La Russie peut-elle rester éternellement neutre en Irak et se contenter de ses contrats pétroliers avec le Kurdistan irakiens qui risquent d'ailleurs de s'effondrer après les sanctions US? un premier fait prouve le contraire. Au milieu de la guerre tragique en Ukraine, l'Irak fait part de la suspension d'achat d'armes russes. La suspension du commerce d'armes entre Bagdad et Moscou renforce l'hypothèse selon laquelle, l'Irak compte dorénavant sur les armements fabriqués en Iran, en particulier les systèmes de défense aérienne pour doter son arsenal militaire.
Des sources irakiennes font état du report des projets d'achat d'armes et d'équipements militaires à la Russie en raison de la guerre en Ukraine.
Un responsable militaire en Irak a déclaré que Bagdad avait reporté ses projets d'achat d'armes et d'équipements à la Russie, notamment les hélicoptères Mi-35M et des armes et des munitions de défense, en raison des sanctions imposées à la Russie suite à son opération militaire sur le territoire ukrainien.
Le site Web Al-Araby Al-Jadeed a rapporté que les armes russes représentent environ 30 % de l'arsenal de l'armée irakienne, dont la plupart sont de vieilles armes, réparées avant l'invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003.En 2012, le gouvernement de l'ancien Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a signé plusieurs accords avec Moscou pour l'achat de véhicules blindés, d'armes de guerre et d'hélicoptères d'attaque.
Aujourd'hui, l'Irak utilise une grande variété d'armes russes, dont les plus importantes sont les hélicoptères Mil Mi-28 et Mil-Mi 35, en plus de divers chars russes tels que les T-72, T-90, T-55 et M-46 et l’obusier 122 mm.
L'armée irakienne a en outre déployé des véhicules blindés MTLB, des systèmes de missiles Panstir-S1, des roquettes Grad et Katyusha, des mortiers multi-rôles et des missiles antichars Cornet en plus des armes moyennes et légères. Selon un officiel irakien lié au ministère irakien des Affaires étrangères, Bagdad a reporté son précédent plan d'achat de diverses armes, équipements et pièces de rechange militaires à la Russie, en plus de l'hélicoptère Mi-35M qui a fait preuve d’efficacité lors des opérations spéciales contre le groupe terroriste Daech.
« La décision a été adoptée à cause de nouvelles sanctions imposées par l’Occident à la Russie et de la question du mécanisme de paiement, et n'avait aucun aspect politique », a poursuivi le responsable irakien sous couvert d’anonymat. Il convient de rappeler que la Banque centrale de l'Irak a précédemment conseillé au gouvernement de Mostafa al-Kazémi de s’abstenir de singer tout nouveau contrat avec la Russie en raison des sanctions américaines contre Moscou et de suspendre toute transaction financière avec les Russes.
En 2012, l'Irak a signé son premier contrat avec Moscou d'une valeur de plus de 1,3 milliard de dollars pour l'achat des hélicoptères Mi-30 et Mi-28, ainsi que les systèmes de missiles sol-air avancés Panstir-S1, en plus de véhicules blindés, d'armes lourdes et d'autres équipements militaires. L'Irak a signé d'autres contrats pour l'achat de divers hélicoptères, systèmes d'artillerie et de missiles.
A cet égard, le parlementaire irakien, Hadi al-Salami, a déclaré : « Moscou a déjà annoncé qu'il était prêt à signer un accord d’armements avec Bagdad, mais cela n'est pas possible vu les récentes sanctions occidentales visant l’économie russe ainsi que la possibilité des punitions infligée à Bagdad et la cessation d'un certain soutien international en sa faveur. »
C'est dans ce contexte que davantage de convergence entre la Russie et la Résistance irakienne s'impose dans la mesure où une DCA souveraine est une nécessité mainte fois exigée par la Résistance. Le porte-parole du groupe de résistance irakien, Kataëb Hezbollah a déclaré lundi soir sur l’antenne de la chaîne Al-Mayadeen que les forces de Résistance irakienne disposaient d’une capacité de dissuasion aérienne contre les États-Unis.
Jaafar al-Husseini poursuit sur cette base : « Les forces de la Résistance peuvent défendre l'espace aérien irakien. Quoique cette défense soit limitée, elle est pourtant extensible. »
Pour ce qui est du déploiement des forces israéliennes dans la région du Kurdistan irakien, il a déclaré : « Il existe déjà des preuves authentiques concernant la présence des militaires israéliens sur le sol du Kurdistan irakien. Certains rapports dévoilent par ailleurs que l’autorité autonome du Kurdistan vend le pétrole irakien à Israël. »
Il a également déclaré que Qods était l'axe principal de la Résistance irakienne et que la coordination avec la Résistance au Liban et en Palestine occupée s'était accrue. Selon al-Hosseini, une stratégie unie a été prise entre les pays de l’axe de la Résistance et les tâches sont réparties entre eux.
Dimanche dernier, le quartier général du CGRI a affirmé dans un communiqué avoir tiré 12 missiles balistiques de haute précision sur un centre stratégique d’Israël dans la ville kurde d’Erbil (nord de l’Irak) et a souligné à cet égard : « Nous avertissons une fois de plus le régime criminel d’Israël que la répétition de tels crimes sera répondue par les attaques dures, décisives et destructrices du CGRI ».