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La visite du MAE iranien entame ce 29 mars en Chine, une visite qui pourrait ne pas être dépourvue de dimension militaire

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'exercice combiné de la ceinture de sécurité maritime 2022. (Photo d'Archives)

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a quitté Téhéran, ce mardi 29 mars, avant midi, à destination de la Chine où il prendra part à la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l'Afghanistan. Ont accompagné M. Amir-Abdollahian à cette visite, Hassan Kazemi, émissaire spécial du président iranien pour l’Afghanistan, Rassoul Moussavi, directeur du département de l’Asie du Sud du ministère des Affaires étrangères, Reza Zabib, directeur du département de l’Asie de l’Est et de l’Océanie du ministère des Affaires étrangères et Alireza Haghighian, directeur du département de l’Eurasie du ministère des Affaires étrangères. Or derrière cette façade est-ce du pacte stratégique Iran-Chine dont il s'agit maintennat que le niveau des coopération Iran-Russie est devenu tel qu'il a toutes les chances de placer l'Iran sur la liste des premiers candidats à adhérer le SWIFT russe? 

Disons que cela fait 4 décennies que l'Iran a choisi la Chine comme un partenaire économique mais aussi militaire privilégié. Pendant les années de guerre de Saddam contre l'Iran, guerre décidée et planifiée par l'axe US/Occident, le besoin énergétique croissant de la Chine et sa politique destinée à faire la Chine première productrice du monde l'a rapproché de l'Iran qui avait besoin d'armes . 

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C'est un secret de polichinelle ce fait que, la Chine a aidé l’Iran à développer son savoir faire militaire et ses connaissances en matière de conception de diverses armes. La Chine a également organisé des cours de formation militaire pour les forces armées iraniennes et vendu à l’Iran des avions de chasse F-7, des bateaux de patrouille et des bateaux lance-missile, tous soumis par la suite à la redoutable capacité rétro ingénieure récréative iranienne donnant lieu à un arsenal efficace, ajusté aux besoins de dissuasion de l'Iran à ce AD/A2 très particulier iranien qui, 4 décennies après le début des coopérations sino-iraniennes, servent même parfois de référence à la Chine.

Or ce partenariat n'a jamais caché son mépris des sanctions et des boycotts imposés à l’Iran par les Américains y compris dans le domaine militaire illustré par la résolution 1747 de l'ONU qui a interdit tout commerce d'armes conventionnelles avec les Iraniens. Tout y passait, la formation militaire, la vente de pièce militaire et ainsi de suite. Mais l'embargo qui s'est avéré totalement inefficace à empêcher les capacités militaires iraniennes de se développer a fini par tomber à l'eau en octobre 2020, en dépit des agissements US. Tout au long de l'embargo l'Iran surveillait de près aussi le progrès militaires d'un géant économique tel que la Chine. Dépositaire de 16% du marché d'armements la Chine n'est pas une vendeuse difficile ce qui la place automatiquement d'ailleurs sur la liste des priorités iraniennes. 

« L'Iran s'est tourné vers la Chine pour la plupart des armes qu'il ne peut pas produire sur son territoire », selon un article du The National Interest, publié en 2016 qui s'inquiétait déjà de l'intérêt porté par les Iraniens au secteur aérien chinois  : « Tout porte à croire que l’Iran pourrait s’intéresser aux avions de chasse chinois J-10 une fois l'embargo sur les armes levé, d'autant plus que Téhéran devra moderniser sa flotte, et que le J-10 sera un bon choix pour l'Iran », a déclaré Wang Yanan, un expert chinois de l'aérospatiale avant la levée de l'embargo sur les armes qui estime :  « le J-10, grâce à ses capacités polyvalentes, est l'un des avions de chasse les plus avancés au monde qui peut rivaliser avec les F-16 américains ».

En octobre 2015, le général de division Firouzabadi, alors chef d'état-major des forces armées iraniennes, a accueilli le chef d’état-major adjoint de l'armée chinoise. Lors d’une réunion à Téhéran, les deux hommes ont signé un accord de coopération militaire sur la défense, la formation, la technologie, le renseignement, la cyber-sécurité et la lutte contre le terrorisme.

Puis vint la période des exercices navals conjoint Iran-Chine-Russie dont la première édition s'est tenue en 2019 puis un second en 2021 et enfin un troisième en 2022. En février 2022, un exercice de trois jours intitulé « Exercice combiné de la ceinture de sécurité maritime 2022 » s'est tenu dans une zone de 17 000 kilomètres avec la participation de la Chine et de la Russie.

La manœuvre a impliqué 11 unités de la Force navale de l’armée iranienne, trois unités de la Force maritime du Corps des gardiens de la Révolution islamique, trois unités de la Force navale russe et deux unités de la Marine chinoise. La Chine devenue la troisième puissance militaire du monde au cours de la dernière décennie en renforçant ses capacités militaires terrestres, navales et aériennes, ainsi qu'en développant des programmes balistiques et cybernétiques, l'Iran va-t-il en rester là dans ses rapports militaires avec Pékin?

En décembre, l'Iran a pour la première fois dévoilé  des missiles balistique de troisième génération à tête manoeuvrable d'une vitesse de Mach10 et donc potentiellement hypersonique. Un peu plus tard en janvier l'Iran a testé un morteur de laznce fusée du nom de Rafee, teste réussi qui a précédé la mise en orbite en février de la seconde satellite militaire iranien, Nouri 2 qui a accompli avec succès le processus de placement orbital 480 s après son lancement à la faveur d'un moteur de fusée qui n'a rien moins que le moteur d'un missile hypersonique. La visite de Amir-Abdollahiyan servira-t-il à ouvrir les coopérations "hypersoniques" entre les secteurs balistiques des deux parties? Après tout le Kinzhal ou Zircon russe   et c’est la raison pour laquelle de nombreux pays, dont l'Iran, envisagent d’entamer ou d’approfondir des coopérations militaires avec Pékin.

En octobre dernier, la Chine a testé un missile hypersonique de la gamme DF-17 d'une portée intermédiaire de plus de 2000 km, portée déjà atteinte par les missiles iraniens. Mais ce missile était de type planeur  capable d'atteindre l'espace, être placé en orbite puis retraverser l'atmosphère avant de frapper sa cible.

Puis plus tard en décembre 2021, la Chine a tiré un projectile à partir d'un missile hypersonique en plein vol, c'est-à-dire à plus de cinq fois la vitesse du son, une prouesse technologique encore non atteinte aux Etats Unis ou en Russie. Certains experts pensent qu'il s'agissait d'un missile air-air, d'autres y ont vu un leurre destiné à protéger le missile hypersonique en cas de conflit. Quoi qu'il en soit cette prouesse s'intéresserait de près l'Iran et la visite du ministre iranien des Affaires étrangères pourrait ne pas être totalement dépourvue de dimension militaire. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV