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Pourquoi Le Caire se rapproche de Téhéran?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Sur cette photo, Abdel Fattah Sissi, nouvellement désigné à l’époque chef de l’État, tend la main à Hossein Amir-Abdollahian, alors vice-ministre des Affaires étrangères de la RII, arrivé au Caire pour participer à al cérémonie d’investiture du président égyptien en juin 2014.

Pourquoi le régime égyptien « manœuvre » sur les relations avec l’Iran ? Des sources égyptiennes ont révélé à Al-Araby Al-Jadeed « des évolutions survenues dans la politique iranienne du Caire en cette nouvelle ère qui commence à la lumière de récents contacts inopinés entre les deux parties ».

Ces sources ont indiqué que « les récents changements rapides dans la boussole des relations sur le plan régional ont incité Le Caire à adopter une nouvelle approche concernant ses liens avec Téhéran. « L’Égypte cherche ainsi à garder l’équilibre et préserver son rôle dans la région malgré toutes les pressions auxquelles elle est aux prises », affirment ces sources.

« Dans des conjonctures où les Émirats arabes unis se rapprochent d’une part d’Israël, et de la Turquie, de l’autre, l’Égypte est à la recherche d’un mécanisme qui garantisse son rôle dans la région. Dans le même temps, Le Caire craint qu’un rapprochement Ankara-Tel-Aviv n’aboutisse au renforcement du poids de la Turquie dans les débats politiques autour de la question palestinienne ».

« Les évaluations et estimations sur la donne régionale ont fait parvenir les responsables politiques égyptiens à cette conclusion que les récentes tensions politiques ont rétréci l’espace pour le champ d’action et d’influence du Caire, tandis que le fossé entre l’Égypte et la Turquie s’est de nouveau approfondi à cause de leurs prises de position respectives opposées au sujet de l’affaire libyenne. Pour sa part, la Turquie en est apparemment conclu que par l’ouverture politico-diplomatique envers les EAU, elle pourrait mettre les Égyptiens sous pression et leur arracher des concessions ».  

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L’article d’Al-Araby ajoute : « L’Égypte a récemment annoncé qu’elle saluait la désignation par la Chambre des représentants libyenne, réunie à Tobrouk, de Fathi Bashagha à la tête d’un nouveau gouvernement en Libye, tandis que la Turquie a annoncé qu’elle n’était pas enthousiaste à cette étape. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré : “Nous rejetons la nomination d’un gouvernement libyen intérimaire, car cela ne sert pas la Libye, et nous soutenons la tenue d’élections qui apporte un avenir sûr au peuple libyen”, et de souligner que “ce qui compte c’est le choix du peuple libyen ; qui il choisit et comment il fait son choix.” »

Les sources consultées par Al-Araby disent que les récentes initiatives égyptiennes dans le sens des relations avec Téhéran sont principalement motivées par le manque de confiance auprès des décideurs égyptiens envers les pays arabes du golfe Persique, ainsi que par le pragmatisme du régime israélien.

Ces sources prétendent ainsi que ces derniers jours, l’Iran et l’Égypte ont établi des contacts au cours desquels les deux parties ont examiné des questions liées au dossier des relations bilatérales et des évolutions régionales.

Quant à l’ampleur qu’ont pu atteindre les relations égypto-iraniennes, un ancien diplomate égyptien, qui a préféré garder l’anonymat, a affirmé que « quoi qu’on dise sur le rapprochement entre les deux pays, leurs relations sont encore à un niveau bas, n’ont pas encore atteint un niveau profond, mais sont pourtant au niveau de messages réciproques de bonne volonté ». Cette source n’exclut pas que pendant les jours à venir, les messages du Caire à l’adresse de Téhéran augmentent, en réaction à ce qu’elle appelle « un nouveau rapprochement entre la Turquie, les Émirats arabes unis et Israël ». La source rappelle également que les Égyptiens ont déjà transmis un message au sujet de l’entretien et le développement des tombes et des mausolées des membres de la grande famille prophétique en Égypte, non sans irriter dans une certaine mesure les pays arabes du golfe Persique.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV