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Nour-2, deuxième satellite militaire iranien ou un ICBM déguisé?

Le moteur de fusée Raafe, janvier 2022. (Capture d'écran)

À l'approche de ce que certains analystes décrivent comme la sprinte finale à Vienne, où Américains sont presque mis KO par  la perspective d'un baril à 200 dollars que la Russie a promis de faire monter jusqu'à la barre fatale pour l'économie occidentale de 300, l'Iran porte-t-il le coup de grâce? Il y a quelques heures, le CGRI a annoncé avoir mis sur orbite basse et avec succès un second satellite militaire, Nour-2, un engin à trois étage comme le Nour-1 qu'il a tiré il y a deux ans à peu près à la même période, ce qui prouve la haute précision du calendrier spatial du pays.

 Le lancement a eu lieu ce mardi matin 8 mars depuis le désert du nord-est de Shahroud et Noor-2 a été mis sur orbite par le porte-satellite Ghassed, une fusée triphasée comme la dernière fois à carburant mixte. Selon le porte-parole de l'organisation spatiale,  Noor-2 est un satellite d’évaluation mais aussi de reconnaissance qui a une vitesse de 7.6 km/s. Il a été placé en orbite 480 seconds après son lancement et a atteint une orbite basse de 500 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre : "C’est le deuxième satellite militaire de l’Iran qui a été lancé et mis en orbite. Le Noor-1 avait été lancé, le 22 avril 2020, par une fusée triphasée à combustible mixte pour atteindre  de 425 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre. 

Outre son usage militaire Nour-2 pourrait avoir une fonction plutôt générale et donner une perspective de la terre à 500 km de distance propres à aider par exemple dans des cas de catastrophes naturelles, a dit le général Jafarabadi. "Au fait le Nour 1 est encore actif deux ans après sa mise en orbite. Il a tourné à plus de 10 000 fois autour de la terre et est arrivé à 350 km de celle-ci mais il va finir sa mission dans moins d'un an. Le CGRI a donc anticipé les choses. Pour l'Iran Nour 1 a été un véritable labo spatiale surtout son porte-fusée Ghassed et son moteur spatial qu'ont fabriqué à l'aide de la matière composite nos ingénieurs pour l'alléger et rendre l'envole plus rapide. Mais on n'en va pas rester non plus à Nour-2. Notre projet consiste à nous consolider sur l'orbite LEO ( basse) puis nous orienter vers les 36000 km d'altitude, ce qui devrait bien inquiéter nos ennemis". 

Mais que cherche l'Iran exactement? Visiblemente à première vue, créer une constellation de satellite miniature en LEO. Pourquoi?  Premièrement, si l’ennemi choisit d’entraver le fonctionnement de ces satellites, il trouvera la tâche difficile à accomplir en raison de la multiplicité de satellites qui couvrent une région à partir de plusieurs angles. Deuxièmement, au cas où l’ennemi déciderait de tirer des missiles antisatellites, cela ne lui serait facile d’identifier ni d’intercepter plusieurs satellites en constellation. Troisièmement, si un ou deux satellites sont pris pour cible, les autres engins de ce groupe de satellites assureront au moins une partie de la couverture perdue. Et quatrièmement, l’interception et la destruction d’une constellation de satellites coûteront certainement plus cher à l’ennemi que de détruire un seul satellite. Bref il semblerait que l'Iran pratique là encore une logique synergique, résaeuté comme il le fait avec d'autres secteurs de sa défense, drones, missiles entre autres. 

Mais la mise en orbite de Nour-2 est-elle totalement étrangère avec la guerre des satellites? Probablement pas dans la mesure où tout porte-satellite est un ICMB ou une arme anti satellite en herbe. 

S'il est vrai qu'une constellation de satellite, ce vers quoi se dirige droit l'Iran renvoie à une volonté de reconnaissance plus approfondies dans un environnement où l'Iran compte des ennemis farouches, il est aussi vrai que ces portes-satellites dont une seconde version a réussi aujourd'hui même sa mission, pourrait renvoyer à une volonté iranien d'amplifier la portée de missiles conventionnels. Le 28 janvier, juste après la tenue d'un exercice militaire géant, Grand Prophète 17 dont l'épisode finale a reproduit le démantèlement d'une réplique grandeur nature de Dimona et ce, en impliquant un cocktail de 10 drones et de 12 missiles de longue et de moyenne portée dont d'aucun à tête manœuvrables ( comme le sont les missiles hypersoniques),  le commandant en chef de la force aérospatiale du CGRI, le général de brigade Amir-Ali Hajizadeh a annoncé le test couronné de succès d’un porte fusée à propergol solide, Raafe, capable de délivrer une poussée de 66 tonnes. Plus d'un a pensé alors qu'il s'est agit d'un ICBM déguisé.

On se rappelle du  porte-satellite  iranien Simorgh, inauguré il y a des années, et qui a fait couler beaucoup d’encre, notamment dans les milieux médiatiques US/Israël puisque l'engin était capable, techniquement parlant, de transporter une ogive de 700 kg d’une portée allant jusqu’à 7500 km. Or, depuis, le secteur spatial n'a cessé de progresser et le lancement d'un seconde satellite militaire ce mardi et qui fonctionne  à combustible solide en porte la meilleure preuve.

Le lanceur de fusée Raafe possédait un fuselage en composite non métallique, ce qui augmente l'énergie et entraîne des économies considérables sur les coûts correspondants. En janvier  test a été effectué sur une plate-forme horizontale de test de combustible solide aux coordonnées 36°13'03.7″N 55°21'44.0″E , toujours à Shahroud d'où a été  lancé ce mardi Nour-2. La longueur du moteur «Raafe» est de 9 mètres et son diamètre est de 1,25 mètre conformément au diamètre standard des missiles de longue portée iraniens  Shahab-3, Ghadr, ou encore Safi. Mais l'ICBM est la seule perspectives qui s'ouvre avec la mise en orbite de Nour-2?   

Peut-être pas. Et comment? en 2011 déjà Christian Science Monitor rapportait ceci : "Selon une source de renseignement européenne, l'Iran a choqué les agences de renseignement occidentales lors d'un incident jusque-là non signalé qui s'est produit au cours des deux dernières années, lorsqu'il a réussi à "aveugler" un satellite espion de la CIA en "visant une rafale laser assez précisément". Depuis cette époque quelques 11 ans ont passé. Or on sait qu'au sein de l'axe de la Résistance il suffit de 11 jours pour mettre au pas et militairement un ennemi armés jusqui'aux dents, alors 11 ans c'est bien suffisant pour fabriquer un missile antisatellite. Le Nour-2 masque-t-il l'existence à demi mot avoué d'un arsenal de missiles anti-satellite? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV