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Quand Ben Salmane danse au bord du Volcan

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. (Photo d'archives)

Dans la conjoncture où les États-Unis et l’Europe tentent de trouver une alternative pour le carburant russe, en pleine crise entre Moscou et Kiev, est-il probable que le prince héritier saoudien prenne des risques de s’aligner à l’Occident en échange de sortir de son isolement ? S’il le fait, Riyad ne pourra plus jouer sur ses cartes de pétrole au niveau international, en cas d’un cessez-le-feu entre Moscou et Kiev.   

À ce propos, le quotidien en ligne Rai al-Youm écrit : « Faut-il croire le rapport de la CNN selon lequel le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, aurait refusé de répondre un coup de fil du président américain, Joe Biden ? Ou faut-il croire la version selon laquelle le jeune prince héritier aurait annulé sa visite à Pékin, où se déroulaient à l’époque les Jeux olympiques d’hiver Pékin 2022, pour écouter la conversation téléphonique entre son père et Biden ? Reste à savoir ce qu’exigera Mohammed ben Salmane de l’Occident en échange de la hausse de ses productions pétrolières qui aboutirait à l’annulation de l’accord Riyad-Moscou et à la baisse des cours de brut. »

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Bien que la Maison-Blanche ait démenti avoir contacté le prince héritier saoudien au sujet du pétrole, il va pourtant de soi que l’Occident cherche désespérément une alternative pour l’hydrocarbure russe.

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Après l’assassinat du chroniqueur Jamal Khashoggi qu’a ordonné MBS, celui-ci se sent au banc des nations ; il ne quitte son pays qu’à destination des pays riverains du golfe Persique et il a refusé de participer au Sommet du G20 et à la Conférence des changements climatiques.

Un dilemme difficile pour MBS

Rai al-Youm continue : « Reste à savoir si, après la visite du Premier ministre britannique Boris Johnson en Arabie saoudite, MBS continuera à respecter son accord pétrolier avec la Russie et s’il rejettera la demande des Occidentaux après qu’ils l’ont isolé et ignoré pendant longtemps. Qu’est-ce qui se passera si MBS remet à son invité britannique une longue liste de revendications en échange d’une coopération pétrolière ? Dans ce cas-là, Boris Johnson ne serait pas en mesure de lui fournir des garanties nécessaires et de faire aucune promesse au nom des États-Unis. » 

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« La Russie subvient à 60 % du besoin de l’Europe en hydrocarbure, ce qui ne laissera aucun choix aux Européens que de remplacer le carburant russe par celui de l’Arabie saoudite. Cela alors que la dépendance des États-Unis des importations de pétrole en provenance de Russie ne dépasse pas les 8 %. Or, Washington projette de faire appel à Riyad pour ainsi réduire les cours de brut et donc les conséquences des sanctions anti-russes. »

Rai al-Youm ajoute : « La baisse du prix du pétrole, de 140 dollars à 108 dollars, en raison des actualités évoquant “le résultat positif” des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, a provoqué des critiques à l’intérieur de l’Arabie saoudite où les gens se demandent pourquoi le prix de l’essence ne retrouve pas son niveau d’antan et pourquoi les taxes ne sont pas annulées. »

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« Si Moscou et Kiev parviennent à un accord et que les Ukrainiens décident de ne plus entendre les conseils trompeurs de l’Occident, la guerre prendra fin et l’Arabie saoudite, si elle se soumet à la demande de l’Occident en faisant en sorte que les cours de brut soient réduits, perdra à jamais ses cartes pétrolières », conclut le quotidien en ligne.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV