que cela fait 4 décennies que l'Iran a choisi la Chine comme un partenaire économique mais aussi militaire privilégié. Pendant les années de guerre de Saddam contre l'Iran, guerre décidée et planifiée par l'axe US/Occident, le besoin énergétique croissant de la Chine et sa politique destinée à faire la Chine première productrice du monde l'a rapproché de l'Iran qui avait besoin d'armes .
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C'est un secret de polichinelle ce fait que, la Chine a aidé l’Iran à développer son savoir faire militaire et ses connaissances en matière de conception de diverses armes. La Chine a également organisé des cours de formation militaire pour les forces armées iraniennes et vendu à l’Iran des avions de chasse F-7, des bateaux de patrouille et des bateaux lance-missile, tous soumis par la suite à la redoutable capacité rétro ingénieure récréative iranienne donnant lieu à un arsenal efficace, ajusté aux besoins de dissuasion de l'Iran à ce AD/A2 très particulier iranien qui, 4 décennies après le début des coopérations sino-iraniennes, servent même parfois de référence à la Chine.
En octobre 2015, le général de division Firouzabadi, alors chef d'état-major des forces armées iraniennes, a accueilli le chef d’état-major adjoint de l'armée chinoise. Lors d’une réunion à Téhéran, les deux hommes ont signé un accord de coopération militaire sur la défense, la formation, la technologie, le renseignement, la cyber-sécurité et la lutte contre le terrorisme.
Puis vint la période des exercices navals conjoint Iran-Chine-Russie dont la première édition s'est tenue en 2019 puis un second en 2021 et enfin un troisième en 2022. En février 2022, un exercice de trois jours intitulé « Exercice combiné de la ceinture de sécurité maritime 2022 » s'est tenu dans une zone de 17 000 kilomètres avec la participation de la Chine et de la Russie.
La manœuvre a impliqué 11 unités de la Force navale de l’armée iranienne, trois unités de la Force maritime du Corps des gardiens de la Révolution islamique, trois unités de la Force navale russe et deux unités de la Marine chinoise. La Chine devenue la troisième puissance militaire du monde au cours de la dernière décennie en renforçant ses capacités militaires terrestres, navales et aériennes, ainsi qu'en développant des programmes balistiques et cybernétiques, l'Iran va-t-il en rester là dans ses rapports militaires avec Pékin?
#Iran’s Defense Ministry has unveiled a new domestically-designed and manufactured satellite launch vehicle called #Zuljanah capable of putting satellites into an orbit of 500km above the ground.#ذوالجناح pic.twitter.com/u0ElFs5LxK
— Zahra Irani (@zeeetopia) February 1, 2021
En octobre dernier, la Chine a testé un missile hypersonique de la gamme DF-17 d'une portée intermédiaire de plus de 2000 km, portée déjà atteinte par les missiles iraniens. Mais ce missile était de type planeur capable d'atteindre l'espace, être placé en orbite puis retraverser l'atmosphère avant de frapper sa cible.
Puis plus tard en décembre 2021, la Chine a tiré un projectile à partir d'un missile hypersonique en plein vol, c'est-à-dire à plus de cinq fois la vitesse du son, une prouesse technologique encore non atteinte aux Etats Unis ou en Russie. Certains experts pensent qu'il s'agissait d'un missile air-air, d'autres y ont vu un leurre destiné à protéger le missile hypersonique en cas de conflit. Quoi qu'il en soit cette prouesse s'intéresserait de près l'Iran et la visite du ministre iranien des Affaires étrangères pourrait ne pas être totalement dépourvue de dimension militaire.