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Plan B US exécuté par la porte MBZ/MBZ après 11 ans de guerre "inutile" contre Russie-Résistance?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président syrien, Bachar al-Assad et le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, le 19 mars 2022. (Photo via Twitter)

Avec toute la bonne foi du monde, l'observateur pro Résistance ne saurait croire MBZ quand il serre dans ses bras Assad lui disant qu'il est prêt à un nouveau départ, qu'il veut le départ de toutes les forces étrangères de la Syrie et qu'il est là pour reconstruire la Syrie. En effet et comme vient de le dire Gharghash conseiller de MBZ, si les Emirats ont été le premier pays arabe à se rendre à Canossa face à un Assad triomphaliste qui fêtera bientôt les 11 années d'une guerre défaite où sa Résistance a fini par faire payer et mettre au pas l'un des plus fous mais aussi plus coûteux projet US/Israël contre le Moyen-Orient, c'est que " les golfiens ont totalement perdu la main en Syrie" désormais fusionnée au sein de l'axe de la Résistance et devenue l'un de ses piliers.

Une présence émiratie en Syrie vise donc en partie à faire éloigner Assad de ses alliés auquel il est viscéralement lié. Mais est-ce la seule et unique mission des Emirats? Certaines sources affirment en effet que c'est la Russie qui a joué le rôle du catalyseur dans cette histoire et que la reprise émiratie avec Assad sera suivie d'une reprise saoudienne, puisque par les temps qui courent, l'axe Emirats-Arabie s'éloigne des Etats Unis au profit du Qatar qui lui se rapproche de Washington qu'il le qualifie d'allié hors l'OTAN. Or cette perspective d'analyse souffre d'une grosse faille, celle de voir dans des régimes comme celui de MBZ et MBS, des régimes politiques souverains, maitres de leurs décisions, ce qui n'est évidemment pas le cas.

Au fait la presse est bourrée ces derniers temps de ce genre d'analyses : " Les Émirats arabes unis cherchent à jouer un nouveau rôle dans le monde arabe et en Asie de l’Ouest, ne voulant plus être inférieurs à l’Arabie saoudite dans les considérations étrangères ; leurs investissements dans certains pays arabes témoignent de cette nouvelle décision.

Abou Dhabi s’est défini une nouvelle architecture dans le domaine de la politique extérieure... Lors de sa rencontre avec Mohammed ben Zayed, le prince héritier d’Abou Dhabi, le président syrien a qualifié les Émirats de pays qui opte pour des politiques équilibrées vis-à-vis des affaires internationales ; MBZ, lui, a considéré la Syrie comme un pilier essentiel pour la sécurité arabe et en a demandé le retrait des troupes militaires étrangères illégales."

Et cette presse d'ajouter :" L’embellissement des relations syro-émiraties remonte à 2018. La fin de cette année-là, Abou Dhabi a rouvert son ambassade à Damas et annoncé sa volonté de revivifier les relations avec la Syrie. Ainsi, la compagnie aérienne syrienne Cham Wings Airlines a repris ses vols de Damas à Abou Dhabi, y transférant dans un premier vol, 147 passagers. Cham Wings Airlines a annoncé que ces vols s’effectuaient dans le cadre de la politique de la reprise et l’essor des relations commerciales syro-émiraties. Les Émirats arabes unis qui ne veulent plus être placés à un rang inférieur par rapport à l’Arabie saoudite dans les considérations étrangères, ont décidé de se définir une nouvelle architecture dans le domaine de la politique extérieure en entamant des investissements colossaux dans des pays arabes tels que la Libye, l’Égypte, le Liban, la Syrie et le Yémen."

Cet angle d'analyse est d'ailleurs souvent greffé à la question ukrainienne et ses tenants affirment : "Les Emiratis tout comme les Saoudiens ont aussi changé de politique et de tactiques : l’abstention de voter pour la résolution proposée par les États-Unis en condamnation de la Russie, la visite de leur ministre des Affaires étrangères à Moscou, et leur réponse froide aux demandes de Washington pour collaborer à la gestion du marché de pétrole après l’opération spéciale militaire russe contre l’Ukraine en disent long de ce changement de cap émirati.

À tout cela s’ajoute la récente visite de Bachar al-Assad à Abou Dhabi. Ce sont tous des signes des fissures apparues dans les relations américano-émiraties, et qui ont conduit les États-Unis à prononcer de vives critiques, reprochant à Abou Dhabi son hospitalité envers Assad. Avec la guerre Russie/Ukraine qui risque de bouleverser toutes les équations régionales et internationales, l’accord « non écrit » russo-américain au sujet de la Syrie est, aussi, entouré d’un halo d’incertitudes et il semble donc qu’une coordination Russie-Émirats-Arabie sur la Syrie peut, désormais, bien marcher."

Et si cette coordination vise-t-elle surtout à accomplir ce que les Américains n'ont pu obtenir par la guerre à savoir la suppression d'Assad et la mise à la porte syrienne de la Russie? En effet le non saoudo émirati aux Etats- Unis est moins un non géostratégique qu'une moue conjoncturelle relevant de l'extrême vexation de voir Biden afficher une totale indifférence à l'axe Abou Dhabi-Riyad. Au moindre clic de Washington, MBZ et MBS courront après le maitre américain.

À écouter: Victoire syrienne: 1ère capitulation

A vrai dire et alors même que la Russie ouvre ses bras à Abou Dhabi et à Riyad allant jusqu'à condamner l'Ansarallah yéménite, l'axe saoudo émirati travaille d'arrache-pied à Chabwa, à Maarib, à Hadramout et à Jawf pour permettre aux pétroliers américain et français Hunt et Total de se procurer de quoi remplacer le gaz russe sur le marché européen. N'est-ce pas qu'Ansarallah sert mieux les intérêts russes, une puissance qui a été d'ailleurs la première à reconnaître l'indépendance de Lougansk et Donetsk que les golfiens qui ont ont fait le choix de la Russie par dépit? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV