TV

Aïn al-Asad frappée : les USA perdent leurs cartes au profit de la Russie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Russie renforce sa présence en Irak. ©Sputnik

Depuis que Lavrov a annoncé la détection des F-35 sur les frontières irano-irakien, les parties occidentales ont compris que la présence russe en Irak est presque chose faite. Surtout que les sources irakiennes ont fait état le lundi 20 janvier d'un triple départ, celui de trois délégations irakiennes en Chine, en Russie, en Ukraine chargées de négocier l'achat d'armements pour le pays.

 Au fait, outre à avoir désormais à faire face à une vague sans précédent de ressentiments anti-US au sein de la population que plus rien ne peut contrer depuis le 3 janvier, même pas les agissements des "jokers", ces deux derniers jours, les USA se trouvent confrontés à un défi de taille : la Chine et la Russie se pointent à l'horizon. 

L'analyste de l'Institut d'analyse militaire du Proche Orient et du golfe Persique Sabahat Khan y revient dans les colonnes d'Arab Weekly: .

« L'Irak pense à se procurer des missiles antimissiles S-300 et S-400. L’acquisition de cette technologie protégera l’Irak face aux attaques aériennes et aux missiles et limitera considérablement le champ d’action de tout aéronef dans l’espace aérien irakien », estime l'analyste qui précise : « Les erreurs stratégiques US, son irrespect total pour la souveraineté irakienne, et  surtout ses abus de prendre pour cible les forces militaires irakiennes ne font que le jeu de la Russie qui est prête à saisir toute occasion pour renforcer sa présence croissante dans la région. Déjà présent dans le nord irakien, la Russie projette de s'installer à Al-Anbar. et quoi de plus agréable pour la Russie que de pouvoir vendre ses S-300 à l'Irak non seulement à titre de systèmes de défense aérienne, mais aussi à titre "d'armes d'infiltration" dans un arsenal irakien presque entièrement américain et alors que l'Irak compte plusieurs bases US », a-t-il indiqué.

 « Le chiffre d’affaire des échanges commerciaux de 2018 entre l’Irak et les États-Unis était de 13,2 milliards de dollars, dont 12 milliards d’exportation de brut irakien. Le département d’État-américain a menacé de bloquer le compte de l’Irak auprès la banque Fédéral Réserve à New York et cela a été une perche tendue à la Chine. En effet Bagdad a conclu un accord avec Pékin qui prévoit la création d'un fond reciproque qui pourrait contourner la Fédéral Réserve», a fait remarque cet analyste.

« Les États-Unis sont le plus important partenaire de l’Irak, mais la grande communauté chiite et la longue frontière qu’il partage avec l’Iran ont donné lieu à de complexes scénarios de rivalité entre Téhéran et Washington. Un nouveau conflit majeur en Irak fatigué par des années de guerre et de troubles civils pourrait signifier la fin du pays, en particulier compte tenu de la profonde fracture sectaire et du souhait d'indépendance du Kurdistan irakien », a-t-il averti.

« La Russie s’intéresse de plus en plus à consolider sa position au Moyen-Orient, et son intervention militaire en Syrie et l'augmentation des changes commerciaux avec l'Irak en sont deux exemples. Le commerce entre l’Irak et la Russie est en expansion, atteignant 2 milliards de dollars par an. Les investissements russes en Irak totalisent plus de 10 milliards de dollars, principalement dans l'industrie pétrolière et gazière, par de grandes sociétés russes telles que Lukoil et Rosneft », a souligné Sabahat Khan.

« Heureusement, les efforts pour éviter une confrontation militaire entre l’Iran et les États-Unis ont été couronnés de succès, mais le risque d’une confrontation est toujours là, ce qui fournir à la Russie de nouvelles occasion politiques », a-t-il conclu.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV